Fonds de tiroir

 A l'occasion du passage du témoin entre le président sortant du Conseil d'Etat genevois, Serge Dal Busco (Centre) et son successeur, Mauro Poggia, la «Tribune de Genève» les a interviouvé les deux. Et Dal Busco a «souligné» que son année de présidence «a été la première année où le Conseil d'Etat a pu travailler sans affronter une crise majeure». L'Ukraine ne comptant pas. Faut dire que le fauteur de troubles ayant été viré par le peuple et remplacé par une gentille verte, la majorité gouvernementale est officiellement (dans la réalité, faut voir) passée à gauche. D'où une rogne obsessionnelle à droite, et un Fischerbashing récurrent. Faut bien que les perdants se consolent, fût-ce en tapant sur la gagnante. Alors on les laisse se consoler comme ils peuvent. Compassionnels, on est.

Les groupes du Conseil municipal reçoivent une contribution de la Ville de Genève pour leur fonctionnement. Nous avons donc proposé de poser comme condition à l’obtention de cette contribution que le parti dont est issu le groupe ait rempli les obligations de la loi sur l’exercice des droits politiques, s'agissant de la transparence du financement des groupes, listes et partis politiques, dont la remise des comptes de campagne à la Chancellerie cantonale, avec la possibilité pour le public d'en prendre connaissance. Lier l’octroi d’une prestation communale au respect d’une règle de droit cantonal, on conviendra qu’il s’agit d’une démarche logique, cohérente, respectueuse de l’Etat de droit –dont on rappellera qu’il consiste en l’obligation faite à l’Etat (ici, à la commune) de respecter son propre droit. Mais évidemment, ce n'est pas parce qu'une proposition est prudente, logique, cohérente et respectueuse de l'Etat de droit qu'elle sera acceptée. Et celle-là, la droite (du PDC au MCG) l'a refusée (le plus souvent sans l'avoir lue et en croyant qu'on imposait une obli-gation de transparence supplé-mentaire à celle de la loi cantonale), parce que la transparence du financement des groupes et partis politiques, elle n'en veut pas. D'où un déluge d'interventions d'une parfaite mauvaise foi, et relevant pour quelques unes, réitérées, de la connerie pure. Mais bon, la gauche est majoritaire, et le Conseil municipal a donc accepté la proposition. Et c'est bien. Mais dire qu'on a commencé la révolution serait un peu excessif. On a juste imposé le respect de la loi comme condition de l'octroi d'une subvention publique. Faut qu'on fasse gaffe, on est dangereusement en train de s'amollir...

Dieudonné, naguère humoriste devenu camelot de l'antisémitisme ordinaire, s'est encore fait pruner par la justice genevoise : la Chambre pénale d'appel a confirmé sa condamnation à 180 jours amende à 170 francs le jour et aux frais de justice, pour discrimination raciale, diffamation et injure, pour avoir joué sur scène un personnage déclarant que les chambres à gaz n'avaient pas existé et avoir invité les associations juives à «aller se faire enculer».  Il a eu beau plaider l'humour et le «deuxième degré», la Chambre a estimé qu'il avait «agi pour des mobiles égoïstes pour diffuser un message négationniste à un large public et tourner en dérision les victimes d'un génocide». Vous allez voir qu'il va trouver le moyen de dénoncer un complot judiciaire juif...

La Suisse a été élue hier par l'Assemblée générale des Nations Unies comme membre du Conseil de Sécurité, représente (avec Malte) l'Europe. Bon, ce n'est que comme membre non-permanent, sans droit de veto, et ce n'est que pour deux ans, mais trmblez quand même, potentats et envahisseurs : on est là! Alors, Poutine, on fait moins le malin maintenant, hein ?





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