Fonds de tiroir

 

Chrishihan Lüscher ne nous décevra jamais. Il avait déjà fait très fort avec son grand combat pour le droit fondamental des scootéristes de garer leur scoot sur le trottoir, il a fait encore mieux il y a quelques jours en faisant circuler des messages de gros lourd de corps de garde sur un groupe WhatsAppp privé des élus PLR romands, des messages genre la Vaudoise Isabelle Moret doit «retourner faire la poussière» et le Valaisan Philippe Nantermod  faire «garder les mômes par les femelles». Révélés par une fuite au «Blick», ces messages, envoyés, selon la Luche, à un «groupe de copains que nous utilisons pour rigoler» (qu'est-ce qu'on se marre...) ont fait des vagues au PLR. Dont le président, Thierry Burkart, a promis que des «consé-quences sévères» attendaient... qui donc ?  Lüscher ? Non, la personne qui a transmis ses messages au «Blick». On ne changera pas la Luche, on ne changera pas non plus le PLR. D'ailleurs, on n'a même pas envie d'essayer. Y aurait-on seulement intérêt ?

Législatives françaises ; y'a pas à dire, on est bien entourés : pas un.e élu.e de gauche dans les départements voisins de la Suisse, sauf à Belfort. Dans l'Ain,on a deux macronistes, un Républicain, un divers-droite et un Lepéniste (c'esrt la première fois que l'extrême-droite fait élire quelqu'un dans ce département. En Haute-Savoie, on a quatre macronistes et deux Républicain.e.s. Dans le Jutas, une macroniste et deux Républicaines. Dans le Doubs, 3 macronistes, une Républicaine et une lepéniste. A Belfort, un Républicain et un «insoumis». Et dans le Haut-Rhin, cinq macroniens et un Républicain. Zêtes de gauche en «France voisine» ? va bientôt falloir songer à demander l'asile politique en Suisse... Quoique les Français de Suisse aient aussi élus un macroniste pour les représenter. On va finir par yse prendre pour une base rouge, ici, comme entre 1851 et 1871, quand on était le seul pays où la révolution démocratique n'avait pas été écrasée et où toute l'Europe révolution-naire venait se réfugier à l'ombre de nos montagnes ousque le soleil annonce un brillant réveil.

Thomas Bruchez, vice-président de la Jeunesse Socialiste Suisse, a annoncé (dans «Le Matin Dimanche» du 29 mai) vouloir en devenir président, et vouloir «une confrontation plus importante avec le PS, fondée sur la ligne politique». Inutile de dire qu'on approuve... Qu'on approuve aussi quand il considère qu'il faut «arrêter de voir la JS comme un vivier de futurs élus socialistes» (d'ailleurs, on est contre l'élevage intensif et industriel) et qu'il conclut en proclamant que «nous devons porter nos positions anticapitalistes au sein du parti de façon organisée et emmener  des gens». Et c'est là qu'on diverge : nous, nos positions anticapitalistes, on les porte bien au sein du parti, mais de façon inorganisée. Et pas pour emmener des gens, mais pour les emmerder.  C'est vrai qu'on est pas un jeune, mais un vieux socialiste... Mais c'est pas grave, vu que c'est pas de notre faute. D'ailleurs, on a une carte de membre à vie de la JS, alors, hein...

Y'a pas que Macron qui a perdu un bon paquet d'élus, y'a aussi le PDC -le Centre de Versoix : trois de ses six conseillers municipaux ont démission-né : l'un parce qu'il est trop souvent absent, les deux autres parce qu'ils sont déçus de l'ambiance politique dans une commune où «on jette de l'huile sur le feu plutôt que dans les rouages». Y'a pas à dire, on est tou-jours proches de la France, à Genève...

ça a fait polémique à Piogre, et on se demande bien pourquoi : la Ville de Genève a soutenu financièrement une campagne de communication sur les effets du réchauffement climatique, si rien n'est fait pour le contrecarrer  : une centaine d'affi-ches exposent des scénarios d'urgence (genre canicule aux Pâquis : les personnes à risque sont évacuées dans les abris PC). La Ville a accordé 20'000 francs aux pro-moteurs de la campagne, et a mis à disposition les espaces d'affichage nécessaires. Elle a aussi subvention pour 10'000 francs  l'organisation de groupes d'échange, des espaces de discussion sur le climat. Or d'entre les organisateurs de la campagne d'affiche, et des groupes de discussion, il y a «Extinction Rébellion», et ça a fait hurler la droite, qui a dénoncé le soutien de la Municipalité de gauche à un groupe qui use de moyens d'action illégaux. C'est idiot, comme accusation : la Ville a soutenu deux actions légales (l'affichage et la discussion) dont Extinction Rébellion n'est que l'un des groupes porteurs. Est-ce que ça ne serait pas plutôt le message des affiches qui poserait problème à ceux qui traînent les pattes pour répondre au réchauffement climatique ?

Le matin de mercredi, une quinzaine de militant.e.x.s de différentes associations et collectifs, dont des habitants du quartier,ont entrepris une action de végétalisation aux Pâquis, et ont, au marteau-piqueur, commencé de désasphalter cinq places de parcs pour y planter des fleurs ! Ils ont été interrompus par la police, qui a embarqué le secrétaire d'Actif-trafic, l'une des associations qui menaient l'action. Et le Conseil administratif de la Ville de Genève a porté plainte contre X, non pour que X soit jugé et condamné, mais pour éviter que la Ville elle-même soit tenue comme complice d'une action certes illégale (quoique le rassemblement avait été autorisé -mais pas le désalphatage), mais parfaitement légitime : les Pâquis sont, avec la Vieille-Ville, le quartier le moins végétalisé et arborisé, de Genève (5% de canopée aux Pâquis, contre 30 % à Champel), et le goudronnage des surfaces provoque des îlots de chaleur assez peu recommandables en période de réchauffement climatique, à propos de quoi la Ville a d'ailleurs financé une campagne d'affichage dont l'un des initiateurs est «Extinction rebellion», mouvement qui a coutume de mener des actions aussi illégales et légitimes que celle menée aux Pâquis par Actif-trafic, dont l'action de mercredi était précisément menée dans un quartier évoqué par la campagne d'affichage soutenue par la Ville, qui par ailleurs s'est dite «sensible» à la revendication de végétalisation du quartier, et prête à y créer une «trame verte».  Y'aurait pas là, quelque part, une petite contra-diction entre ce que fait la main droite et ce que fait la main gauche, du même genre que celle qui, après un prêche pour la végétalisation, propose des stades en gazon artificiel ? Bon, on dit ça, on dit rien, hein...

Normalement, le Conseil municipal de Genève se réunit le mardi et le mercredi. La semaine prochaine, il se réunira le lundi et le mardi. Parce que mercredi, c'est la Fête des Ecoles primaires, les anciennes «promo-tions». Et que les conseillers et conseillères municipales sont supposés y aller. On est restés très jeunes, finalement. Très gamins, même. Zavez qu'à nous voir à la télé, nos récréations y sont retransmises....

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