Ukraine : le lourd tribut social de la guerre

Soutenir un peuple


Depuis les premiers affrontements au Donbass, en 2014, le peuple ukrainien paie le prix social de la guerre. Et ce prix s'est encore élevé avec l’invasion russe, cette année. Et ce sont, comme toujours, les femmes qui le paient le plus lourdement : la militarisation de la société ukrainienne s'est accompagnée d'une hausse de la violence domestique, et la conjonction du coût de la guerre et des réformes "libérales" imposées par l'"Occident" a eu pour conséquence la baisse des dépenses sociales dans la santé, la formation, la prise en charge des enfants. Aujourd'hui, c'est une population appauvrie qui supporte le poids du conflit provoqué par la Russie. Mais il y a en Ukraine des forces qui ne se résignent pas : les syndicats qui combattent pour défendre les emplois, par exemple dans l'aciérie ArcelorMittal dont ils assurent le fonctionnement alors que la direction s'est réfugiée à l'étranger, et l'organisation Sotsialnyi Rukh, qui combat le démantèlement des droits sociaux et maintient vivant l'espoir d'une société ukrainienne plus juste. Le SOLIFONDS appelle à soutenir les syndicats et le mouvement social ukrainiens :
SOLIFONDS, mail@solifonds.ch, www.solifonds.ch, PC 80-7761-7


une société civile vivace, autonome, combattive en temps de guerre

Près de cinq millions de travailleuses et de travailleurs ont perdu leur emploi, et souvent leur salaire en Ukraine, depuis février dernier -le début de l'invasion russe. Les entreprises ont fermé leurs portes, exfiltré leur direction et leurs cadres hors du pays, le gouvernement a aboli presque toutes les protections des travailleurs : la durée hebdomadaire du travail peut être prolongée jusqu'à 60 heures par semaine, les licenciements sont facilités, des éléments de conventions collectives peuvent être annulés, et la grève est interdite : on est dans une économie de guerre et une militarisation de la société. Mais elle résiste, la société : l'organisation de gauche "Sotsialnyi Rukh" (mouvement social) offre une assistance juridique aux salariés, exige l'abrogation des lois d'exception sociale et de la baisse de l'impôt sur les sociétés, demande l'annulation de la dette et lutte pour renforcer un mouvement populaire de gauche. Sur le terrain aussi, on se bat : à Kryvyi Rih, le syndicat de la métallurgie PMGU lutte pour préserver 24'000 emplois, empêcher la fermeture et la délocalisation de l'aciérie d'ArcelorMittal, fournit de l'aide humanitaire et couvre les besoins essentiels de ses membres et des plus démunis. Les cadres étrangers ont quitté le pays, les ouvriers, les ouvrières et les cadres locaux maintiennent l'usine sans eux, mais ont arrêté les hauts fourneaux et ont fermé les mines souterraines, compte tenu du risque de bombardements. Le syndicat a aussi participé à l'évacuation des femmes, des enfants et des personnes âgées, mais il doit aussi assurer la survie des employés restés sur place, qui ont été mis en congé forcé et ne touchent plus qu'une partie de leur salaire. Pour eux, le PGMU a équipé des abris, fourni des pansements et des médicaments.


"Sotsialnyi Rukh" et le PGMU sont exemplaires de la résilience de la société civile ukrainienne. Ces deux organisations ne défendent pas seulement les droits des travailleuses et des travailleurs face aux violations du droit du travail, elles défendent aussi, et maintiennent, la possibilité même d'une société civile vivace, autonome, combattive en temps de guerre. La lutte contre l'anéantissement des droits sociaux et le renforcement de la gauche ukrainienne a besoin de la solidarité internationale. Le Solifonds y participe : participez-y aussi.


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