Brèves de comptoir

 Vous savez quoi ? Le Conseiller d'Etat PLR Pierre Maudet a été sus-pendu de la présidence du Dé-partement de l'Economie du Conseil d'Etat... Ouais, bon, d'a-ccord, elle est pas de toute première fraîcheur, cet info : c'était y'a deux ans, il avait fait recours mais la Cour de Justice avait confirmé sa suspension en mai, vu que deux mois avant que la Cour se prononce, il avait perdu l'élection complémentaire qui avait suivi sa propre démission, et ne siégeait plus au Conseil d'Etat et que donc son recours devenait sans objet. Un recours contre le rejet du recours restait toutefois pendant au Tribunal fédéral, et il a lui aussi été rejeté... deux ans plus tard, en juillet dernier. Donc, Maudet ne pourra à nouveau diriger le département qu'il ne peut plus diriger vu qu'il n'est plus Conseiller d'Etat. Du moins jusqu'à l'année prochaine. Faut pas insulter l'avenir. Ni annoncer la fin d'un feuilleton avant que le principal personnage en ait décidé lui-même. Non mais...

C'est plus très nouveau, ça vient pas de sortir, ça commence à sérieusement nous courir sur le haricot, le dernier épisode date du 18 juillet, et c'est très con : à Berne, un concert de reggae a été interrompu par la Brasserie qui l'accueillait parce que des spectateurs-auditeurs ne supportaient pas que les musiciens, le groupe Lauwarm, portaient des dreadlocks sans être de vrais purs rastas jamaïcains labellisés. Il s'agirait d'«appropriation cultu-relle», et paraît que c'est pas beau, l' «appropriation culturelle ». Même si c'est une constante de toutes les cultures humaines depuis qu'il y en a plusieurs, et ça doit bien faire au moins 100'000 ans : sans «ap-propriation» d'éléments d'une autre culture, elle crève, la culture origi-nelle. Mais paraît qu'aujourd'hui, ça doit plus se faire. Qu'un  «blanc» ne peut plus jouer de la musique «noire» (ni un  «noir» de la musique  «blanche»?). Il a eu chaud, Serge, Gainsbourg, quand il chantait sa «Marseillaise» version reggae, il n'a eu affaire qu'à des fachos. Bon, bref, le concert bernois a été interrompu pour crime d' «appropriation culturelle». Et on est priés de considérer qu'il y a des cultures  «pures», des modes d'expres-sion qui ne doivent pas se mélanger. Et on est aussi priés de ne pas essayer d'expliquer aux connards qui y croient que comme quand Cro-Magnon a rencontré Neanderthal, les humains passent leur temps à s'emprunter leur culture. Et qu'à s'en tenir à la musique populaire, il n'y a pas de rock sans appropriation du blues, ni de gospel sans appropriation des chants religieux chrétiens, tout ça, quoi. Des welches ne pourraient pas jodler ? Lang Lang jouer du piano ? Buffy Sainte-Marie chanter en anglais ? les Jamaïcains sont pourtant plutôt ravis que fâchés que des «blancs» s'approprient leur musique. D'ailleurs, les dreadlocks des rastas, c'est aussi de l'appropriation culturelle : on en portait dans l'Egypte des Pharaons et la Grèce antique, chez les Amérindiens,  les Vikings, les Gaulois, et les ascètes hindous en portent encore... Mais allez expliquer ça à des connards identitaires qui s'auto-proclament défenseurs et représentants des cultures dominées, et réagissent à la place de ceux qui, réellement, en participent, et ne leur ont rien demandé... Sinon, peut-être, de fermer leur gueule, vu le genre de conneries qui en sortent...

Le nombre de frontaliers actifs à Genève a passé la barre symbolique de 100'000 fin juin. Ils sont quatre fois plus nombreux qu'en 1996. Autrement dit : entre le moment où s'est créé un parti dénonçant l'emploi des frontaliers et aujourd'hui, Genève en a multiplié le nombre par quatre et emploie aujourd'hui  plus du quart des 370'000 frontaliers de Suisse, à 56% domiciliés en France. Y'a pas à dire, il est efficace, le MCG...  

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