Brèves Troubles
La Ville de Genève a installé, et activé en juin, une application dont l'une des fonctions est d'alerter sur des cas de harcèlement de rue. Et en deux mois et demi, 79 cas ont été signalés, soit presque un par jour, alors même que la Ville n'a pas fait une grosse pub pour son appli. C'est dire si la pratique du harcèlement est encore répandue, sous toutes ses formes, quand le cerveau reptilien gouverne, de la plaisanterie gra-veleuse à la main aux fesses en passant par la poursuite. Dans 60 des 79 cas dénoncés, ce sont des femmes qui étaient victimes de harcèlement. Et dans sept cas, des personnes homosexuelles, bi-sexuelles ou queer. Les zones les plus «sen-sibles» sont les Eaux-Vives et la Cité (17 cas) et Plainpalais-Jonction (15 cas). Et non pas, comme on pourrait bêtement le supposer, les Pâquis.
Qui peut juger de la légitimité d'un syndicat de travailleurs
? Les travailleurs et les travailleuses, direz-vous... Ben non,
ce sont des tribu-naux. Le syndicat «Avenir Syndi-cal», issu
d'une scission du syndicat des services publics SSP, ne remplit
pas les critères de loyauté nécessaires pour être reconnu comme
partenaire social par la direction des Hôpitaux publics
universitaires de Genève, ont donc décidé la Cour de Justice de
Genève puis le Tribunal fédéral suisse (saisi par le syndicat du
jugement du tribunal genevois). Et pourquoi il ne peut être
considéré comme loyal, le syndicat ? Parce qu'il a déclenché des
grèves «illicites». Le Tribunal fédéral se défend de toute
entrave à la liberté syndicale et toute inégalité de traitement
des difféfrents syndicats (Avenir Syndical n'est que l'un des
trois syndicats présents aux HUG), et ajoute qu'il ne suffit pas
à un syndicat d'être représentatif (le Tribunal fédéral confirme
qu'il l'est, Avenir l'est, là où il est implanté -ce que niait,
faussement, la direction des HUG), il faut encore qu'il soit
loyal., A l'égard de qui ? Des tra-vailleurs ? Non : de
l'employeur, son possible partenaire social. Sauf que le canton
de Genève reconnaît «Avenir Syndical» comme son partenaire, et
que si le Cartel intersyndical de la fonction publique n'a pas
accepté sa demande d'adhésion, c'est seulement parce que le
syndicat n'a pas encore trois ans d'existence, condition
statu-taire pour adhérer à l'intersyndicale. Suffit d'attendre,
donc. Parce que quand «Avenir Syndical» sera membre du Cartel
intersyndical, il sera difficile de refuser de négocier avec lui
-ou avec le Cartel dont il sera membre. Faut laisser du temps au
temps, comme disait l'autre. Et puis, trois ans, c'est pas très
long : il a fallu des décennies et une grève générale, il y a un
siècle, pour que dans notre beau pays, on se décide à
reconnaître la légitimité des syndicats (tous les syndicats) en
tant que partenaires sociaux.
La vogue de Carouge, c'est un de ces pince-fesses où on dit
qu'il faut se montrer quand on fait de la politique et qu'on est
candidat.e à quelque élection. En somme, c'est notre Salon de
l'Agriculture à nous. Et cette année, les 3 et 4 septembre,
y'avait un jeu tout à fait opportun, à la vogue de Carouge. Un
jeu de massacre : on était invité à jeter des baballes sur des
cibles en forme de têtes de conseillères et conseillers
municipaux de Carouge. Les uns trouvent ça très rigolo,
d'autres, comme la Maire de Genève, Marie Barbey Chappuis
(elle-même menacée sur les réseaux sociaux), ou le Conseiller
d'Etat Antonio Hodgers, beaucoup moins, et rappellent qu'en
2001, à Zoug, c'est pas avec des baballes sur des photos d'élus
qu'un frappadingue avait joué au massacre, mais au fusil
d'assaut, tuant 14 députées et députés. Mais à Carouge, les élus
dont les photos servaient de cible en avaient été avertis à
l'avance, et étaient d'accord. Qu'est-ce qu'on ferait pas quand
on est conseiller municipal pour être reconnus et affichés...
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