Une initiative "pour l'avenir" (et le climat)

Réchauffeurs payeurs ?

La Jeunesse socialiste suisse  a annoncé le lancement d'une initiative "pour l'avenir", imposant les grosses successions et donations à 50 % dès qu'elles dépassent 50 millions de francs (limite adaptée au renchérissement). Les recettes fiscales nouvelles ainsi obtenues devraient revenir pour les deux tiers à la Confédération et pour un tiers aux cantons. En septembre 2021, l'initiative "99 %" de la JS, dont les objectifs étaient assez comparables, était certes massivement repoussée, en n'obtenant au plan fédéral qu'un peu plus du tiers (35 %) des suffrages mais tout de même plus de 45 % des suffrages à Genève et dans le Jura, plus de 40 % dans l'électorat gagnant moins de 3000 francs par mois, et autour de 70 % dans l'électorat de gauche. Et sitôt le résultat tombé, un sondage indiquait que 57 % des personnes interrogées se prononçaient pour une taxation plus forte des plus riches. C'est ce que la nouvelle initiative de la JS propose. Pour la signer, c'est par ici : https://initiative-pour-lavenir.ch/


Ouvrir un nouveau chapitre de la politique climatique suisse

La crise climatique est sans doute, parce qu'elle est aussi une crise sociale, la plus profonde et la plus durable des crise que nous traversons, toutes et tous, partout dans le monde, et les décisions prises aujourd'hui (comme d'ailleurs la décision de ne pas en prendre qui aient un effet réel) vont évidemment déterminer l'avenir, toute décision (ou non-décision) politique étant par définition porteuse d'effets dans l'avenir.  L'urgence climatique impose une politique, environnementale, énergétique et sociale, qu'il va falloir financer -et ce financement est particulièrement crucial si l'on tient à ce que cette politique ne frappe pas surtout la population la plus modeste et les couches les plus précaires de cette population, qui sont aussi les moins responsables de la dégradation de l'environnement : comme le rappelle le chef du groupe socialiste au Conseil national, Roger Nordmann, "plus on est riche et plus on consomme, donc on contribue davantage au réchauffement climatique". Et ce sont aussi les plus riches qui profitent le plus du système qui a produit la crise climatique, et qui profitent même de cette crise

Le vice-président de la JS suisse, Thomas Bruchez, résume : Pour permettre "à toutes les personnes de travailler, se loger et vivre de manière écologique (...) il est nécessaire de transformer l'ensemble de l'économie". Et le président de la JSS, Nicola Siegrist, précise, au cas où quelqu'un n'aurait pas compris, que les moyens de cette transformation, il faut aller les chercher "chez celles et ceux qui ont le plus profité de notre système économique destructeur, le capitalisme". C'est ce que propose l'initiative de la JS, soutenue par le parti national (qui prépare en outre, avec les Verts, une initiative proposant la création d'un fonds pour le climat), et que les Jeunes PLR ont annoncé vouloir combattre "avec véhémence". On n'en attendait pas moins d'eux.

 L'initiative prévoit que la Confédération et les cantons utilisent le produit brut de l’impôt qu'elle propose pour "lutter contre la crise climatique de manière socialement juste et pour permettre la transformation de l’ensemble de l’économie nécessaire à cet objectif", en particulier dans les domaines du travail, du logement et des services publics". 

En somme, il ne s'agit que faire des réchauffeurs du climat les payeurs des mesures de lutte contre les conséquences sociales de son réchauffement pour tous ceux qui ne peuvent pas, comme eux le peuvent, les fuir.



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