Fonds de tiroir
Les citoyen.ne.s du canton de Berne ont refusé dimanche à 67,2% d'accorder le droit de vote et d'élec-tion (mais pas d'éligibilité) aux jeunes dès 16 ans. Le canton de Glaris reste donc seul à leur accorder ces droits. Il va falloir promouvoir la consom-mation de schabziger dans le reste de la Suisse. Y compris à Genève, où le Grand Conseil, c'est-à-dire sa majorité de droite, a refusé d'abaisser la majorité civique à 16 ans, ce que pro-posaient la gauche. Et les collégiens consultés. Mais bon, les jeunes, on veut bien les écouter, mais de là à leur donner vraiment la parole, hein, faut quand même pas pousser...
Notre vieux camarade Albert Rodrik est mort, la
semaine der-nière. Il avait 85 ans. Il avait adhéré au PS en
1975, vingt ans après avoir débarqué à Genève de sa Turquie
natale. Il avait été Conseiller municipal , député au Grand
Conseil, Consti-tuant. Et aussi collaborateur de Willy Donzé
et Directeur de cabinet de Guy Olivier Segond. Et membre du
Conseil de fondation du Grand Théâtre. On ne se souvient pas,
jusqu'à ces deux dernières années, d'une assemblée générale du
PS genevois sans Albert Rodrik, son humour, sa culture, son
éloquence. Il était un peu comme notre Yoda, notre maître
Jedi.
Salut et fraternité, Albert...
Au cas où vous ne le sauriez pas, Pierre Maudet est de retour : l'ex-conseiller d'Etat, démissionnaire après le scandale de son voyage à Abu Dhabi et des mensonges proférés pour le couvrir, mais ayant «appris de ses erreurs», a annoncé, dans GHI sa candidature à l'élection du nouveau Conseil d'Etat, au printemps pro-chain sur une liste « »Libertés et justice sociale». Et l'a annoncée le jour de l'anniversaire de la Verte Fabienne Fischer, dont l'élection au Conseil d'Etat l'avait empêché, lui, d'y revenir, et y avait fait perdre la majorité à la droite. C'est «porté par tous les Genevoises et Genevois rencontrés ces deux dernières années et lors des permanences» que Maudet annonce briguer «à nouveau un siège au Conseil d'Etat». En se présentant comme un «homme neuf». Après avoir passé la moitié de sa vie (22 ans) à siéger dans un parlement ou un exécutif genevois, sa nouveauté est re-lative. Quant à la capacité de sa can-didature d'ouvrir le choix politique, on signalera qu'elle ne fait que s'ajouter aux six à huit candidatures déjà annoncées, attendues ou possibles à droite. Toutes lorgnant sur un siège de droite (mais lequel?) et toutes affirmant vouloir combattre la gau-che. Bon, ben va falloir trouver autre chose pour animer la campagne pour le Conseil d'Etat, parce tout ça sent un peu le réchauffé...
Dans une décision du 13 septembre, la justice
civile genevoise a confirmé une ordonnance qu'elle avait
rendue en juin, interdisant à «Résistons», formation issue
d'une scission de Solidarités, d'utiliser l'appellation
«Ensemble à Gauche». La coalition formée de Solidarités, du
Parti du Travail et du DAL est donc, juridiquement, seule à
pouvoir porter ce nom. Mais politiquement, évidem-ment, ça se
mesure pas au tribunal. Cette histoire de nom vous paraît
grotesque ? vous avez raison, elle l'est. Parce que
franchement, elle n'aurait pas mieux à faire que se chicorer
sur son nom, la gauche de la gauche, en temps de crise ? Elle
pourrait par exemple faire au moins semblant de s'unir pour
rester présente au parlement, quoi qu'elle y fasse... Ben non,
elle part en ordre dispersé, sur deux listes: celle
d'En-semble à Gauche (SolidaritéS, le Parti du Travail et le
DAL), avec 48 can-didates et candidats au Grand Con-seil et
deux au Conseil d'Etat, et celle d'Ensemble entre nous
(Résistons), avec on ne sait pas encore combien de candidates
et candidats, ni à quoi, mais dont on ne doute pas qu'elle
sera déposée. Deux listes forcément concurrentes, dans un
système où une liste doit obtenir 7 % des suffrages pour
entrer au parlement, quand la surface électorale de la gauche
genevoise était de 7,9 % aux dernières élections cantonales.
ça serait quand même con qu'elle n'atteigne pas un niveau
qu'elle est capable d'at-teindre, parce que, franchement, son
programme pourrait être le nôtre: Ensemble à Gauche, par
exemple, propose les 32 heures dans la fonction publique, les
transports publics gra-tuits, ce genre de choses qu'on propose
aussi. Et qu'on n'est déjà pas très nombreux à proposer ou
soutenir. Même la «Tribune de Genève» s'inquiète : «la gauche
radicale s'égare», qu'elle titre en édito, jeudi dernier. Déjà
qu'elle est plus guère radicale, la gauche radicale, si en
plus elle est éparpillée façon puzzle... Merde, quoi, alors,
on fatigue, là...
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