Fonds de tiroir

 En Ville de Genève, les groupes sié-geant au Conseil municipal reçoivent une subvention de la Ville pour leur fonctionnement, subvention qui s'ajoute à la part de leurs jetons de présence que les élus de ces groupes versent à leurs partis. Or cette contri-bution municipale était jusqu'à pré-sent versée sans condition -tel ne sera plus le cas : sur proposition des socialis-tes, les groupes devront, pour la re-cevoir, respecter les obligations de la loi cantonale, qui impose à toutes les listes électorales cantonales ou muni-cipales de transmettre à l'«autorité compétente» (le Service des votations et élections, la Chancellerie d'Etat) leurs comptes annuels et la liste com-plète de ses donateurs. Initialement, la proposition socialiste demandait en outre que les groupes municipaux transmettent au service du Conseil municipal, pour publication, la liste de leurs donateurs. Finalement, il a été renoncé à cette demande, qui faisait double emploi avec l'acces-sibilité du public à la liste déposée à la Chancellerie. Donc, la Ville ne sub-ventionnera plus que les groupes qui ont respecté la loi. On reconnaît là le légalisme sourcilleux des socialistes. Un peu moins l'illégalisme spontané du principal auteur de la proposition, mais bon, avec l'âge, si on se plie un peu plus difficilement les lombaires, on se plie plus facilement à la Loi. Faut juste que ça devienne pas une habitude.

Les transports publics, à Genève, c'est compliqué. Ailleurs aussi, vous nous direz. Oui, mais à Genève, c'est compliqué parce que c'est comme pour la construction de logements sociaux : tout le monde est pour, mais pas à côté de chez soi. Donc, le développement des trans-ports publics, tout le monde est pour, à Genève. Même à Troinex : à 69 voix de majorité, les Troinésiens ont accepté le passage sur les chemins de Drize et de Saussac de la nouvelle ligne de bus 49, qui va relier Veyrier à la gare de Lancy-Bachet. L'association des habitants de Troinex-Ouest avait lancé un référendum contre le crédit de 1,15 million finançant les aménage-ments nécessaires, parce que ces deux chemins sont assez étroits, que la circulation et la vitesse y sont limi-tées (c'est une zone à 30 km/h), que des aménagements (des chicanes) devraient être supprimés pour que les bus puissent passer, d'où un risque d'accident pour les cyclistes, les enfants et les riverains. Dont une quarantaine ont en outre déposé un recours. C'est pas qu'ils sont contre le bus, c'est juste qu'ils sont contre qu'il passe chez eux. Il devrait passer où, alors ? Ben, ailleurs... Au large...

Donc, les Bernois et noises ont refu-sé, en votation populaire et à deux contre un, d'accorder aux jeunes de 16 à 18 ans le droit de vote (mais pas d'élection) cantonal et municipal. La seule commune à vouloir le leur accorder, c'est celle de Berne. C'est la deuxième fois qu'ils expriment ce refus, les Bernois. Quelques mois au-paravant, ce sont les Zurichois et choises qui l'avaient aussi exprimé. Mais faut pas ricaner sur le conser-vatisme des Bernois : leur Grand Conseil avait approuvé la propo-sition d'abaisser l'âge du droit de vote, alors que le Grand Conseil genevois, lui, l'a refusé. On est tou-jours les Bernois de quelques autres. Même des Bernois eux-mêmes.

Le Grand Conseil genevois a décidé d'opposer un contre-projet à l'ini-tiative «Climat urbain», lancée par Actif-trafic. La gauche s'opposait à un contre-projet vide de sens et de cré-dibilité. A deux voix près, elle a été battue. Or deux députés Verts ont voté en faveur du contre-projet qu'elle combattait, et un socialiste s'est abste-nu. Après quoi, un des deux Verts et le socialiste se sont excusés : ils se sont trompés de bouton de vote. Faut dire que le vote avait eu lieu le soir, après la pause repas. Il devait être bien arrosé, le repas. La prochaine fois, buvez de l'eau, les gars.




Commentaires

Articles les plus consultés