Fonds de tiroir

 Donc, Ueli Maurer a annoncé qu'il ne se représentait pas au Conseil fédéral. Du coup, ça mijote dans les marmites politiques suisses : kikiva lui succéder ? Un UDC, forcément, vu que c'est le premier parti de Suisse et qu'aucun parti représenté au gouvernement ne va prendre le risque de faire perdre un siège à l'UDC, y'aurait des rétorsions. Donc, un UDC. Et un UDC aléma-nique, vu qu'il y a déjà un Romand. Et probablement UN, et pas UNE, UDC, vu que le parti n'est pas spécialement féministe, même si des noms de femmes sont évoqués (après tout, l'UDC est le seul parti gouverne-mental a n'avoir jamais été foutu de faire élire une conseillère fédérale, c'est le parti dont le groupe parlementaire fédéral est le moins féminisé de tous, et il a même dissout sa section fem-mes...). Alors plutôt un et pas une UDC, mais  d'où, l'UDC de service ? de Zurich, comme Maurer ? de Berne, l'autre grande section du parti, mais pas sur la même ligne (à Zurich, ils font dans le populisme et le culte de Blocher, à Berne, ce sont plutôt des agrariens, des sortes de Parmelin parlant allemand....) ? Le favori, pour le moment, c'est le Rösti. Non, pas le fossé, le Graben, mais l'Albert, ancien président du parti national. La zurichoise Nathalie Rickli a annoncé qu'elle ne serait pas candidate, mais on susurre que si on la poussait très fort, elle accepterait de l'être. Même situation pour Magdelena Martullo-Blocher (ouais, la fille de Christoph). ça vous passionne, cette succession ? vous vous en foutez ? on vous comprend, mais on en cause quand même : on avait un espace à remplir... alors autant y balancer un Rösti.

Il faut «remercier le football et ses dirigeants, dont la cupidité a invo-lontairement permis de sensibiliser le monde à des situations humaines inacceptables», écrit, à propos du Mondial de foot qatari, dans «Le Matin Dimanche» du 9 octobre, son rédac'chef adjoint, Patrick Oberli. Donc, merci à la FIFA. Et au passage, merci aussi à la Ville de Genève, dont la pusillanimité a permis de sensibiliser à l'incongruité de l'installation d'une Fan Zone pour ledit Mondial ?

Le projet de démolition de la prison de Champ-Dollon, et de son rempla-cement par quatre bâtiments nou-veaux a été déposé au Grand Conseil. A la plus grande prison de Suisse, on veut donc  substituer une mosaïque de prisons plus petites, mais pour, au total, encore plus de détenus. Et ça coûterait 763 millions de francs. Et n'aurait sans doute pour conséquence que de renforcer la propension genevoise à incarcérer d'abord et à réfléchir ensuite: la pratique de la détention préventive tient, à Genève, du réflexe pavlo-vien. Et la conquête du trophée du canton comptant le plus de détenus par rapport à sa population reste une ambition. Cela dit, nous, on a une alternative : on démolit Champ-Dollon, d'accord, mais on ne construit rien à la place, on récupère le Palais de Justice de la Vieille-Ville, qui n'est rien d'autre que, déjà réhabilitée,  la bonne vieille prison de Saint-Antoine de nos jeunes années. Elle sent un peu la nostalgie, notre alternative? Ouais, on avoue... Mais on doit pas êtres seul, vu que le 1er octobre, 3000 personnes ont visité ce Palais de Justice installé dans l'ancienne prison. Y'avait «journée portes ouvertes», dans le cadre d'une «Semaine de la démocratie»... On ne sait pas si une journée portes ou-vertes est prévue à Champ-Dollon, mais elle s'impose. Ouverte dans le sens de la sortie, la porte.

Crise du logement, à Genève ? Vous déconnez ? Quand on cherche un loge-ment, on le trouve. Tenez, par exemp-le, la Société Privée de Gérance propose, à Chêne-Bougeries, une jolie maison de 13 pièces dont huit chambres à coucher avec cinq salles d'eau, un jacuzzi, un hamam, un sauna... et tout ça pour un loyer d'à peine 25'000 balles par mois (plus les charges). Que demande le peuple ?