Fonds de tiroir

 La députée socialiste vaudoise Oriane Sarrasin a été insultée et menacée après avoir critiqué le caractère exclusivement masculin des sociétés de tir, et le confinement des femmes à un rôle de «décoration», aux côtés des enfants des écoles, dans les traditionnelles «abbayes» (les fêtes locales des sociétés de tir). La députée, tireuse émérite elle-même (elle a même enseigné le tir) ne remet pas en cause le droit des abbayes, sociétés privées, de choisir d'être exclusivement masculines, mais refuse «que l'école publique soit mêlés à des événements de sociétés privées qui ont des fonctionnement sexistes» (près de la moitié des 175 abbayes vaudoises excluent les femmes). Résultat, des messages insultants, dénigrants, menaçants, y compris de mort. Oualà, c'était notre rubrique ethnologique : «le sexisme chez les rupestres».

On souhaite (avec six mois de retard) un excellent anniversaire à «Pages de gauche» : le trimestriel «d'opinions socialistes» (mais indé-pendant du PS) édité à Lausanne (nul n'est parfait) célèbre son vingtième anniversaire. Il n'y a plus beaucoup de journaux de gauche en Romandie, mais, aux côtés de «Voix Populaire», proche du Parti du Travail/POP, il y a celui-là, ancré à l'aile gauche du parti socialiste dès sa création, un peu en réaction à la montée du courant «social-libéral» du «Manifeste du Gurten». Il y avait alors deux journaux socialistes indépendants du parti, en Romandie : à gauche, «Pages de gauche». Et à droite, «Pages de droite»... euh, non, pardon : «Domaine Public» -qui a disparu dans sa version «papier» en 2007, et dans sa version numérique en 2007. Reste donc la page socialiste de gauche.  Plus de page socialisze de droite, alors ? Sur papier, non. Sur écrans, non plus. Mais au gouvernement, quand même...

Le licenciement de deux policiers ge-nevois arrêtés par leurs collègues de la brigade des stups pour avoir consom-mé de la coke en 2021, a été confirmé par la Chambre administrative de la Cour de Justice. L'enquête des stups avait confirmé qu'ils consommaient de la coke depuis des années, et qu'elle leur était fournie par un dealer. Ils ont eu beau s'excuser de ce comportement, promettre de s'abstenir désormais de se cocaïner, d'être suivis médicalement et psychologiquement et de faire du sport, rien n'y a fait : ils demandaient de n'être pas licenciés mais seulement blâmés, ils devraient quand même être licenciés et condamnés à payer 1500 balles d'émoluments de justice. Mais ils feront recours au Tribunal fédéral, leur avocat estimant leur licenciement «injuste juridiquement et humaine-ment». C'est vrai, quoi : ils ont pris un petit remontant, on les licencie parce que c'était de la coke, mais est-ce qu'on les aurait licenciés s'ils s'étaient contentés, comme bien d'autres, à se bourrer la gueule ?

Bonne nouvelle: l'initiative populai-re cantonale genevoise «Une vie ici, une voix ici», portée par une large coalition de gauche, a abouti : elle propose d'accorder aux étrangères et étrangers résidant à Genève depuis au moins huit ans les droits de vote, d'élection et d'éligibilité au niveau cantonal (ils disposent déjà du droit de vote au niveau communal) On ne se fait pas d'illusion sur le sort que la majorité actuelle du Grand Conseil réservera à cet élargissement de la démocratie si elle est encore en place quand il lui sera soumis, ou si cette majorité n'est pas renversée aux prochaines élections. Il nous restera à la défendre devant le peuple, puisque quoi qu'en dise le parlement, c'est lui qui décidera. Sans que les premiers concernés aient pu se prononcer -mais c'était déjà comme ça quand il s'est agi d'accorder, princièrement, les droits politiques aux femmes : seuls les hommes ont pu voter. Mais il aura fallu leur poser la question plusieurs fois pour qu'ils consentent à finalement répondre «oui». Notre patience est admirable. 



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