Fonds de tiroir

 Début octobre, ça avait fait les gros titres de la «Tribune de Genève», et même quasiment une pleine page : «un père de famille poignardé devant ses enfants à une station-service» à Saint-Julien-en-Genevois. A deux pas de la frontière, mais en France. Dans des lieux où plusieurs altercations se sont déjà produites, vu la pénurie qui règne en France du fait de la grève dans les raffineries. Première explication dé-taillée: le 11 octobre, à Saint-Julien, un automobiliste local de 20 ans qui venait faire le plein aurait donné six coups de couteau dans le ventre, le dos et le cou d'un automobiliste genevois déjé sur place, lui causant une hé-morragie interne. L'agresseur a été arrêté sur place, mis en examen et écroué. Mais on s'interroge : si on avait bien pris l'habitude, ces dernières semaines, de voir des automobilistes genevois venir faire leur plein en France pour profiter des prix artificiellement abaissés (par le gouvernement français) de l'essence, la pénurie avait fait rester les Genevois chez eux, et venir des Français faire le plein à Genève -l'essence y est plus chère, mais au moins y'en a. Alors qu'est-ce que l'automobiliste genevois venait foutre dans une station française (même si c'était une station ousque y'avait de l'essence) ? On sait pas. Ce qu'on a fini par savoir, en revanche, c'est que c'est l'automo-biliste genevois qui avait engagé la bagarre, à coup de poings, que l'automobiliste français a paniqué et répliqué à coups de couteau (en se blessant lui-même). Et que si cet automobiliste français (un étudiant de 20 ans) a paniqué c'est qu'il est autiste et incapable de gérer ses émotions. Et qu'en fait, il n'avait pas cherché à passer devant tout le monde mais s'était simplement trompé de file...Et que tous ceux qui ont commenté l'épisode sur le ton de «ces frouzes, toujours le surin dans les fouilles» se sont mis le doigt dans l'oeil ousque y'avait déjà une poutre.  Oualà, c'était les nouvelles de la Grande Genève, sur le terrain, à la pompe...

Il paraît (c'est «20 Minutes» qui nous le dit) que les vignettes Panini des bobines des footballeurs du Mondial , dont la Suisse est habituellement particulièrement friande, se vendent mal, à cause de la mauvaise réputation du Mondial qatari (mais aussi de la crise économique). Paraît même que des sponsors de l'équipe nationale suisse seraient réservés à l'idée de se montrer au Qatar: l'horloger Bucherer a ainsi décidé de ne pas assister aux matches avec des invités. En revanche, nous dit «20 Minutes», le Crédit Suisse maintient son sponsoring. Est-ce que, par hasard, le fait que Qatar soit l'un de ses principaux investisseur du Crédit Suisse, expliquerait ce maintien ? Meuh non, qu'est-ce que vous croyez, tout ça, c'est désintéressement et amour du beau jeu de ballopied...

Du 7 au 19 décembre, en plein Mondial qatari de foot, se tiendra à Montréal une conférence importante, la COP15 sur la biodiversité (toutes les COP ne sont pas sur le climat -la COP climatique, elle, se tiendra à Montréal un mois avant cette COP-diversité). Il s'agit de savoir comment enrayer la sixième extinction de masse des espèces vivantes. Alors, quitte à faire tenir par Nepsa une fan zone à Plainpalais, changeons son mandat pour lui en faire tenir une pour soutenir la lutte contre l'extinction du vivant... Même si l'espèce des sup-porters sportifs ne semble pas particulièrement menacée.

La «Tribune de Genève» de samedi, après la fin de la grève des TPG, a eu l'excellente idée de rappeler que la pre-mière grève dans les transports publics genevois fut celle de la CGTE, ancêtre des TPG), en 1902. Qui déboucha sur une grève générale, réprimée par l'ar-mée et la police, appelées par un Conseil d'Etat dans lequel siégeait, premier de son genre en Suisse... un socialiste, alors que le PS soutenait la grève.  Du coup, le PS désavoua son Cinseiller d'Etat, qui y perdit son siège... L'histoire, quand même...



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