Fonds de tiroir

 Amis sportifs en deuil de la fan zone du Mondial, rassurez-vous, tout ne fout pas le camp : «Le canton poursuit son soutien en faveur de la Fondation du Stade de Genève» nous proclame le Conseil d'Etat, qui annonce le dépôt d'un projet de loi de renouvellement du contrat de prestations passé avec la Fondation du Stade de Genève (FSG) pour la période allant de 2022 à 2025. Le contrat s'accompagne d'une subven-tion annuelle de 1,4 millions de francs, en augmentation de 300'000 francs. On s'inquiétait : la capacité cantonale de balancer du pognon dans un trou nous paraissait s'ame-nuiser -ben non, celui de la Praille recevra sa manne. Augmentée. Alors, heureux, les footeux ?

Deux petits rappels historiques, à l'occasion d'une commémoration et d'un article dans un canard des milieux immobiliers: d'abord, la commémoration du massacre de la Saint Barthélémy, il y a 450 ans, de fin août à début octobre 1572. Ce massacre qui a fait 10'000 victimes en France, a doublé la population de Genève du fait de l'arrivée de réfu-giés (700 dans le seul mois de sep-tembre), quand Genève ne comptait que 15'000 habitants. Il en est évi-demment résulté une vague de xéno-phobie, mais aussi des siècles d'essor économique, dans l'imprimerie, le textile, l'horlogerie et la banque, et d'essor culturel et scientifique. Quant à l'article d'«Immoscope», il rappelle l'histoire du Collège de Genève (l'actuel Collège Calvin), fondé en 1559 et qui, dix ans avant la Saint-Barthélémy, accueillait déjà 2000 élèves -soit un septième de la population de la ville... On résume : au moment de sa gloire de «capitale de la Réforme» (version française, mais aussi écossaise, italienne avec les Vaudois, anglaise avec les Puritains), Genève avait une popu-lation composée de 50% d'immig-rants et de 15% de collégiens (les collégiens ne se distinguant pas des étudiants). Alors, si vous entendez des G'nevois d'aujourd'hui descen-dants d'immigrants, forcément) râler contre l'immigration et, s'ils ont plus de 40 ans, contre les jeunes, envoyez-les se faire foutre dans le passé, ça leur fera les pieds. Et le reste.

Soutenant la grève des TPG, trois députés d'Ensemble à Gauche, Pierre Vanek, Rémy Pagani et Jean Burgenmeiser avaient participé au blocage des véhicules au dépôt du Bachet.Les TPG ont porté plainte... contre inconnus. C'est vexant quand même, «contre inconnus», six mois avant des élections où les trois seront vraisemblablement candi-dats, sur une liste qui aura de la peine à obtenir du quorum. Du sabotage, on vous dit.

Les Verts ont donc renoncé à présenter une candidature, contre celle(s) de l'UDC, à l'élection du Conseil fédéral. Ils font bien : on ne voit pas pourquoi ils devraient s'obliger à faire la même connerie que le PS : sièger dans un gouvernement à majorité de droite, et se condamner soit à ne pas combattre des choix politiques qu'ils désap-prouvent, soit à combattre leurs propres représentants qui défendent ces choix...

Le taux de logements vacants a reculé de 26,1 % à Genève en un an, alors qu'il avait déjà reculé en 2021 par rapport à 2020. Il s'établit (au 1er juin 2022) à 0,38 % et est le plus bas de Suisse, derrière Zoug. Donc, on est toujours, à Genève, en situation de crise du logement. Alors, quand vous entendrez un blaireau vous expliquer qu'on en construit trop dans le canton et que ça attire des immigrants, demandez-lui comment des immig-rants peuvent être attirés par des lo-gements dans un canton où il n'y en pas de disponibles. Et expliquez lui que ce n'est pas la construction de logements qui attire une population immigrante, mais celle d'emplois, dans un canton qui en compte déjà plus que de population active.