Fonds de tiroir

 On pensait close l'«affaire du dégrappage» militant du bitume des Pâquis pour y planter des fleurs, ben non, il s'est trouvé une députée (PLR, forcément) pour demander au canton d'ouvrir «une procédure administra-tive contre les auteurs» du dégrappage. Une députée dépitée de ce que le can-ton ait refusé sa demande. Mais bon, faut la comprendre, la députée: y'a des élections au printemps prochain, faut qu'elle fasse un peu parler d'elle...

En deux mois, six conseillers muni-cipaux et conseillères municipales ont démissionné du délibératif de la Ville d'Onex : trois Verts, deux socialistes et une PLR. Depuis le début de la législature, treize membres du Conseil municipal l'ont quitté, souvent parce qu'ils avaient quitté la commune. Ils étaient pas bien à Onex ? Bon, nous aussi on a quitté Onex -mais y'a prescription...  Le problème, pour les partis des démissionnaires, c'est qu'ils ont épuisé leur liste électorale, et qu'ils devront désigner de nouveaux conseillers municipaux ou de nouvel-les conseillères municipales, même pas candidat.e.s à l'élection de 2020... Faudra pas s'étonner si on a des surprises, mais bon, à Onex, on sait, les surprises, on aime...

A celles et ceux qui ont encore la grève des TPG sur l'estomac, on se fait un plaisir de signaler que le 21 octobre, il y devait y avoir grève de techniciens du Grand Théâtre le jour de la Première de «Katia Kabanova» de Janacek, mais que le préavis de grève a été levé puisque le Conseil administratif (employeur, pour la Ville, du personnel concerné) a rouvert les négociations. Il avait fallu la grève pour que les TPG en fassent autant -en Ville, la menace de la grève aura suffit.  On attend avec gourmandise les commentaires contristés de la droite. En revanche, les 7 et 8 novembre, il est toujours annoncé une grève des maçons sur les chantiers, qu'on se fera, évidemment, un plaisir et un devoir de soutenir. En attendant quoi, on revient sur un épisode qu'on vous avait résumé dans un précédent numéro de cette feuille : la grève de la CGTE à Genève en 1902. La CGTE, Compagnie genevoise des Tramways électriques, ancêtre privé, puis public, des TPG, avait obtenu la concession du réseau genevois des transports publics. Elle trouvera des capitaux anglais pour construire les voies et acheter le matériel roulant. En, 1901, la compagnie est à 81 % en mains d'un groupe financier de Londres. Elle sera dirigée par des Américains ne parlant pas un mot de français (des Américains normaux, quoi), et ne comprenant donc rien aux revendications du personnel, qui exige une amélioration des salaires et des conditions de travail. Réponse de la direction : 44 licenciements, sur les 65 employés du dépôt de la Jonction. Réponse des travailleurs : la grève, décrétée le 31 août 1902. La population soutient les grévistes, le Conseil d'Etat offre ses «bons office», en vain. Le 10 octobre, les syndicats élargissent la grève en une grève générale, la première de Suisse. Des milliers de travailleurs la suivent, pendant trois jours. Le Conseil d'Etat mobilise la police (il y aura 104 arrestations) puis, débordé, demande l'appui de l'armée. Il y aura des affrontements, des wagons attaqués, des bicyclettes de gendarmes balancées dans la Rhône, on se battra dans la rue. Le Conseil d'Etat, donc, a choisi son camp. Or un socialiste, Fritz Thiébaud, y siège (c'est le premier Conseiller d'Etat socialiste de Suisse), qui ne se distancie pas de ce choix de la répression, alors que le Parti socialiste, lui, soutient la grève. Le conflit entre le socialiste et le Parti socialiste aboutira au départ du socialiste du gouvernement, et au passage du parti dans l'opposition, pour un quart de siècle. Voilà. Vous tirez de cet épisode l'enseignement que vous voulez, on n'est pas là pour réfléchir à votre place, quand même......

La président de la Confédération Helvétique, Ignazio Cassis, s'est rendu à Kiev pour rencontrer le président ukrainien Volodimir Zelenski. Qui l'a remercié de l'aide humanitaire apportée par la Suisse à la population, et de la participation de la Suisse aux sanctions contre la Russie. Si après ça elle gagne pas la guerre, l'Ukraine...

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