Libérer un peu d'espace public du racolage commercial
Le 12 mars, soutenez "Zéro Pub" !
Le 12 mars prochain, en votation populaire
communale, la Ville de Genève se prononcera sur le règlement
d'application de l'initiative populaire "Zéro Pub", que le
Conseil municipal de la Ville a acceptée et qui vise à libérer
l'espace public de la publicité commerciale par affiche (et
seulement de la publicité commerciale, et seulement par
affiche). La campagne va être lancée le 26 novembre par le
comité de l'initiative et le comité de soutien à l'initiative :
nous avons, en effet assez peu de temps, les trois semaines de
fin d'année et de début d'année étant assez peu propices aux
débats politiques. La mise en œuvre de l'initiative a besoin du
soutien le plus large possible, de milieux les plus divers
possibles : elle fera en effet face à l'opposition résolue, non
seulement de la droite municipale, qui a assez péniblement fait
aboutir un référendum (quitte à payer des "récolteurs de
signatures" pour le faire aboutir), mais aussi, et peut-être
surtout vu les moyens dont ils disposent, des milieux qui vivent
de la présence de la publicité commerciale sur un espace public
que nous voulons rendre à des personnes, des habitantes et des
habitants que nous nous refusons à réduire à des consommateurs.
Si vous partagez à la fois ce refus de la mercantilisation de l'espace public et cette volonté de le libérer du consumérisme, et que vous êtes prêts à soutenir, voire à rejoindre la campagne qui exprimera ce refus, vous pouvez le faire en vous annonçant sur vivelacommune@infomaniak.ch
Récupérer un peu de cerveau disponible.Après celui de la Ville de Genève, le Conseil
municipal de la Ville de Vernier s'était prononcé en faveur
d'une interdiction, dès le 1er janvier 2023, de la publicité
commerciale par voie d'affiches sur les domaines publics et
privés de la commune. La Ville de Genève l'avait fait à la suite
d'une initiative populaire exprimant cette exigence, et sa
décision sera soumise au vote populaire (municipal) puisque la
droite a lancé un référendum contre la décision du Conseil
municipal d'approuver le règlement de mise en oeuvre de
l'initiative. A Vernier, c'est une proposition du Conseil
administratif, reprenant l'un des thèmes de campagne du PS aux
élections de 2020, qui a été approuvée par le Conseil municipal
(grâce à l'absence de quatre élus de droite) et comme à Genève
un référendum a été lancé par la droite (MCG, UDC, Verts
libéraux, Centre), sauf le PLR, opposé pourtant à
l'interdiction de l'affichage commercial, mais qui relève que si
cette interdiction a été votée, c'est parce que des élus du
Centre et du MCG étaient absents lors du vote. Le Maire PLR de
Vernier (Gian-Reto Agramunt, seul élu de droite de l'Exécutif à
majorité de gauche, enfonce le clou : si le MCG et le Centre
avaient fait leur boulot, la proposition du Conseil
administratif aurait été rejetée et la Ville se serait économisé
un référendum. Pas plus
qu'à Genève, il ne s'agit à Vernier d'interdire toute
publicité par voie d'affichage : celle pour des événements
culturels et sportifs (soit une vingtaine de panneaux sur 172)
resterait autorisée, ainsi que la communication des
associations et la libre expression citoyenne. Porteur du
projet, le Conseiller administratif socialiste Martin Staub, a
résumé l'enjeu : "Nous vivons dans une société de marché, mais
qui a des règles. Le Conseil administratif est en faveur d'une
réappropriation de l'espace public par les citoyens", qui ne
ferait perdre à la ville que moins d'un millième de son
budget. Le référendum verniolan semble avoir abouti (sous
réserve de la vérification des signatures, dont, comme en
Ville de Genève, certaines ont été récoltées par des
démarcheurs rémunérés). Il devrait donc y avoir
votation populaire municipale à Vernier, comme en Ville de
Genève, où le peuple municipal se prononcera le 12 mars
prochain.
Le prononcement populaire dans les
deux villes genevoises, sur l'affichage commercial, ne sera
pas un acte symbolique, "idéologique", une posture "morale" :
l'initiative, et donc son règlement
d'application, posent concrètement la question de l'espace public, de
sa privatisation, de sa transformation en une scène
d'incitation constante, obsessionnelle, à la
surconsommation de tout ce qui se peut consommer. Dans
une ville comme Genève, une personne peut avoir 10'000
contacts publicitaires (de toutes natures) par jour.
L'application de l'initiative ne fera que réduire cette
pression, mais au moins la réduira-t-elle. Ce n'est pas tout
ce qu'il faudrait faire, mais c'est déjà faire quelque chose
pour récupérer un peu de cerveau disponible.
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