Soutenir les femmes du Cameroun

Pour la terre, contre la violence

Cela fait longtemps, presque soixante ans, que des plantations de palmiers à huile et d'hévéas ont commencé à ronger les terres nourricières des populations rurales du Cameroun, mais leur expansion a pris quelque chose d'inexorable, du fait notamment de la société franco-belge Socfin (qui a un siège en Suisse)  Les femmes camerounaises résistent. Elles résistent à l'accaparement des terres par des plantations qui détruisent les petites exploitations nourricières des familles, aux menaces qui pèsent sur elles, aux agressions, notamment sexuelles dont elles sont victimes de la part des agents de sécurité des plantations qu'elles doivent désormais longer ou traverser pour trouver les lopins de terre à cultiver. Alors, elles se sont organisées, avec l'appui du RADD (Réseau des acteurs du développement durable), et brisent le silence. Elles ont besoin de notre solidarité dans leur lutte pour la terre et contre la violence : le SOLIFONDS nous appelle à ce soutien :

SOLIFONDS, www.solifonds.ch, mail@solifonds.ch, Compte postal 80-7761-7

"Ce que ces femmes vivent est criminel !"

Le sort des femmes rurales du Cameroun a été déterminé par l'avancée des plantations et la réduction des possibilités des communautés paysannes d'assurer leur propre alimentation, et de dégager elles-mêmes un petit surplus qu'elles puissent vendre sur les marchés. Les plantations se sont rapprochées si près des villages qu'elles arrivent souvent à les encercler complètement, contraignant les femmes, responsables traditionnelles de l'approvisionnement alimentaire, à marcher pendant des kilomètres pour cultiver un bout de terrain. Et chaque trajet est dangereux : les agressions par les agents de sécurité des plantations sont récurrentes, jusqu'aux viols. "Ce que ces femmes vivent est criminel !", s'exclame Marie Crescence Ngobo, coordinatrice du Réseau des acteurs du développement durable (le RADD), qui interroge amèrement : "Pourquoi doivent-elles subir la violence et la faim juste parce qu'elles sont nées près d'une plantation" et que, n'ayant plus de terrains à cultiver à proximité de leur lieu d'habitation, elles n'ont plus que deux choix : travailler pour la société propriétaire de la plantation qui les encerclent (Socfin, exemplairement) ou aller chercher de quoi se nourrir dans la nourriture abandonnée près des plantations.

Travailler pour le planteur, pour débroussailler ou pulvériser des pesticides ? le travail est dur, mal payé -et ne s'obtient qu'en se soumettant à leur supérieur, qui souvent exigent d'elles qu'elles se dénudent devant eux. Celles qui vont chercher leur nourriture en récupérant celle abandonnée dans les plantations ou à leurs abords immédiat subissent le même sort : soumises au harcèlement sexuel, voire violées. Ni les hommes de leur village, ni les policiers ne prennent leurs accusations au sérieux : les coupables ne sont pas poursuivis,les victimes sont moquées. Elles refusent désormais de s'y résigner. Le RADD les entoure, les aide, les soutient lorsqu'elles déposent plainte. Mais le RADD, du même coup, a lui aussi besoin de soutien. Le SOLIFONDS veut le lui apporter -et c'est lui qui nous appelle à ce soutien. Répondez-y : SOLIFONDS, www.solifonds.ch, mail@solifonds.ch, Compte postal 80-7761-7


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