Fonds de tiroir

 A la mi-décembre, l'UDC était inquiète: il lui manquait 20'000 signatures pour faire aboutir son référendum contre le contre-projet (une négation de la négation qui n'aboutit à rien de positif...) à l'initiative populaire dite «des glaciers», qui entend renforcer la politique climatique de la Confé-dération en accélérant la transition vers les énergies renouvelables. Et pour récolter ces 20'000 signatures le groupe parlementaire UDC aux Chambres fédérales a décidé de secouer ses 59 membres : chacun.e devait récolter 150 signatures pendant les fêtes de fin d'année, ou payer dix balles par paraphe manquant. Une décision prise en l'absence de plus de la moitié des membres du groupe, et par deux voix de majorité, ce qui a fait hurler les absents : «c'est une dictature !» peste le Vaudois Jean-Pierre Grin, «une idiotie», grince le Genevois Yves Nidegger. Finalement, le référendum a abouti. Grâce à une «dictature» et une «idiotie» donc. Ben ouais, quoi, c'est un référendum de l'UDC...

Ils sont quand même assez marrants, les résultats détaillés du vote municipal sur le règlement d'application de l'initiative «Zéro Pub» -ou, pour faite plus clair, sur la prohibition de la publicité commerciale par affichage: non seule-ment cette prohibition a été refusée par une majorité de votants alors qu'elle était acceptée dans une majorité d'arrondissements, mais d'entre les quartiers qui la refusent, y'en a au  moins un où elle est déjà en vigueur et le restera : la vieille-ville. Et y'en a un autre qui la refuse... à deux voix de majorité: Vieusseux. Y'en a qui mériteraient qu'on les réveillent le dimanche matin avec des baffes pour les amener au local de vote... Et puis, puisque dans 7 arrondissements on accepte la pub commerciale par affiches, pourquoi ne pas l'autoriser seulement là : ils en veulent ? qu'ils la gardent... qu'elle aille se faire voir là où on en veut comme à Champel et Malagnou, et débarrasse l'espace public là où on n'en veut pas, comme à la Jonction, à Plainpalais, aux Acacias, aux Pâquis..

Des nouvelles du sous-prolétariat : Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos ont perdu, ensemble, près de 350 milliards en 2022 à cause de la plantée de la Bourse. Musk a perdu 133 mil-liards, et n'a plus que 137 milliards de capitalisation boursière. Bezos a perdu 85 milliards, Zuckerberg 60 milliards. La Chaîne du Bonheur et les Restos du Coeur sont sur le coup. Pendant quoi, à Genève, on apprend que la famille O'Hana n'a réussi à vendre sa propriété à Cologny qu'à la moitié du prix qu'elle en espérait : elle en espérait au moins 100 millions de francs, elle n'en a obtenu que 50 millions, d'un acheteur qui disposait déjà d'une propriété à 18 millions dans le voisinage. Là, c'est l'Aloca qui est sur le coup.

Hier, on apprenait que les comptes 2022 de la Ville de Genève affichaient un bénéfice de 150 millions de francs (avant quoi, on avait appris que ceux du canton affichaient un bénéfice de 1,3 mil-liard) au lieu du déficit budgeté. Voilà qui relativise beaucoup (mais trop tard...) la portée de la perte de ressources de 4,5 millions (ou même dix, selon eux) brandie par les parti-sans de la pub commerciale en Ville face à nos vélléités de l'interdire...


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