Fonds de tiroir

 ça avait fait les gros titres de la presse internationale, avant noël : un coup d'Etat néonazi a été déjoué en Allemagne. Une sorte d'écho de celui tenté, et raté, par Hitler à Munich en novembre 1923. La police allemande a donc démantelé un réseau qui ne voulait pas moins que restaurer l'empire allemand dans ses frontières de 1871. Alsace et Lorraine comprises, donc. Le complot avait des ramifications dans les administrations, et était mitonné par les «Reichsbürger» (les «citoyens de l'empire»), et devait se matérialiser par une attaque du Bundestag façon attaque du Capito-le par les trumpistes, l'arrestation des membres du gouvernement, l'installation au pouvoir d'un «cabinet fantôme» déjà constitué avec à sa tête un hobereau, Heinrich Reuss, descendant d'une maison princière de Thuringe.  25 complo-teurs ont été arrêtés, mais les enquêteurs estiment à une dizaine de milliers leurs sympathisants, dont des militaires voués à constituer une milice, ou un corps-franc, les «Heimatschutzkompanien» (com-pagnie de protection de la patrie), et des membres des forces de sécurité, tous persuadés que l'Allemagne est toujours occupée et dirigées par ses vainqueurs de 1945. Le ministère de l'Intérieur allemand répète depuis les attentats racistes et antisémites de 2019, que «le plus grand danger pour l'Etat de droit et la démocratie n'est pas l'islamisme mais la violence d'extrême-droite». Comment disait-il, déjà, Karl Marx (en se référant à Hegel)  ? Ah oui : «Tous les grands événements et personnages de l’histoire du monde surviennent pour ainsi dire deux fois (…) une fois comme grande tragédie et la fois d'après comme misérable farce. Mais on peut aussi intervertir les épisodes : en Allemagne, Hitler avait commencé, il y a un siècle par la farce (son coup d'Etat munichois), pour entamer dix ans plus tard la tragédie...

Il faut saluer la cohérence de la droite suisse: après avoir saboté le compromis passé entre syndicats et patronat sur le 2ème pilier, elle a refusé une toute petite adaptation des rentes AVS au renché-rissement. C'est pourtant un Conseil fédéral de droite qui la proposait, et elle cassait pas des briques: les rentes auraient augmenté de 7 à 14 francs par mois.  De quoi se payer entre deux et quatre cafés au bistrot. La fête, quoi. L'orgie, même.

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