Premier tour de l'élection du gouvernement genevois : Au plus haut possible

 


Il ne vous reste plus beaucoup de temps pour voter (jeudi, on n'en était qu'à 24,7 % de participation...): il vous reste aujourd'hui ou demain si vous allez porter vous-même votre bulletin au Service des votations, ou dimanche matin, en vous rendant au local de vote. Et dimanche à midi, les jeux seront faits pour le Grand Conseil, élu à la proportionnelle des suffrages de liste (ce qui relativise beaucoup, doit dit en passant, l'efficacité de nos campagnes personnelles). Pour le Conseil d'Etat, ce sera autre chose. On ne devrait pas avoir besoin de le rappeler, mais on le rappelle quand même : son élection est une élection au scrutin majoritaire, nominal, à deux tours, sans liste : vous faites votre marché politique sur la liste officielle des candidates et des candidats, et vous mettez une croix dans la case de celles et ceux que vous soutenez. Et les sept qui ont obtenu le plus de suffrages sont élu.e.s, au premier tour à la majorité absolue, ou au deuxième tour. à la majorité simple : ce ne sont pas des suffrages de parti ou de liste qui comptent, comme pour la répartition des sièges du Grand Conseil, mais uniquement les suffrages personnels. Ceux que vous allez accorder à nos deux candidates et nos deux candidats socialistes et vert.e.s, bien sûr, qu'on veut voir sortir du premier tour au plus haut possible -qui d'autre espérons-nous faire élire  à la majorité absolue ? Et pour le deuxième tour, laissons, princièrement, laisser la droite se dépatouiller avec elle-même, Maudet et Barthassat compris, et ses extrêmes (le MCG, l'UDC)...


Parce que figurez-vous que la gauche et la droite, ça existe...


On a voté et, pour le Conseil d'Etat, on a voté à gauche. Et seulement à gauche. Parce que c'est une élection majoritaire, que chaque voix y compte, et qu'on tient à ce que la majorité de gauche du gouvernement cantonal, même conquise grâce à Pierre Maudet, soit maintenue, quelle que soit la majorité du parlement. Et on a voté à gauche, et seulement à gauche, parce que les deux candidates et les deux candidats que la gauche présente avec l'intention de les faire élire (d'autres n'étant présenté.e.s que pour "tirer" un peu leur liste au Grand Conseil) font campagne ensemble, que leur projet commun nous convient, que le bilan des trois sortant.e.s est tout ce qu'il y a de plus honorable, et que la personnalité de la quatrième nous inspire confiance en ses qualités de combattante : Avoir été Maire d'Onex et présidente du PS genevois, ça prépare à tout...


On a voté à gauche, et seulement à gauche, comme d'autres ont voté à droite et seulement à droite (et même,  comme le PLR y a invité ses membres, seulement pour les candidats du parti). On a voté à gauche, et seulement à gauche, parce qu'on en est, que la gauche et la droite, non seulement ça existe, mais que ça structure toujours les débats, les choix et les paysages politiques des démocraties, qu'elles soient représentatives ou "semi-directes".  On saluera donc la pertinence de la conclusion dans "le Journal de l'Immobilier" du 22 février des "quatre vérités de Jean-Marc Vaudiau". On la salue, et on y adhère : "c'est dans ce zigzag informe où l'on est tantôt de droite et tantôt de gauche que l'on fait croire aux électeurs ingénus qu'on n'est ni de droite ni de gauche". On ne fera pas ce reproche aux milieux immobiliers (la Chambre immobilière, la fédération patronale de la construction) qui, ayant fait leurs choix électoraux (à droite, évidemment) lancent cet appel : "Elisez et faites élire les candidats qui promeuvent l'accès à la propriété" (pour le Grand Conseil, elle appelle 11 candidat.e.s, soit 8 PLR, 2 UDC et 1 du Centre, et pour le Conseil d'Etat, pour quatre candidat.e.s, deux PLR et deux "centristes", tous les quatre présentés pour ce qu'ils sont effectivement : les défenseurs des propriétaires fonciers). En face, de notre côté à nous,  l'ASLOCA aussi a fait ses choix: elle appelle à voter pour Carole-Anne Kast au Conseil d'Etat et pour cinq candidates et candidats socialiste (dont les trois député.e.s et députées sortant.e.s Alberto Velasco, Caroline Marti et Nicole Valiquer Grecuccio) : "face aux augmentations de loyer et aux attaques des milieux immobiliers contre les lois qui protègent les locataires, il nous faut renforcer la présence d'élu-e-s issu-e-s des milieux de défense des locataires dans les parlements et les exécutifs cantonaux et communaux"...


Eh oui, la gauche et la droite, ça existe. Les classes sociales, ça existe. Et les choix politiques, ça existe.





Commentaires

Articles les plus consultés