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 On vous racontait il y a une semaine que la justice genevoise avait cassé l'interdiction faite à une paroisse catholique d'organiser une procession pour la Fête-Dieu. D'aucuns auraient pu y voir une défaite de la laïcité, principe cardinal de la constitution genevoise. Ils seront consolés par une autre décision de la justice genevoise (et donc laïque, puisque genevoise...) : une communauté religieuse s'est  vue confirmer l'interdiction d'organiser un baptême dans le lac. Motif : les organisateurs de cet baptême lacustre avaient refusé de signer la déclaration d'engagement à respecter les valeurs et les règles découlant des droits fondamentaux proclamés par la constitution, notamment la paix religieuse, la diversité des approches religieuses, le refus de la violence et des discriminations en raison de l'origine, du sexe, de l'orientation sexuelle, le droit à l'apostasie, la primauté de l'ordre juridique suisse. On ne sait pas pourquoi elle a refusé de s'y engager, la communauté religieuse organisatrice du baptême dans le lac mais bon, comme elle est sans doute persuadée d'être porteuse d'une vérité absolue, ça doit pas lui faire grand mal de ne pas pouvoir baptiser et processionner. Et elle pourra toujours aller au MAH contempler, et prier devant la pêche miraculeuse de ConradWitz : elle se fait dans le lac et sans autorisation. préalable... Faut dire que Jesus lui-même était sur place, dans la rade, entre les Eaux-Vives et les Pâquis : si c'est pas une garantie, ça, hein...

En septembre dernier, le canton de Neuchâtel aurait pu être, si le peuple en avait décidé ainsi, le premier canton suisse à se doter d'une assu-rance obligatoire pour les soins dentaires : c'est ce que demandait une initiative de gauche, soumise au vote populaire le 25 septembre, qui propo-sait l'instauration d'une telle assuran-ce, financée par un prélèvement paritaire (employeurs/employés) de 1% du salaire. La droite était contre, évidemment. Mais pas seulement la droite politique: la Chambre de com-merce et d'industrie également. Et les assurances privées. Et les producteurs d'eaux minérales et de «soft drinks». Explication simple: les assurances-maladie gagnent beaucoup d'argent avec les assurances complémentaires pour les soins dentaires, et n'ont pas envie de voir leurs profits rognés par une assurance publique obligatoire. Quant aux producteurs de boissons sucrées, et de caries dentaires par la même occasion, ils ont la même peur, l'initiative demandant aussi de financer la prévention. Et donc, assureurs et limonadiers ont contribué pour 10'000 balles à la campagne des opposants à l'initiative. Et ont gagné : l'initiative a été refusée. Coca, RedBull, Pepsi sont contents : la prévention l'a dans les dents ! 

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