Fonds de tiroir

 A Genève, la Jeunesse Socialiste, les Jeunes Verts et les Jeunes de SolidaritéS ont annoncé saisir le Tribunal Fédéral de l'invalidation par le Conseil d'Etat de leur initiative pour la gratuité des transports publics. A Fribourg aussi, une initiative comparable avait été invalidée, alors que dans le canton de Vaud, une autre initiative allant dans le même sens a été validée. Il y a donc bien une marge de manoeuvre que les gouvernements genevois et fribourgeois n'ont pas utilisée, pour interpréter dans un sens favorable aux droits démocratiques l'art. 81 de la Constitution fédérale qui stipule que les usagers des trans-ports publics doivent contribuer à leur coût -mais qui ne précise pas com-ment: par l'achat de tickets ou d'abon-nements, ou par leurs impôts ? Un grand nombre d'usagers bénéficient d'ailleurs déjà d'une gratuité des transports publics urbains : les élus dans les parlements, le personnel des entreprises de transports publics, les enfants, parfois les personnes au bénéfice de prestations complémen-taires à l'AVS et à l'AI... Et ceux qui s'octroient eux-mêmes ce privilège dont ils veulent faire un droit de tous... et on est de ceux-là...

A l'occasion -qui fait les larrons- de la débâcle du Crédit Suisse, on a appris, si on ne le savait pas, ou on nous a rappelé, si on l'avait oublié, que les caisses de pension étaient nombreuses à posséder des actions du Crédit Suisse, qui ne valent plus beaucoup plus que le prix du papier sur lequel elles ont été imprimées. Selon la Fondation Ethos, les caisses de pension détenaient pour 650 millions de francs d'actions du CS, à leur valeur de fin février, et ont perdu 450 de ces 650 millions depuis. Ainsi, les Retraites populaires vaudoises estiment avoir perdu un million et demi et la caisse fédérale Publica deux millions et demi. Les caisses concernées sont celles qui investissent dans des fonds passifs et celles qui, faisant de la gestion active, n'ont pas exclu le Crédit Suisse de leurs investissements. Et cela représenterait la majorité des caisses. Alors on s'est inquiété, et on a posé au Conseil administratif de la Ville de Genève une question à trois étages, à laquelle il (par la voix d'Alfonso Gomez) a immédiatement commencé de répondre, ce dont on le remercie... La question était: la Caisse du pension du personnel de la Ville, la CAP, détenait-elle des actions du Crédit Suisse ? Et si elle en détenait, était-ce en gestion active ou par l'intermédiaire d'un fonds d'investissement ? Et combien a-t-elle perdu du fait de la chute de la valeur de ces actions ? Réponse : La CAP ne détenait pas directement d'actions du CS, mais il y en avait dans les paquets de titres dans lesquels, via des fonds, la CAP avait investi. Et on vous dira combien elle a perdu dès qu'on le saura pré-cisément. Ouala. Mais la question, évidemment, se pose aussi pour la caisse de retraite du canton et celles des grandes institutions subven-tionnées. Parce qu'il faut bien le rappeler: les brillants gestionnaires du Crédit Suisse, c'est bien avec le pognon des autres qu'ils jouaient, pas avec le leur...

Le lundi de Pâques 10 avril 2023 aura lieu à Berne la marche de Pâques annuelle, coorganisée par le GSsA. Avec comme slogan «De l'argent pour la paix plutôt que pour les guerres», le thème de cette année sera le rôle de la Suisse en tant que place financière et de négoce de matières premières dans le financement de guerres comme celle d'Ukraine. Rendez-vous le 3 avril à 15h15 à Eichholz Wiese (Tram no 9 jusqu'au terminus Wabern) 

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