Fonds de tiroir

 En 2013, la Suisse avait supprimé la possibilité pour les époux des couples mariés de porter un double nom formé du nom de chacun des deux époux, genre Schmid-Regamey, et les avait contraint à ne porter qu'un seul de ces noms, en contraignant donc l'un.e des deux à perdre son nom, à moins que chacun garde le sien, les enfants portant soit le nom commun du couple, soit celui de l'un des deux parents.  Mais la Suisse devrait revenir sur cette décision, et autoriser à nouveau un double-nom officiel. Encore un effort, et on en arrivera à une possibilité à la castillane (un nom de famille agglutinant, avec le nom des parents et celui des grand-parents. Ou alors, à la scandinave : chacun porte le nom de son père, suivi d'un suffixe indiquant de qui on est le fils ou la fille. Ou à la russe ? on a un prénom, un patronyme et un nom .  Bon, on finira bien par trouver une solution qui convienne à tout le monde. Ou à n'en trouver aucune, et laisser chaque couple faire comme il veut. Ce qui est sans doute la meilleure solution...

La Ville d'Yverdon (les bains) a modifié son propre règlement municipal des piscines dans le même sens que celle de Genève (autoriser toutes les tenues de bains dans des lieux de bains) et pour les mêmes raisons, données ici par le magistrat communal (et PLR) Christian Weiler :  «l'évolution des attentes des utilisateurs mais aussi à celle du cadre légal avec le principe d'égalité entre femmes et hommes». Qui ajoute: «ces questions de couverture corporelle sont des épiphénomènes qui touchent de manière très émotionnelle certaines minorités». Comme la droite munici-pale genevoise? Ouais, comme...

Décidément, l'UDC genevoise n'est pas douée pour récolter des signatures : son référendum contre l'autorisation de toutes les tenues de bain dans les piscines publiques de la Ville de Genève s'est probablement planté trois mois après que son initiative populaire pour subventionner les parents renonçant à travailler, et à mettre leurs enfants en âge préscolaire à la crèche, pour les garder eux-mêmes, se soit elle aussi plantée. Bon, on va pas compatir, leur initiative «Oui au libre choix des parents» ne visait en fait qu'à restaurer le modèle patriar-cal en renvoyant les femmes au foyer pour garder les gniards. Et à renoncer du même coup à l'effort de création de crèches par les collectivités publiques. Savent pas récolter des signatures, les udécistes ? Tant mieux...

En Turquie, le taux d'abstention aux élections présidentielles et légis-latives d'hier dépasserait à peine 10%. Il se confirme donc que les droits démocratiques, on en use d'au-tant plus quand ils sont menacés. Quand ils tiennent de la routine, on s'autorise à s'en foutre. Comme chez nous ? Ouais, comme chez nous...

Donc, le Conseil d'Etat genevois avait refusé le préavis de l'Assemblée de l'Université, s'agissant du choix du futur Recteur de l'Université. L'Assemblée avait choisi le Québecois Eric Bauce, le Conseil d'Etat, qui est l'autorité de nomination, n'en a pas voulu, parce qu'il manquait de réseau -notamment politique- en Suisse, et qu'âgé de 62 ans, il ne pourrait exercer qu'un seul mandat : le temps de s'installer à son poste, il devrait organiser sa succession. Evidemment, l'Assemblée n'est pas contente et dénonce une violation de l'autonomie universitaire. Quant au Rectorat, il voit son mandat (à commen-cer par celui du Recteur Yves Flückiger) prolongé jusqu'à la nomination d'un nouveau recteur ou d'une nouvelle rectrice (Yves Flückiger espère  «davantage de candidats, dont des femmes ») après une nouvelle procédure de sélection, et donc un nouveau préavis de l'Assemblée. C'est le principe du feuilleton, quoi. Et l'Université vient de publier son annonce de recherche d'une rectrice ou d'un recteur. L'annonce décrit le profil attendu de la candidate ou du candidat : il ou elle doit avoir un titre de doctorat, ou un titre jugé équivalent, une expérience  «confirmée en matière de pilotage stratégique et opérationnel au sein d'une haute école ou d'une institution publique, de préférence en Suisse», une  «aptitude à s'inscrire dans le contexte politique, culturel, économique et social suisse et genevois», des compétences «d'écoute, de dialogue, de diplomatie et de conviction», la  «capacité de fédérer les corps et les facultés», une  «rigueur dans la perception, l'analyse et la gestion de situations complexes». Il ou elle doit être attaché «aux valeurs universitaires de recherche et d'examen contradictoire de la vérité au service de l'intérêt public», être animé de la  «volonté affirmée de concilier durablement autonomie et responsabilité sociale de l'Université vis-à-vis de la cité», et doit être trilingue français, allemand, anglais. Euh... ça existe vraiment, sur terre, quelqu'un qui ressemble à ça ?

Le nombre de frontaliers actifs dans le canton de Genève poursuit sa progression au début 2023, nous annonce l'office cantonal de statistiques. Au premier trimestre 2023, le nombre de frontalier a augmenté de 2,2 % par rapport au premier trimestre 2022. Ils avaient déjà été, fin 2033, 2,3 % de plus que fin 2021. Ils sont désormais, au 31 mars, 107'000, soit 28 % de tous les frontaliers (français, allemands, autrichiens et italiens) travaillant dans toute la Suisse. Genève est le premier canton employeur de frontaliers. Et, avec le Tessin et sa Lega, le seul à être gratifié d'un parti dont le programme et la ligne politique se résume à proclamer, quelque soit le sujet qu'on aborde, qu'il«y'a trop de frontalier», en oubliant que s'il y en a autant, sans compter les résidents vaudois venant travailler à Genève, c'est parce qu'il y a à Genève 100'000 emplois de plus que de travailleuses et de travailleurs capables de les occuper. 


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