Fonds de tiroir

 On se souvient du bruit qu'avait fait l'annonce que la Coupole mondiale du foot-pognon, la FIFA, mise en cause dans le choix du Qatar pour accueillir le Mondial de ballopied, l'année dernière, et dans la couverture des conditions scanda-leuses, et homicides, dans lesquelles durent travailler les ouvriers qui construisaient les infrastructures de la fête à neuneu, avait prêté de l'argent à des collectivités publiques qui dénonçaient ce choix, la cor-ruption qui l'avait permis et la complicité dans l'exploitation des travailleurs. D'entre ces collectivités, publiques, il y avait la (glorieuse) Ville de Genève, capitale mondiale des droits humains (entre autres), bénéficiaire d'un prêt (à 0,685 % d'intérêts) de 150 millions six jours avant le coup d'envoi du Mondial... que la même Ville de Genève dé-nonçait.  Eh bien, la Ville, en février, a détaillé la liste des entités lui ayant, depuis 2018, prêté de l'argent à court terme (un an), pour un total, de 5,5 milliards, dont 600 millions par la FIFA. mais sans dévoiler l'identité de ces entités. On sait donc seulement qu'il s'agit, outre la FIFA, de sept banques (toutes propres, bien enten-du), d'une caisse de pension et d'une société active dans le transport ferroviaire. On notera quand même que Berne et Lausanne ont donné les noms de ces sociétés : pour Lausanne, on trouve la caisse-maladie Assura, la SUVA, les ascenseurs Schindler, la FIFA... et Genève Aéroport... qui avait des excédents de trésorerie à placer... mais avait bénéficié d'un prêt de 200 millions du canton de Genève en 2022. On résume: le canton de Genève prête à l'aéroport de Genève qui prête à la FIFA qui prête à la Ville de Genève. Si c'est pas de l'économie circulaire, ça, on sait pas ce que c'est.

Une banque sauvée du naufrage par l'Etat et contrainte de fusionner avec une autre banque, ça vous dit quelque chose? un truc qui s'est passé en Suisse? la fusion de Crédit Suisse et d'UBS imposée par l'Etat ? Ben non, c'est pas en Suisse mais aux Etats Unis, et c'est pas Crédit Suisse qu'on contraint à fusionner avec UBS, c'est la First Re-public Bank de San Francisco qui est rachetée par l'Etat fédéral, puis reven-due à la JP Morgan Chase., après  que les courageux clients de la première s'en soient barrés en masse (100 milliards de dépôts retirés dans les trois premiers mois de l'année...). Mais l'opération américaine coûtera moins cher que l'opération suisse : l'autorité américaine de surveillance la chiffre à 13 milliards. Une paille en compa-raison avec le coût de l'opération suis-se. Des perd-petit, ces Ricains... Y'en a point comme nous, décidément.

Commentaires

Articles les plus consultés