Fonds de tiroir
Début janvier, les représentants de «Vigousse» et de la Ville de Versoix se sont retrouvés devant le Tribunal civil de Lausanne, lors d'une audience que le président du tribunal a qualifié de «cour d'école», de «basse-cour». Une genevoi-serie, quoi. Sont pas habitués, les Vaudois... A l'automne 2021, «Vigousse» se payait le Secrétaire général de la Ville de Versoix, le rendant responsable d'un climat de «terreur», de «subornation de témoins», de graves dysfonctionnements au sein de l'administration municipale. Le Secrétaire général porte plainte contre le journa-liste auteur de l'article, la Ville en fait autant. Devant la justice vaudoise (puisque «Vigousse» est établi dans le canton de Vaud), deux procédures sont ouvertes : une pénale, une civile. Le 4 août 2022, le journaliste est condamné pour diffamation dans le volet pénal, et a fait appel. Le 16 janvier, le volet civil était traité devant le Tribunal d'arrondissement de Lausanne, le secrétaire général de la Ville réclamant une compensation pécuniaire. Dans la salle du tribunal ont pris place des membres du syndicat des media Impressum, des conseillers municipaux Verts de Versoix, la Conseillère administrative Verte Jolanka Tchamkerten, qui se désolidarisait de ses deux collègues (le centriste Cédric Lambert et la socialiste Ornella Enhas) qui soutenaient le Secrétaire général, mais qui a dû quitter la salle à la demande des avocats du secrétaire général, puisqu'elle avait refusé d'être entendue comme té-moin. ça commençait bien, ça a continué encore mieux : défilé de témoins (un Conseiller administratif de droite, une cheffe de service, des employés municipaux) venus chanter les louages de l'administration municipale et affirmer que tout y allait bien, entrecoupés de questions et d'interventions des avocats de la Ville et du secrétaire général, au point que le président du tribunal, excédé, a expédié le tout à des «trucs de politique genevoise». Sur quoi défilent les témoins de «Vigousse», mais comme ils n'avaient pas été relevés de leur secret de fonction d'employés ou d'anciens employés de la Ville, ils n'ont pas pu témoigner, et le juge les a renvoyés à une convocation ultérieure, sauf un, un Conseiller municipal PLR qui a admis qu'il n'y avait «pas une bonne ambiance au sein de l'administration municipale», et rappelé qu'à l'automne 2021, une majorité des élus municipaux avaient demandé au Conseil d'Etat et à la Cour des Comptes de diligenter une enquête externe. Sur quoi, les avocats de la Ville et du Secrétaire général rouvrent le feu des questions, jusqu'à ce que le président du Tribunal décide d'arrêter «ce que j'appelle une pantalonnade». Une Genferei... Qui a repris de la vigueur un mois après l'audience lausannoise : un communiqué de presse de la Ville, daté d'août et se félicitant de la condamnation du journaliste pour diffamation a subitement refait surface à l'ini-tiative des défenseurs de la Ville et de son Secrétaire général. Mais la Conseillère administrative verte assure ne pas avoir été consultée, ni sur le contenu, ni sur la pertinence, ni sur la diffusion du communiqué -qui ne portait pas l'emblème de la commune, n'a été signé que par les avocats des plaignants, et n'a pas été envoyé à «Vigousse», ni à la télé locale Téléversoix qui avait relayé les accusations contre le Secrétaire général. A la mi-mars, au Conseil municipal de Versoix, la polémique re-bondit, un Conseiller municipal Vert dénonçant «la désinvolture avec laquelle une partie du Conseil administratif ainsi que le Secrétaire général puisent sans limite dans l'argent du contribuable communal pour financer leurs besoins de recon-naissance». Et comme «Vigousse» a décidé de poursuivre son action en justice, une nouvelle audience du tribunal vaudois est prévue. Dites, les Vaudois, vous voudriez pas qu'on vous refile Versoix? Ou alors le nouveau Conseil d'Etat genevois pourrait désigner des administrateurs provisoires pour Versoix... Des anciens ou anciennes conseiller.e.s d'Etat, par exemple... ça leur rappellerait des souvenirs...
Six policiers ont été blessés dans des
affrontements avec des supporters zurichois, le 26 avril,
avant et après le match de foot entre Servette et Zurich à la
Praille. Avant le match, des supporters zurichois ont tenté de
passer en force avec un sac rempli de matériel, et ont agressé
un agent de sécurité à coup de sprays et d'engins
pyrotechniques, puis d'autres agents de sécurité ont été
agressés à coups de canettes, de bouteilles, de sprays, de
hampes de drapeaux. Après quoi les supporters zurichois ont
brisé le grillage des CFF pour puiser dans le ballast de quoi
caillasser les policiers. Le match terminé, les festivités
reprennent : des cagoulés lancent des engins pyro-techniques
et mettent le feu à des poubelles, tirent des cailloux,
vanda-lisent des voitures civiles, et les poli-ciers doivent
contenir des supporters genevois voulant affronter les
sup-porters zurichois. Une semaine avant, c'est un match entre
amateurs (et même amateurs vérérans...) qui avait dégénéré, à
Choulex, où les vétérans du club local recevaient ceux du club
de Meinier. Les deux villages sont portée de pénalty, leurs
équipes juniors ont fusionné, mais le match des vétérans a
tourné au pugilat et l'ailier droit meynite a quitté le
terrain pour l'hôpital, le visage en sang, après avoir reçu un
coup de boule et des coups de pieds alors qu'il était à terre,
son agresseur choulésien lui ayant enfoncé les rampons de ses
godasses dans le visage. Les deux joueurs choulésiens
agresseurs ont été suspendus (à quoi ?) jusqu'en juin. On
peut même plus faire confiance aux vétérans pour trimballer
l'image du sport vecteur du «vivre ensemble»? Ben non. Mais
pour le «cogner ensemble», on peut encore.
Le nouveau Grand Conseil genevois a tenu sa première séance vendredi. Et les changements électoraux se tra-duisent dans la répartition des grou-pes politiques dans la salle de séance. Logiquement, tout à droite, on trouve l'UDC. Mais pas le MCG, qui a réussi à se placer au centre (il était à l'extrê-me-droite, dans la législature précé-dente), entre les maudétistes et l'ex-PDC. Le MCG, centriste ? on se marre... A la gauche de l'UDC, ou pour mieux dire, un peu moins à droite, on va retrouver le PLR, puis le Centre, puis le MCG, puis les mau-étistes. Enfin, à leur gauche, on va trouver les Verts... et à l'extrême-gauche, le PS... le PS, d'extrême-gauche ? Enfin ! Bon, d'accord, c'est grâce au sabordage de la gauche de la gauche, mais quand même, on savoure...
Lors de la prestation de serment du nouveau
Grand Conseil genevois, on a pu faire un peu d'ornithologie
politi-que pour étudier les migrations des vo-latiles
politiques d'un parti à l'autre. Et confirmer leur incroyable
capacité d'adaptation. On a d'abord de petits glissements de
la droite à la droite de la droite, genre Poncet, PLR
d'origine passé à l'UDC, Morel,passé successi-vement du PDC au
PLR et du PLR au MCG, Mettan, du PDC à l'UDC... On a ensuite
le glissement d'on ne sait pas très bien où à on ne sait pas
mieux où, genre Seydoux passé des Verts li-béraux aux
maudétistes. On aussi le glissement du PLR vers un ex-PLR,
genre Jeannerat passé chez Maudet. On a enfin le changement de
bord, de la gauche à la droite, genre Fazio passé du PS aux
maudétistes. On notera que la plupart des élues et des élus
sont fidèles à leur écosystème d'origine. Mais on ne sait pas
si c'est par conviction ou par flemme de bouger...
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