Brèves de comptoir

 A Genève, lors du second tour de l'élection du Conseil d'Etat du 30 avril 2023, le taux de participation a atteint 42,1 %, soit cinq points de plus que lors du premier tour et de l'élection du Grand Conseil, quatre semaines auparavant (mais la participation en 2023 reste légèrement inférieure à la moyenne des cinquante dernières années pour des élections cantonales). Certes, les Genevois et voises se mobilisent généralement davantage pour élire leurs conseillers d'Etat que pour élire leurs députés, mais lors de la dernière élection, en 2018 : la participation avait reculé de 38,8 % à 35 % à 35,0 % entre l'élection du Grand Conseil et le second tour de l'élection du Conseil d'Etat. Entre les deux tours, la mobilisation s'est accrue au dans toutes les catégories d'âges, mais particulièrement marqué dans l'électorat de 65 ans et plus avec un taux de participation qui passe de 49,3 % à 57,0 %, et chez les femmes (+ 5,3 points, contre + 4,5 % pour les hommes). Une plus forte participation électorale au second tour s'observe aussi dans toutes les communes du canton. Le taux de participation pour ce scrutin oscille entre 64,2 % à Laconnex et 36,6 % à Vernier, et 18,3 %  parmi les électeurs qui habitent à l'étranger (18,3 %).

Cela fait des décennies (au moins) qu'on le revendique, pas seulement comme un principe, mais comme une réalité : le libre accès aux rives du lac. Et cela fait des décennies (au moins) que la droite, emmenée par les propriétaires de villas pieds dans l'eau le refuse. Le 2 février, un projet socialiste visant à créer un sentier pédestre de deux mètres de large le long du lac a encore été refusé par la droite, au nom de la défense de la propriété privée (quelle surprise...) et de la préservation de l'environnement,. Du moins de celui des proprios des villas. Le projet prévoyait pourtant la possibilité d'écarter le chemin (en fait, un petit sentier) des rives, précisément pour préserver l'environnement. Mais il prévoyait aussi la possibilité d'éliminer les barrières et les obstacles posés par les proprios aux marcheurs. Le PLR Subilia, dit «le petit frère des riches» a dénoncé un «climat antiriches nauséabond» alimenté part une «gauche jalouse», et a prédit qu'ouvrir les rives au plus grand nombre mettra la biodiversité en péril, alors que les «riches propriétaires prennent soin de la nature». Surtout de la leur. Pourtant, la Constitution genevoise proclame que l'Etat doit assurer un «libre accès aux rives du lac et des cours d'eau»... mais comme elle ajoute que cela doit se faire «dans le respect de l'environnement et des intérêts publics et privés prépondérants», on peut faire du prédicat constitutionnel ce qu'on veut. Résultat : seules 40 % des rives genevoises du lac sont accessibles au public côté genevois, contre 60 % côté vaudois et 70 % côté français. A contrario, 60 % des berges genevoises du lac sont inaccessibles au public.  Et le Grand Conseil refuse la proposition socialiste de rendre ce domaine public accessible au public, par la majorité de droite PLR, UDC, Centre, MCG contre la gauche (PS, EàG), avec l'abstention des Verts (qui s'étaient déjà opposés en 2001, alors que la gauche était majoritaire au parlement, à une proposition de cheminement côtier).  Il ne reste donc plus qu'un moyen (légal) pour assurer le libre accès aux rives du lac : l'initiative populaire. Reste plus qu'à la lancer. Ou a louer des pelles mécaniques pour tracer un sentier illégalement. Mais légitimement. 

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