Fonds de tiroir
Dimanche, on aura scellé le sort d'une
initiative de la gauche politique et syndicale proposant une
contribution temporaire (pendant dix ans) de solidarité des
grandes fortunes, celles imposables de plus de trois millions
de francs, sur lesquelles un prélèvement de 0,25% serait
effectué sur ce qui dépasse ces trois millions. 11'000
contribuables seraient concernés, et cela rapporterait 200
millions par an au canton et 50 millions aux communes.
Parallèlement, le bouclier fiscal serait relevé et les
déductions sociales augmentées pour 90 % des contribuables. Ce
qui ne suffit évidemment pas à calmer la droite et le
patronat, qui hurlent à la confiscation et prédisent un exode
massif des riches vers des cieux fiscalement plus cléments
(non, pas la France, on ne verra pas de boat peuple sur le
Léman, mais plutôt des coins riants comme Zoug, voyez le
genre). ça vous étonne, si on vous dit qu'on a voté «oui» et
qu'on vous invite à en faire autant si vous n'avez pas encore
voté? Et qu'on sera dans le camp des perdants, vu que le
votant de base veut plus de prestations, mais moins d'impôt
pour les financer ?
Hier, lors de la grève féministe, les cloches
ont sonné à Genève, à 15h24 : celles, en tout cas, du Temple
de Plainpalais (mais ce n'était sans doute pas le seul).
C'était l'une des mani-festations de la participation d'une
«collective interreligieuse» de femmes et d'hommes à la grève,
avec l'appui de la Compagnie des pasteurs et pasteures de
l'Eglise protestante et de sa Modératrice, Laurence Mottier,
et de «Femmes de paroles, paroles de femmes». Laurence Mottier
explique que si les protestantes ont accès au pastorat (mais
il reste encore beaucoup à faire pour l'égalité), dans les
autres confessions et églises chrétiennes, l'accès des femmes
à la prêtrise est pour le moins difficile, voire impossible.
Du coup, le Réseau des femmes en Eglise est allé manifester à
Fribourg, devant le Centre catholique de formation en Eglise,
pour revendiquer le droit des femmes de prêcher. Et un
rassemblement de réformatrices des églises et communautés
religieuses, était annon-cé hier soir à Genève devant le Mur
des Réformateurs (qui manque en effet de Réformatrices)
Laurence Mottier évoque la possibilité de «retravailler les
noms de Dieu». Bonne idée, ça. Mais les noms qu'on donne à
Dieu ne sont que des traductions dans nos langues d'un nom
initial donné par ceux qui l'ont inventé au temps d'Abraham.
Qui s'étaient d'ailleurs empressés de préciser que le vrai nom
de Dieu est inconnaissable aux humains (hommes comme femmes).
On est bien avancé et avancées, là... On pourrait l'appeler
«ça», ou «La Chose», «Dieu»?
En Valais, le canton avait prêté des millions à
des sociétés de remontées mécaniques qui ne respectaient pas
le contrat-type de travail de la branche, s'agissant du
salaire minimum, alors que la loi cantonale sur
l'encoura-gement aux remontées mécaniques en impose le
respect. On pourrait se demander si une loi d'encouragement
aux remontées mécaniques se justifie, mais c'est un totem, en
Valais, les remontées mécaniques. Et un tabou : on n'y touche
pas. On y balance du fric (13 millions, distribués à 9
sociétés). Et on fait comme le Conseil d'Etat après la
révélation que plus du tiers des salaires dans le secteur ne
respectaient pas le minimum contrac-tuel: on promet qu'à
l'avenir, les sa-laires seront «systématiquement cont-rôlés»
avant l'octroi d'un prêt. Contrôlés par qui? le cousin du
pré-sident de la société de remontées?
Des centaines de millers de femmes ont défilé
mercredi dans toutes les ville de Suisse, avec un record sans
doute à Lausanne, avec 40'000 mani-festantes (surtout) et
manifestants. A Genève, elles étaient 30'000 selon les
organisatrices, 15'000 selon la «Tribune»... et 8000 selon la
police, qui n'a donc toujours pas appris à compter les meufs
depuis la dernière grève féministe, où elle en avait déjà
totalement sous-estimé le nombre...
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