Brèves de comptoir

 La droite genevoise avait, avant les élections, un projet pour l'école genevoise. Après les élections qui lui ont permis de retrouver une majorité au Conseil d'Etat et de renforcer celle dont elle disposait déjà au Grand Conseil, on ne sait pas trop ce qui va rester de ce projet. Parce qu'il est totalement incompatible avec d'autres points, bien plus fondamentaux, du programme de cette droite: plafonner, et si possible réduire, les effectifs de la fonction publique, baisser les impôts, tout ça... Qu'est-ce qu'elle propose, la droite ? un horaire continu de huit à treize ou quinze heures du lundi au vendredi dans le primaire, avec des activités l'après-midi proposées par le GIAP (groupement intercommunal pour l'animation parascolaire)... ce qui nécessiterait d'augmenter les équipes et les budgets du GIAP... en faisant payer les communes ! Autre proposition :  l'école obligatoire dès trois ans... or beaucoup d'écoles ont déjà trop d'élèves, pas assez d'enseignants et de locaux : l'école obligatoire dès trois ans impliquerait la création de 660 postes au DIP pour encadrer 5300 nouveaux et nouvelles élèves, ce qui coûterait 87 millions par année. Et la droite majoritaire affirme vouloir «lutter contre l'augmentation constante des charges de l'Etat»... l'idée, c'est quoi? faire payer les nouveaux enseignants et les nouveaux locaux par la Fondation Wils... euh, non pardon, la FDINFPDLN (Fondation dont il ne faut pas donner le nom) ?

Les membres du parlement fédéral reçoivent une indemnité annuelle moyenne de 130'000 francs. Début mars, la majorité du Parlement fédé-ral était prête à les augmenter, au titre d'une adaptation au renchérissement -c'est en tout cas ce proposait le Bu-reau du Conseil des Etats, et qu' acceptait celui du Conseil national. Le jour même où ses deux Bureaux proposaient une adaptation des in-demnités de ses membres au ren-chérissement, le parlement refusait d'y adapter les rentes AVS. Comment, à six mois des élections les renouvelant, les Chambres fédérales auraient-elle pu justifier qu'elles accordaient 4000 balles de plus par an à ses membres tout en refusant 100 à 170 francs de plus aux retraités ? L'UDC et le PLR se sont rendu compte qu'elle ne pourraient le justifier et ont donc voté contre cette aug-mentation, que la gauche, bêtement, soutenait. On se plaira donc à féliciter la droite d'avoir été plus cohérente que la gauche en refusant d'augmenter les indemnités de celles ceux qui ont refusé d'aug-menter les rentes -et de celles et ceux qui l'avaient accepté, mais ont été infoutus d'en convaincre les autres.

La Suisse va claquer des milliards pour acheter aux USA des avions de combat F-35, choisis de préférence notamment aux «Rafale» français, après avoir expliqué que le F-35 était à la fois meilleur et moins cher que les autres. Sauf que les trois clients amé-ricains de l'avion amé-ricain (l'armée de l'air, la marine, les Marines) constatent non seulement les défauts de l'appareil, mais aussi les surcoûts de sa fabrication, qui atteignent 183 milliards de dollars  et pourraient dé-passer le millier de milliards pendant toute la durée d'utilisation du zinc. Vous trouvez pas qu'en Suisse, ça vous a un petit avant-goût d'«affaire des Mirages» ? Miam, miam...

Le taux de participation à la votation cantonale et fédérale du 18 juin 2023 a été de 40,1 % dans le canton de Genève. Malgré le menu considérable de ce scrutin pour les électeurs genevois (en plus des trois fédéraux, six objets cantonaux étaient au menu), la participation a été plus faible que dans l'ensemble de la Suisse (42,5 %), et plus faible parmi les femmes (39,3 %) que parmi les hommes (41,1 %). Par commune, les mobilisations les plus fortes ont été enregistrées à Russin (57,9 %), Anières (57,8 %) et Vandœuvres (57,7 %), tandis que Vernier (33,1 %), Meyrin (35,8 %) et Chancy (36,1 %) fermaient la marche. En ville de Genève, seule commune du canton où un objet communal figurait au programme, le taux de participation a, pour une fois, été supérieur au taux de participation ans le canton, et a atteint 41,9 %. Comme d'habitude, la participation des Suisses domiciliés à l'étranger et pouvant exercer leurs droits politiques dans le canton de Genève a été nettement moindre que celles des résidents (22,5 %). Qu'est-ce que tout ça nous dit de l'état de la démocratie dans notre pays et notre République ? Pas grand chose. Sinon que l'initiative syndicale «1000 emplois» a sans doute souffert de ce défaut de participation -mais c'est pas nouveau: les couches sociales les plus concernées par des projets de ce genre sont celles qui votent le moins... quand encore elles ont le droit de vote... faudrait quand même pas que sous prétexte qu'ils sont plus nombreux que les riches, les pauvres croient qu'ils peuvent faire la loi...

L'«affaire Maudet» n'a donc pas empêché Maudet d'être élu à nouveau au Conseil d'Etat. En revanche, elle a eu un effet curieux : elle a clarifié, grâce à un arrêt du Tribunal fédéral du 31 octobre, l'interprétation légale de ce qu'on nomme un «avantage» obtenu indûment dans le cadre d'une fonction politique. Premières victi-mes (après Maudet, pour un temps) de cette interprétation: les politiciens valaisans, à qui les Remontées Méca-niques du Valais (et d'autres entreprises du même genre) ont offert des abonnements à prix cassés (100 francs par an au lieu de 1571 francs), voire gratuitement, et qui devraient donc désormais s'en passer puisque ce cadeau dépasse la limite des 300 balles à partir de laquelle un cadeau devient un avantage... A Genève, il va donc falloir vérifier si le cadeau d'un abonnement général TPG aux élus du canton et de la Ville dépasse cette limite. A notre humble avis, il la dépasse. et devient donc un avantage. Indu ou pas, zat is ze quoueschtionnne.

En 2022, on a volé 1732 vélos dans le canton de Genève. Soit 3,4 pour 1000 habitants. C'est plus que dans n'importe quel autre canton romand (on en a volé 650 de moins dans le canton de Vaud).. Même le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers s'est fait piquer le sien. Deux fois, même. Et ça prouve qu'à Genève, on aime le vélo. Surtout, hélas, le vélo électrique, mais bon, c'est déjà ça. Ce sont d'ailleurs les vols de vélos électrique qui sont en hausse considérable (de 106 % en un an), alors que ceux de vélos mécaniques sont en baisse. Si vous ne voulez pas vous faire piquer votre péclot, vous savez ce qui vous reste à faire : à en avoir un vrai, un qui n'a pas d'autre moteur que vous-même...


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