Brèves de comptoir

 Triste nouvelle (sauf pour les souris et les oiseaux) : les chats harets (chats domestiques retournés à l'état sauvage) sont de moins en moins nombreux à Genève : quand on les chope, on les stérilise, dans une campagne lancée en 2010 : cette année là, on en avait stérilisés 122. Cinq ans plus tard, on en stérilisait 200... mais en 2022, on n'en avait plus stérilisés que 69 (année pas érotique pour les chats harets mâle, qu'on castre). Les chatons de moins de deux mois sont replacés et domestiqués, leurs aînés sont relâchés dans la nature. Du coup, la population de chats errants, très importante à Genève en 2010, a nettement diminué. Dans toute la Suisse, on estime qu'il y en a encore entre cent et deux cent mille, surtout autour des fermes. Et c'est vrai que ça peut être beau, un chat sauvage. Et tout mignon quand il est petit. Mais un couple de chats peut engendrer des milliers de chats, et ces charmante bébêtes sont de féroces chasseurs, et qu'il faut aussi penser aux chtis zoiseaux qu'ils se goinfrent. Et aux chats domestiques et aux chats sylvestres avec qui ils pourraient se croiser (et plus si affinités). Et ce serait le grand remplacement des chats domestiques par des chats harets. Avec un Zemmourmatou pour le dénoncer ?

La publication des comptes des partis politiques vaudois 2022, et des dont sont ils ont bénéficié, comme le prévoit la loi cantonale depuis le 1er janvier, fait apparaître des dont de 10'000 francs à l'UDC et de 7000 francs au PLR, de la part du groupe immobilier Bernard Nicod. Le POP vaudois dénonce cette  «sponso-risation» dont il pense qu'elle est  «vraisemblablement» financée par les loyers (en hausse) des locataires de cette gérance. Ouais, et alors ? Il va quand même pas payer de sa poche, Nicod, et subventionner la gauche...

Lundi soir, au Conseil municipal de la Ville de Genève, double pensum annuel et concours rétuel de postures autour du renvoi du projet de budget de l'année prochaine (et de son petit déficit) en commissions, et de l'approbation des comptes de l'année dernière (et de leur gros boni). Résultat sans surprise: les comptes ont été approuvés après une heure et demie de déclarations, suivi de deux heures et demie d'autres déclarations autour du projet de budget, renvoyé en commissions. Une forte majorité (la gauche, le Centre et le MCG) en a décidé ainsi. Contre seize refus (émanant du PLR et de l'UDC) d'étudier le budget et d'approuver les comptes. Qui même s'ils n'avaient été approuvés par le Conseil municipal l'auraient été par le canton -seule approbation qui importe. On n'a même pas pris la peine de rappeler aux élues et élus du PLR et de l'UDC que refuser d'étudier le budget, ce n'était après tout que refuser de faire le travail pour lequel ils et elles avaient été élus. Le leur rappeler eût été perdre son temps. Le Conseil municipal de la Ville est donc formé de sept groupes, dont cinq savent pourquoi ils sont là, et deux sont entrés parce qu'il pleuvait dehors. Bah, la gauche est majoritaire au Conseil muni-cipal, et la gauche est inclusive...

Dès le 1er janvier 2024, l'ancien Conseiller d'Etat MCG Maurio Poggia sera membre du Conseil d'administration de l'Hôpital du Valais.  On avoue qu'on était passé à côté de l'info, qu'on reprend ici d'un communiqué du POP valai-san, qui s'interroge : «Mauro Poggia est domicilié à Genève, a droit à une rente à vie de Conseiller d'Etat, est en lice pour les Fédérales en alliance avec l'UDC et le PLR... et cette peersonnes est nommée par le gou-vernement valaisan pour prendre des décisions concernant notre hôpital, déjà en voie de déman-tèlement. Dans quel mode vit-on ?»... ben, en Valais, en 2023...

La commune de Chêne-Bougeries avait cru avoir une bonne idée : offrir un chèque de six cent balles à tous ses habitants majeurs, indépendamment de leur situation financière (même aux plus riches, donc) pour faire face à l'inflation (du coup, en Ville, le MCG a eu la même idée et a proposé un chèque de 1000 balles, mais avec un plafond -trop haut, d'ailleurs- de revenu pour pouoir en bééficier). Chouette, se sont dit les Chênois, six cent balles de plus... et 3000 personnes se sont inscrites pour les recevoir. Sur quoi, patatras! L'administration fisca-le informe que ces 600 balles vont être imposables, parce qu'un subside de ce genre ne figure pas dans la liste exhaustive des revenus exemptés d'impôts (AVS, prestations complé-mentaires etc...). Autrement dit, le revenu imposable des bénéficiaires du subside communal va augmenter. Et potentiellement, le taux d'imposition sur le revenu aussi (cet impôt est progressif). Et des gens qui étaient exemptés d'impôt parce que leur revenu est plus bas de quelques centaines de francs du seuil plancher d'imposition, vont se retrouver impo-sés. Bref, finalement, y'a des idées qu'on croit bonnes et qui se révèlent des idées à la con. Et qui confirment que plutôt que distribuer du pognon à la volée à qui en veut, il vaut mieux augmenter les subsides et les allo-cations (de rentrée scolaire, ou complémentaires à d'autres alloca-tions) destinées à qui en a vraiment besoin. Reste plus qu'à le faire. Et (petit message en passant aux fétichistes des «équilibres budgétaires») au détriment de la réponse à d'autres urgences et d'autres besoins...

L'Etat (le canton) avait, à Genève, interdit une procession religieuse dans le quartier des Acacias, pour la Fête Dieu (un truc papiste, donc), mais la Chambre administrative a jugé cette interdiction disproportionnée : en fait de procession, il ne s'agissait que d'une déambulation silencieuse de cent à trois cent personnes sur le trottoir de quatre rues, pendant une heure, un dimanche après midi, à l'initiative d'une paroisse Rien de bien folichon donc : pas de châsse avec une relique dedans et des flagellants autour. L'Etat avait refusé d'autoriser la déambulation au nom de la neut-ralité cultuelle du domaine public, et de la paix et de la tranquillité religieuse. Verdict du tribunal : bof... la manifestation  «d'envergure res-treinte» n'est pas de nature à  «porter atteinte à la paix et la tranquillité religieuse». Juste au parcage des vélos sur le trottoir. En revanche, dans deux arrêts précédents, la Chambre admi-nistrative avait validé l'interdiction d'une autre procession et un baptême dans le lac. Il devait s'agir de pré-server la paix des cygnes et la tran-quillité des poissons. Précisément, les organisateurs du baptême et de la procession n'avaient pas signé la déclaration d'engagement de respect des valeurs découlant des droits fondamentaux, déclaration prévue par la loi sur la laïcité. La paroisse catho qui avait prévu la déambu-lation de la Fête Dieu, elle, est réputée l'avoir signée, puisque l'église papiste genevoise l'a signée et que ça engage ses paroisses. Bon, voilà, la laïcité à la genevoise est sauve sans être sectaire. Et en tant que grand prêtre de l'Eglise unifiée du Saint-Dugong du dernier crépuscule, qui n'a pas signé la décla-ration d'engagement prévue par la loi, on n'organisera donc pas de pro-cession. On ne voit d'ailleurs pas com-ment on pourrait le faire, vu qu'on est tout seul dans cette église et qu'on ne peut pas processionner tout seul. Déambuler, oui, pas processionner...

Comme on le sait, ou devrait le savoir, des munitions de guerre ont été noyées dans la partie genevoise du Léman (le Petit Lac, quoi). Il y en a des tonnes (l'inventaire final ne devrait en être fait qu'en 2025). Et même si officiellement, «aucun risque n'a été relevé», de gros doutes planent quand même sur l'explosivité de ce matériel, et sur les risques de fuites de saloperies qu'il peut contenir. Le Conseil d'Etat genevois a donc été invité à tout tenter pour extirper ces machins du limon où ils reposent. Et les enlever et les détruire coûterait entre un et deux millions de francs. Une paille, pour une République dont le budget dépasse les dix milliards. Mais une paille que personne n'a envie de payer... Et si on retrouvait le fabriquant de ces merdes et qu'on les lui collait dans le jardin, hein ?

Le 1er mai 2022, le durcissement de la loi fédérale sur le matériel de guerre est entré en vigueur. Les exportations d'armes suisses vers des pays en guerre civile ont été interdites et le pouvoir de décision du Conseil fédéral en matière d'exportations d'armes limité. Ce fut un grand succès pour la  «Coalition contre les exportations d'armes dans les pays en guerre civile», qui avait rendu possible l'adoption par le Parlement d'un contre-projet indirect à son  «initia-tive  correctrice», retirée au profit du contre-projet. Sauf que le Conseil fédéral et la majorité de droite du parlement n'ont jamais avalé cette couleuvre, et s'apprêtent  à parasiter la Loi fédérale sur le matériel de guerre par une réglementation spéciale qui assouplirait le contrôle sur les décisions du Conseil fédéral en matière d'autorisations d'exportation de matériel militaire. Il s'agit clai-rement, par cette réglementation, d'assouplir la loi sur le matériel de guerre au profit du lobby de l'arme-ment. Et cela au prétexte de la guerre en Ukraine. Parce que bon, bien sûr que la Suisse applique les sanctions prononcées contre le Russie, mais c'est pas une raison pour renoncer à profi-ter de son invasion de l'Ukraine pour faire des affaires... Le Groupe pour une Suisse sans armée décernera quand même un  «carton rouge» au Conseil fédéral jeudi à 13h15 sur la Waisenhausplatz à Berne...

On ne croyait pas aux miracles, et pourtant: les visites du pape François à Lesbos, Lampedusa et Marseille, et ses discours de solidarité avec les migrants au moment où toute l'Europe se bat pour ne pas les accueillir, visites et discours dénoncées furieusement par l'extrême-droite, y compris sa part catholique, en ont opéré un : nous rendre un pape sympathique. Il fallait le faire, les fachos racistes l'ont fait : ils nous ont rendu un pape sympathique.

On avoue : on n'avait pas mesuré toutes les conséquences de la dispa-rition de Crédit Suisse sur le sport suisse. Bon, faut dire qu'on s'en fou-tait un peu, mais on a retrouvé les deux pages que la «Tribune de G'nêêêêve» avait consacré à ce drame, en mars dernier. Donc, les équipes na-tionales de foot, le tournoi de golf de Crans-Montana, le Concours hyppi-que de Genève vont devoir changer de sponsor -surtout dans le foot, puisque la Ligue Suisse de Football (pardon : la «Swiss Football League») a pour nom officiel la «Credit Suisse Super Lea-gue». Du coup, est-ce qu'on s'en fout un peu moins des conséquences de la disparition de Crédit Suisse sur le sport suisse en général et le foot suisse en particulier? Euh... non, en fait...


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