Fonds de tiroir

 Surprise : le parti de Maudet est de droite! Ah ça nous en bouche un coin, ça, on le croyait quand il disait qu'il n'était «ni de gauche, ni de droite». Ben en fait, il est comme le MCG (en moins caricatural, quand même), ni de gauche, ni de gauche. C'est ce que «Le Matin Dimanche» a empiri-quement vérifié fin août, en analysant les deux premières séances plénières du Grand Conseil genevois : sur 34 objets soumis au vote des députés, ceux du part maudétiste («Libertés et Justice sociale») n'ont été en désaccord avec le «Centre» que sept fois, avec le PLR et le MCG dix fois et l'UDC quatorze fois. En revanche, LJS a voté 18 fois contre le PS, et seulement trois fois avec la gauche (PS et Verts). Autant dire qu'à droite, on est aussi contents d'avoir gagné un allié que d'avoir perdu un adversaire avec «Ensemble à Gauche»: «Nous remarquons beau-coup d'affinités entre nos deux formations», dit-on au «Centre», et «nous avons la plupart du temps des positions qui sont proches», dit-on au PLR. A gauche, on attendait de LJS qu'il joue le rôle de «pivot» entre la droite (UDC, MCG, PLR, Centre) et une gauche réduite au PS et aux Verts. Ben, on attend toujours. Ouais, la po-litique, c'est une affaire de patience.

On votera à Bernex, sans doute en décembre, sur un projet de zone industrielle, soutenu par la commune mais combattu par un référendum qui a abouti en juin. La zone devrait accueillir sur un tiers de sa superficie l'usine Caran d'Ache. Le projet, en bordure d'autoroute, condamnerait 15 hectares de zone agricole, et impliquerait la construction d'un véritable boulevard engendrant un trafic supplémentaire. Les opposants notent que le plan directeur a été établi avant que le plan climat cantonal ne prône une réduction du trafic motorisé et un frein à l'artificialisation des sols. Les autorités municipales, elles, veulent établir un équilibre entre les emplois et les logements (près de 1000 logements nouveaux sont prévus à Vailly et Saint-Matthieu) et financer, grâce à l'installation d'entreprises, les infrastructures nouvelles rendues nécessaires par l'augmentation de la population. Certes. Mais est-ce que ça suppose forcément la création d'une zone industrielle et d'une route à grand trafic motorisé ? Bon, on n'habite pas à Bernex, on n'a rien à dire et c'est fort heureux : l'aménagement d'une commune doit rester l'affaire des habitants de cette commune, et ça vaut pour les projets en Ville de Genève comme pour celui de Bernex. Mais quand même, si on était bernésien, on voterait contre une zone industrielle. On dit ça, on dit rien, hein...

«Tout est politique», avait-on cou-tume de clamer en mai 1968. Tout, même la météo, ajoute désormais l'UDC et son canard officieux, la «Weltwoche», qui accusent la météo de la SRF (la radio-télé publique suisse en allemand) d'être «instru-mentalisée pour créer de la panique climatique en pleine année électo-rale», quand elle annonce des tem-pératures dépassant les 40 degrés (centigrades) dans le bassin méditer-ranéen. Sauf que la météo suisse, quand elle produit des prévisions à l'étranger, elle reprend les prévisions des météos pays concernés (Météo France pour la France, par exemple), qui se contrefoutent des élections suisses. Et qu'il a quand même fait presque 40°C à Genève, cet été. Mais bon, Genève, à l'UDC, on sait pas si c'est vraiment en Suisse...

Selon une étude de la société de Conseil immobilier Wüst Partner, à l'achat d'un appartement, la ville de Genève est la plus chère de Suisse, devant celles de Zurich et Lausanne. Pour un million de francs, on a un appartement de 50m2 habitables à Genève, de 64 m2 à Lausanne de 128m2 à Bienne et de 173m2 à La Chaux de Fonds. Ouais, et alors ? Genève, ça se mérite, merde...

Or donc, tout à préparer son départ pour Lausanne, la radiotélé romande, RTS, a loué deux étages de sa tour à Genève à une multinationale, ce qui a provoqué la colère des autorités gene-voises, et incité le Conseil d'Etat duboudulac à ouvrir une procédure administrative contre la RTS, consi-dérant que cette location est contraire au droit de superficie accordé au medium de service public par le canton. Le directeur de la RTS, Pascal Crittin, «récuse vigoureusement ces accusations», assure que «nous ne fai-sons pas de profit avec la location de ces deux étages» et qu'il serait «absurde de laisser ces bureaux vides au coeur de Genève»... Et disposer d'une tour «au coeur de Genève» mais déménager à Lausanne, c'est logique ? Faut croire... Et puis, continue le dirlo, la RTS n'a pas loué «à n'importe qui» mais à «des acteur proches de nous, qui travaillent dans l'écosystème global des médias». Euh... ça veut dire quoi ? Rien, mais ça fait bien. Maintenant, si jamais, lors du vote populaire sur l'initiative «200 francs, c'est assez», qui veut réduire de moitié la rede-vance dont bénéficie grandement la RTS, l'initiatie devait être acceptée à Genève, faudra pas trop s'étonner.

On votera à Genève sur une initiative de l'UDC pour la ré-duction de moitié de l'impôt auto et sur le contre-projet proposé, en alternative, par le Grand Conseil, qui a refusé l'initiative et lui oppose un système qui ne serait plus basé sur la puissance du véhicule mais sur sa charge polluante, ce qui avantagerait les véhicules électri-ques : les propriétaires de véhicules paieraient une taxe de base de 120 francs, à laquelle s'ajouterait un impôt supplémentaire tenant comp-te du poids des véhicules électrique et des émissions de CO2 des véhi-cules thermiques. Les deux roues motorisés et les véhicules de livrai-son seraient toujours taxés sur la puissance et la poids, mais avec un bonus de 50 % s'ils sont électriques. Bon, on veut bien admettre que les véhicules électriques sont moins polluants à l'usage que les véhicules thermiques, mais à la production et à celles de leurs batteries, on a comme de lourds doutes. Et on ne voit pas en quoi ils seraient moins encombrants dans l'espace public, et moins dangereux pour les piétons et les cyclistes (les trottineurs, on s'en fout). On ferait pas partie des jamais-contents, par hasard ? Oh, à peine...

En campagne pour les élections fédérales, les Verts libéraux genevois, qui détiennent un siège au Conseil National, celui de Michel Matter, ont déposé pas moins de cinq listes présentant 43 candidats. Pour douze sièges disponibles, donc. Et leur président,  Aurélien Barakat, procla-me fièrement qu'ils sont «la seule alternative au centre». Ben non, il y a deux alternatives au centre : la gauche et la droite. Parce qu'on n'est pas une altertive à ce qu'on prétend être, mais à ce que sont les autres. Faut toujours tout leur expliquer, aux centristes...

Donc, Daniel Jositsch est candidat à la candidature socialiste pour la succession d'Alain Berset au Conseil fédéral. Sans blague ? Sans blague. On nous en dira tant... Daniel Jositsch, Conseiller aux Etats, rêve d'être Conseiller fédéral depuis qu'il rêve politiquement. Il finira bien par y arriver. Un jour. Peut-être.




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