Fonds de tiroir
Donc, le Mouvement citoyens gene-vois (MCG) a été satellisé par l'UDC. Qui se ressemble beaucoup s'assemble. L'élu et le «vient ensuite» du MCG au Conseil national ont rejoint le groupe UDC, l'élu au Conseil des Etats aurait bien voulu s'en abstenir, siéger avec le Centre (d'où il vient, quand le Centre s'appelait encore PDC), mais le Centre n'en veut pas, et Poggia n'a pas envie non plus de siéger en indépendant, parce que ça le pri-verait de pouvoir agir en commis-sions. Et il hésitait à rejoindre l'UDC, qui hésitait à l'accepter. Faut dire que Poggia avait promis de s'attaquer au lobby de l'assurance-maladie, que les groupes de droite en sont l'écosystème préféré et les commissions de la Santé des Chambres le terrain de jeu de prédilection (celle du Conseil des Etats sortant comprenait cinq membres du Centre, dont quatre liées aux assu-rances-maladie ou aux organismes de soins à domicile) -or c'est là que Poggia voudrait bien siéger... Et finira sans doute par y arriver, quitte à tordre la loi sur le parlement pour pouvoir «collaborer» avec un groupe (UDC) dont il ne serait pas membre. On n'est plus dans le bouffon «ni de gauche, ni de droite» auquel jouait le MCG, on est dans le «ni ailleurs, ni nulle part». D'ailleurs, dans le «nou-veau visage de l'Assemblée fédérale» présenté dans la «Tribune de Genève» du 21 novembre, le MCG siège tout au fond de la salle du Conseil national, près du radiateur, à l'extrême-droite, entre la Lega et l'UDF. A sa place, quoi.
Opération punitive de la droite cantonale
genevoise contre les associations proches de la gauche, qui
avaient appelé à soutenir, lors des élections fédérales (en
particulier celle du Conseil des Etats) les candidates et
candidats de gauche. Principales victimes (désignées) de cette
basse vengeance : l'AVIVO, association de défense des
retraités, et le Rassemble-ment en faveur d'une politique
sociale du logement, que la majorité de droite de la
commission des finances propose de priver de subven-tion
cantonale (elle a aussi tenté, sans y parvenir, de supprimer
les subventions à Camarada et Elisa). Propose, parce que c'est
la séance plénière du Grand Conseil qui en décidera au final.
En fait, l'AVIVO avait publié un tableau faisant état des
votes et prises de position de chaque candidate et candidate
au Conseil des Etats sur les enjeux liés aux retraites. De ce
tableau, il était ressorti que Carlo Sommaruga et Lisa Mazzone
étaient les plus proches des positions et demandes de l'AVIVO,
ce qui, logiquement, la conduisait à les soutenir. Le
caractère punitif de la proposition de supprimer la (modeste :
49'000 francs) subvention que le canton verse à l'AVIVO et au
Rassemblement (50'000 francs) est pleinement assumé par le
Ravi UDC de service: «prendre position politi-quement est
incompatible avec le fait de recevoir des subventions».
Surtout prendre position politiquement à gauche quand la
majorité est de droite, de toute évidence. On ne voit pas
d'autre explication à la suppres-sion proposée de la
subvention à l'AVIVO que celle de la vengeance politique: la
gestion financière de l'association est irréprochable, ses
comptes sont publics, transparents, les services qu'elle offre
à ses membres sont d'utilité publique et la subven-tion
cantonale que reçoit l'AVIVO , et qui équivaut à moins de 3 %
de son budget annuel, finance son service social, dont les
prestations bénéficient à 1400 personnes. Jeudi 14 décembre à
13h30 devant l'Hôtel de Ville, quelques jours après avoir sans
doute au moins maintenu dans le budget de la Ville la
subvention qu'elle accorde à l'AVIVO (et qui est trois fois
plus importante que celle que le canton lui accorde et que la
droite veut supprimer) on aura l'occasion de dire ce qu'on
pense de la vendetta budgétaire de la droite cantonale...
De juillet à septembre 2023, la population
résidente du canton de Genève s'est accrue de 1793 personnes
par rapport au trimestre précédent, soit +0,3%. En une année,
de septembre 2022 à septembre 2023, la progression
démographique genevoise a atteint 1,2 % (+6208 personnes), et
à fin septembre 2023, la population du canton était de 522
939 personnes. On est pas sûrs que ça réjouisse
l'extrême-droite locale. Du coup, ça nous réjouit, nous.
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