Fonds de tiroir
Il y a des pays où les élections sont des choses sérieuses, qui donnent des résul-tats incontestables et produisent des pouvoirs légitimes. On ne parle pas ici de la Suisse, de sa fragmentation élec-torale et de son taux d'absention ma-joritaire, mais de la Corée du Nord, qui a tenu ses élections locales le 26 novembre. Avec un taux d'abstention de 0,37% (et donc de participation de 99,63 %), et où le parti au pouvoir a obtenu 99,91% des suffrages au plan provincial et 99,87 % dans les villes et les cantons. et donc une opposition potentielle à 0,09- 0,13%. Le début de la fin du parti unique, quoi...
Le jeu fédéral des chaises musicales, c'était
          avant-hier: tous les sortants ayant été réélus lors des six
          premiers scrutins, la seule question  qui se posait encore
          était de savoir quel so-cialiste allait succéder au Conseil
          fédé-ral à Alain Berset, Beat Jens ou Jon Pult? Et donc, du
          chapeau parlemen-taire, est sorti (au troisième tour) le nom
          de Beat Jens. Bon, son élection ne va pas bouleverser les
          rapports de force au Conseil fédéral, mais on ne va pas non
          plus considérer sans intérêt que le nouveau ministre arrive
          d'un canton urbain (Jens est président du gouvernement
          bâlois), frontalier et universitaire. On signa-lera l'élection
          du Vert libéral Viktor Rossi à la Chancellerie, qui sera donc
          le premier Chancelier depuis 1848 à n'être membre d'aucun
          parti gouver-nemental. Son élection contraste avec l'échec de
          la candidature verte, celle de Gerhard Andrey, trop mal
          soutenue par les socialistes et les Verts libéraux pour
          arriver à bousculer un siège de droite -tout au plus aurait-il
          pu chourer un siège socialiste. Ce qui aurait trop fait
          plaisir à la droite pour convaincre tous les socialistes de la
          soutenir -ce que la majorité d'entre eux ont tout de même
          fait. Enfin, on notera quand même que  l'obstiné Daniel
          Jositsch, recalé pour la deu-xième fois par son parti (le PS)
          au stade des précandidatures, a quand même  obtenu une
          septantaine de suf-rages de la droite, soit plus que Jon Pult,
          l'autre candidat officiel du parti. Jositsch doit être en
          train de se renseigner sur les états de santé de ses deux
          camarades Jens et Baume-Schneider. Ou de chercher où se faire
          confectionner leurs deux effigies en cire ou en chiffon et où
          trouver un officiant vaudou pour lui expliquer comment on fait
          pour planter des aiguilles dedans... 
        
Dans un monde troublé, en perpétuel changement, quasiment héraclitéen, on ne peut que saluer l'exemple de constance, de fidélité à lui-même, que donne à Genève le Conseiller d'Etat Pierre Maudet. En 2020, un rapport rédigé par l'ancien juge fédéral Fnjallaz, faisait déjà état de sa gestion autoritaire (il était alors chargé du Département de l'Economie). Trois ans plus tard, il est chargé de la Santé, et le groupe de confiance de l'Etat, chargé de gérer les conflits relationnels au travail, est sollicité par des employés de la Direction générale de la Santé, le directeur des Hôpitaux universitaires a démissionné, la Méde-cin cantonale est en arrêt maladie, des témoignages font état d'un «climat exécrable», d'une «agitation perma-nente», d'«humiliations» subies par les collaborateurs et collaboratrices, d'une attitude «hautaine et cassante» de Maudet, et de ses ingérences dans le travail opérationnel. Sur Léman Bleu, Maudet lui-même reconnaît qu'il peut «parfois» être «maladroit» avec ses col-laborateurs et collaboratrices. Le «parfois» doit les réjouir. Maudet a annoncé une «large analyse» auprès des collaborateurs et collaboratrices de son département, pour «fixer des indicateurs de satisfaction et d'enga-gement et d'accompagner les change-ments». Et les victimes des méthodes de Maudet vers Belle-Idée ou l'Office de l'emploi (il veut réduire les effectifs de son département de 5 %) ?
La Russie s'inquiète de la situation des droits
          humains en Suisse, et en particulier de la discrimination
          contre les Russes, de la surpopulation des prisons et des
          restrictions de la liberté d'expression. C'est la mission
          russe à Genève qui l'a tweeté le 7 juillet, en l'illustrant
          par une image piquée à l'UDC. Comment ne pas prendre au
          sérieux de telles inquié-tudes, venant de représentant d'un
          Etat aussi connu, rconnu et respecté pour son respect
          sourcilleux des droits fondamentaux, hein, comment ?
    
    
    
    


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