Brèves de comptoir

 En juillet, avant même que com-mence réellement la campagne pour les élections fédérales de l'automne, les candidats de la gauche vaudoise au Conseil des Etats, le socialiste Pierre-Yves Maillard et le Vert Raphaël Mahaim avaient demandé au Conseiller d'Etat PLR Frédéric Borloz, chef du Département de l'Instruction publique, de faciliter les débats contradictoires dans les gymnases (traduction genevoise : les collège; traduction française : les lycées) et les écoles professionnelles. A quoi Borloz a répondu en les y interdisant pendant les campagnes électorales, alors même qu'aucun dérapage n'avait été constaté quand ils n'étaient pas interdits. Borloz s'est justifié bêtement en septembre, dans «Le Matin Dimanche»: «les parents sont contents qu'on protège les enfants d'idées politiques». Sauf que dans les gymnases et les écoles professionnelles, y'a pas d'enfants mais des adolescents. Mais pour Borloz, faut sans doute les protéger aussi des idées politiques, on sait jamais, ils pourraient en avoir plus que leurs parents. En tout cas, y'en a un dont les parents pourraient être contents : ceux de Borloz.

Lors de sa séance du 6 décembre 2023, le Conseil d’Etat a validé le chan-gement de neuf dénominations sur le territoire de la Ville de Genève. Le parc du 14-Juin, date de l’inscription du principe de l’égalité dans la Constitution helvétique et de la Grève des femmes, remplacera le Parc Harry-Marc à Plainpalais. La rue de l’Ecole-de-Chimie, où «La Collecti-ve», projet porté par la Maison des Femmes a élu domicile, deviendra la rue Pearl-Grobet-Secrétan. La place Sturm, qui abrite le Pavillon de la danse, sera renommée en hom-mage à la danseuse Beatriz Consuelo. La Résistante Noëlla Rouget aura sa place près du Consulat de France et du Monument aux Morts. Toutefois, la rue proposée pour porter le nom de Grisélidis Réal n’a pas été retenue. Le nom de l‘écrivaine et prostituée ayant été validé par le Conseil d’Etat et au vu des demandes du Conseil muni-cipal et de la société civile afin de l’honorer, une nouvelle proposition sera faite la concernant. Grisélidis étant enterrée au cimetière des rois à deux pas de Calvin, on suggère  de rebaptiser de son nom une rue proche de la rue Calvin...

Le Conseiller aux Etats socialiste Daniel Jositsch n'a jamais caché que son rêve, son obsession, même, était et reste de devenir Conseiller fédéral. Et donc, quand un poste se libère, il essaie de s'y faire désigner comme candidat par son parti. Simonetta Sommaruga démission-ne? Jositsch est candidat pour lui succéder -mais le parti décide de présenter une femme pour succéder à une femme, et donc, c'est coincé pour Jositsch, qui dénonce une  «discrimination sexiste» et recueille quelques suffrages lors de l'élection. Puis Alain Berset annonce qu'il ne se représentera pas, et donc, forcé-ment, Jositsch est re-candidat. Et re-recalé au premier tour de la désigna-tion des candidats du parti, sans pouvoir dénoncer une  «discrimina-tion sexiste» puisque le parti ne présente que deux hommes (Jans et Pult) au choix de l'Assemblée fédéra-le et que c'est donc un choix pu-rement politique du groupe socialis-te que celui de l'écarter, lui. Un choix que la presse zurichoise, dominante en Alémanie, ne digère pas. La  «Neue Zürcher Zeitung» et la  «Sonntagszeitung» en appellent à une candidature  «sauvage» contre les candidatures socialistes. On ne sait pas si ça va marcher, mais si tel devait être le cas, ça nous rappel-lerait le bon vieux temps, les années '80 du siècle défunt, quand la droite avait élu (en 1983) Otto Stich contre la candidate officielle du PS, Lilian Uchtenhagen, et que ça avait abouti à un congrès du parti où un tiers des délégués avaient demandé au PS de quitter le gouvernement et de passer dans l'opposition. Ce qu'il n'avait pas fait mais qu'il aurait dû faire : il aurait peut-être moins reculé qu'il  fait depuis quarante ans: En un quart de siècle (1999-2023) et aux élections fédérales (Conseil natio-nal), le PS est passé de 22,5% à 18,3% des suffrages. Le sursaut de cette année n'efface pas le recul des deux décennies précédentes, pas plus que nous en consolent le recul du PLR (de 20 % à 14,9 %) et celui du PDC-Centre (de 16 à 14,25 %)...

Utiliser l'Internet? une religion nu-mérique quotidienne, particulière-ment chez les jeunes, selon un sondage (en ligne, forcément) de l'Université de Zurich auprès d'un millier d'internautes de plus de 14 ans. L'utilisation quotidienne d'Internet remplit, selon le dircteur de l'étude, Michael Latzer, les mêmes fonctions sociales que les religions tradition-nelles, par exemple réduire la complexité, et devient un rituel pour 27 % des sondés, 30 % d'entre eux pensent que les contenus des réseaux sociaux et les applications de santé ou de bien-être sont contrôlés par une entité supérieure inexplicable et entre 10 à 19 % d'entre eux font état d'expériences  «transcendentales »...
Notre Père qui est dans le cloud, donne-nous notre wi-fi quotidien...

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