Le budget cantonal genevois adopté après charcutages
Supplétifs
A la fin de la semaine dernière, une semaine après
        la Ville de Genève, le canton de Genève adoptait son budget
        2024. Les deux budgets sont déficitaires, mais les deux
        parlements, le municipal et le cantonal, sont politiquement
        contradictoires : la gauche est majoritaire en Ville, et a fait
        passer son budget, la droite est majoritaire dans le canton, et
        a fait passer ses amendements au budget d'un Conseil d'Etat
        pourtant lui aussi majoritairement de droite, et qui présentait
        son projet comme celui d'un "budget de transition".  La droite
        l'a charcuté en  supprimant 143 des 367 nouveaux postes demandés
        dans la fonction publique (la moitié de ces suppressions se
        faisant dans les postes demandés par l'Instruction publique,
        alors même que la Conseillère d'Etat PLR Anne Hiltpold avait
        assuré que "tous les postes demandés sont indispensables), et en
        coupant dans des subventions. Il n'y avait "aucune nécessité de
        faire des économies forcées", avait pourtant déclaré la ministre
        PLR des Finances, Nathalie Fontanet ? Aucune nécessité, sans
        doute, mais une utilité politicienne : montrer l'unité de la
        droite parlementaire coagulée et de ses supplétifs du MCG
        udécisé et des maudétistes. 
      
Quand la droite cantonale fait campagne pour la
        gauche municipale
    
La ministre PLR des Finances
        avait beau considérer que Genève est "un canton riche qui a les
        moyens d'aider celles et ceux qui en ont besoin"), et les socialistes ont eu beau proclamer, par la voix de
        Caroline Marti, que "Genève a mal à sa justice sociale" et
        rappeler que la crise a fait basculer des milliers de familles
        dans la précarité, mais que les finances publiques se portent
        bien et que le canton a les moyens de répondre à la double
        urgence sociale et environnementale, au vieillissement de la
        population et au défi migratoire, la droite n'en avait cure : il
        faut baisser les impôts (comme les impôts cantonaux sont
        progressifs, cela signifie baisser surtout les impôts pour les
        plus riches) et pour baisser les impôts, réduire au maximum les
        dépenses nouvelles et l'augmentation des dépenses anciennes.
        Couper dans les augmentations de postes dans la fonction
        publique, y compris dans les secteurs qui sont en manque de
        personnel. Supprimer, grâce à l'abstention des maudétistes et du
        MCG, une subvention pour la seule raison que l'association qui
        en bénéficie (l'AVIVO, pour son service social) est
        politiquement malpensante. N'indexer les salaires de la fonction
        publique qu'en dessous du taux d'inflation. Et tout cela sans
        pouvoir se passer d'un déficit, au grand dam de l'UDC, qui
        surenchérit sur le reste de la droite, qui votera contre le
        budget amendé parce qu'il est toujours déficitaire (de 48
        millions sur plus de dix milliards de recettes et de dépenses). 
        
      
Le pire reste sans doute à venir et les budgets
        suivants, dès celui de 2025, s'annoncent encore plus mal que
        celui de l'année prochaine : les cadeaux fiscaux vont pleuvoir
        comme à Gravelotte. Et les postes nécessaires dans la fonction
        publique manquer de plus en plus. Mais  à quelques mois des
        Municipales de 2025, on aura rendu visible la nécessité de
        renforcer les contre-pouvoirs disponibles à une droite cantonale
        beaucoup plus bête que méchante : le peuple, qui vote et élit,
        les communes, et d'entre elles les villes à majorité de gauche
        (y compris Onex...) et d'entre elles celle de Genève. La droite
        cantonale faisant, avec un an et demi d'avance, la campagne de
        la gauche municipale, c'est bien le seul point positif du débat
        et des votes budgétaires au Grand Conseil. Mais c'est un bon
        gros point -et on en saurait trop en remercier les taborniaux
        obsessionnels qui nous l'ont accordé comme on accorde un cadeau,
        fût-ce sans le savoir. 
      
      



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