Brèves de comptoir

 Selon «Le Courrier», un détective privé aurait été mandaté par un citoyen, membre d'une association de commerçants, pour surveiller le Conseiller d'Etat Antonio Hodgers, contre qui le citoyen est furibard -on ne sait pas vraiment pourquoi, sauf qu'il accuse Hodgers d'encourager les consommateurs genevois à aller faire leurs achats en France, et de se faire construire une maison en France avec l'intention d'y habiter, alors qu'un Conseiller d'Etat gene-vois a l'obligation d'habiter à Genève, dans le canton. Bref, le privé devait rechercher si Hodgers est bien propriétaire d'un bien en France avec l'intention d'y habiter. Et pour ça, une filature à l'ancienne fut organisée à l'été, pendant une semaine entière, toute la journée. Pour 5000 balles (c'est donné). A la place de Hodgers, on serait flatté d'être filé, mais vexé de ne valoir que moins de soixante balles de l'heure de filature. Il a pourtant fait des efforts pour se trouver des enne-mis, Tonio : le lobby paysan gene-vois (ouais, y'en a un, même à G'nêêêêve) l'avait accusé d'avoir menacé «l'agriculture» de devoir «payer très cher» le vote au Grand Conseil le 21 septembre d'un amendement de la droite retardant les délais et assouplissant les règles de rénovation énergétique des bâti-ments: «ce sera dix ans de blocage pour la transition énergétique agricole». Et les représentants paysans ont pris ce constat pour une menace. Susceptibles, les paysans genevois ?  bon, genevois, quoi...

Dans la série «à nos grands hommes, le parti reconnaissant», on a une pensée émue (et envieuse) pour le socialiste (d'abord communiste) de Schaffhouse Walter Bringolf, élu au Conseil national en 1925 à l'âge de 30 ans, y a siégé... 46 ans... d'abord comme communiste, puis comme communiste indépendant, puis com-me socialiste. L'unité de la gauche à lui tout seul, quoi. Il a aussi été Maire de Schaffhouse pendant 36 ans, de 1932 à 1968, et président du PS suisse pendant dix ans, de 1952 à 1962, candidat du PS au Conseil fédéral en 1959 (comme il avait été communiste, le parlement n'en a pas voulu et lui a préféré Hans-Peter Tschudi). N'empêche cette belle longévité politique laisse rêver et espérer, non ?

Elle y tenait, Viola Amherd, à un Secrétariat d'Etat à la politique de Sécurité, avec un effectif d'une centaine de personnes. Et un chef, Surtout un chef. Parce que la sécurité sans chef, c'est pas plus possible qu'une étoile dans le Michelin sans chef. Et donc, en septembre, la Conseillère fédérale le présentait, le chef : Jean-Daniel Ruch, ambassadeur en Turquie, qui a promis de se montrer «digne de la confiance placée en lui». Et puis, patatras ! un mois plus tard, on annonce que le chef désigné ne prendra pas ses fonctions de chef. Parce que, comme Secrétaire d'Etat à la politique de Sécurité, il présenterait un risque de sécurité, du fait de son «style de vie» et de sa supposée proximité avec le Hamas. C'est vrai que c'est emmerdant, parce que qui va enquêter sur le risque de sécurité que présente le chef de la Sécurité ? Un superchef de la Sécurité? De plus, le Secrétaire général du Département de Viola Amherd, Toni Eder a démissionné de son poste. Il faisait partie de la commission de sélection qui avait choisi le chef de la Sécurité qui ne sera pas chef de la Sécurité parce qu'il présentait un risque de sécurité. Et l'ancien chef du Ren-seignement, Jean-Philippe Gaudin, a été mis sur la touche. Les ren-seignements sur le chef du service de renseignement n'étaient pas bons ? Du coup on a un doute : Viola Amherd, on est sûrs qu'elle ne présente pas de risque pour la sécurité, à part celle des vols du futur avion de combat ?


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