Fond de tiroir

 Plus de 20'000 nouveaux titulaires d'un permis frontalier ont été enregistrés en 2023 dans le canton de Genève. C'était déjà le cas en 2022, et  c'est deuxième effectif le plus élevé depuis le début de la statistique, en 1989. Les branches qui ont attiré le plus de nouveaux frontaliers sont la restauration (1579 nouveaux fronta-liers), la santé et action sociale (1398), le commerce d détail (1337) et la construction (1020). Le nombre de nouveaux frontaliers engagés via des agences de placement, dont l’activité exercée réellement n’est pas connue, reste particulièrement élevé en 2023 (4401). Parmi les nouveaux titulaires d’un permis frontalier, 694 sont d’anciens résidants étrangers du canton qui ont demandé à trans-former leur permis de résidence en permis G après s’être établis pour la plupart en France voisine. Sauf Mauro Poggia, qui s'est établi à Berne dans le groupe UDC des Chambres fédérales, mais on n'est pas sûrs que la statistique officielle en tienne compte.

Le Conseiller communal socialiste lausannois Samson Yémane, d'origine érythréenne, a reçu une lettre anonyme dont l'auteur, après avoir regretté qu'il n'ait pas coulé en Méditerranée,  menace de «le brûler comme au temps du Ku Kux Klan». La députée d'Ensemble à Gauche au Grand Conseil vaudois Mathile Marendaz avait elle aussi reçu une lettre de menace, faisant suite à de nombreuses attaques, y compris mé-diatiques, parce qu'elle dénonçait les violences policières. Elle se dit «remuée, mais pas dégoûtée» de s'enga-ger politiquement: «je ne vais pas au parlement pour m'amuser. C'est un risque en soi de s'exposer et de prendre un mandat politique». Même en Suisse? Même. Ben ouais, ici, c'est comme ailleurs, avec la même proportion de connards teigneux.

C'est l'Office cantonal genevois des statistiques qui nous l'annonce: l’Espace transfrontalier genevois comptait déjà plus d'un million d'habitants le 1er janvier 2021, dont seule la moitié habitaient dans le canton de Genève, 40 % en France (zone d’emploi du Genevois français) et 10 % dans le canton de Vaud (district de Nyon). Entre 2015 et 2021, la population de la Grande Genève a affiché une croissance annuelle moyenne de 1,2% (1,4% dans le Genevois français, 1,3% dans le district de Nyon, 1% dans le canton de Genève).  400'000 habitants de la Grande Genève côté français en 2021 (et ça a évidemment encore augmenté depuis) ? Putain, tous ces frontaliers, ça fait peur, non ? Comment ça, non ?

Au cas où vous l'ignoreriez, on vous le rappelle: cette année est une année bissextile. Il y aura donc dans un mois, comme tous les quatre ans, un 29 février. Comme il y en eut en 2020 et y en aura un en 2028. Mais pas en 2100, parce que les années divisbles par 100 ne sont pas bissextiles. Sauf si elles sont divibles par 400, auquel cas elles le sont quand même. Tout ça parce que la terre met 365 jours, 5 heures, 48 minutes et 45 secondes pour faire le tour du soleil. On le suggère à qui en veut : le 29 février devrait être proclamé jour férié officiel. Chiche ?

Samedi dernier, à Genève, au moins 2200 personnes manifestaient leur solidarité avec la population de Gaza et pour un cessez-le-feu immédiat. La manifestation empruntait un par-cours au centre-ville que le canton avait autorisé mais que la Conseillère administrative Marie Barbey-Chappuis voulait confiner au quartier de Nations. C'est la justice qui a finalement tranché en faveur du canton, estimant que la Ville ne pou-vait interdire une manif autorisée par le canton. De toute façon, sur le par-cours dont sa collègue centriste ne voulait pas, manifestait le Maire vert de Genève, Alfonso Gomez. On a une Municipalité pluraliste ou on ne l'a pas, hein...





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