Brèves de comptoir
«Politiser le sport serait très néfaste pour la société», a déclaré le président du Comité international olympique, fin octobre. Et faire du CIO une pompe à fric et faire défiler les athlètes derrière leur drapeau national et résonner des hymnes nationaux dans des jeux où paradent les chefs d'Etat, y compris les pires, c'est bon pour quoi (pour qui, on sait) ?
Encore tout émoustillé par son sucès électoral aux fédérales de l'année dernière, le MCG s'est pris à rêver d'une ampleur nationale, et à sortir des frontières cantonales (évi-demment, c'était avant de se ré-soudre, faute de pouvoir créer un groupe aux Chambres fédérales, à faire servir ses élus de supplétifs au groupe UDC). «Personne n'attend le MCG au niveau national», le douche (froidement) le politologue Georg Lutz. Et alors? Personne n'attend le MCG nulle part, et Genève exporte bien ses déblais de construction en France voisine, pourquoi pas ses déblais électoraux dans le reste de la Suisse ?
On avait failli sabrer le fendant pour fêter
          ça: les courses de la Coupe du monde de ski, en novembre, à
          Zermatt, ont été annulées. Bon, c'était à cause du temps
          (y'avait trop de neige -l'année précédente, y'en avait pas
          assez), mais quand même, y'a un dieu de la météo pour protéger
          les montagnes et les glaciers. En particulier celui du
          Théodule, sur les hauts de Zermatt, qui avait déjà été réduit
          à pas grand'chose par le réchauffement climatique, et dans
          lequel les organi-sateurs des compétition avaient commencé à
          faire des trous à la pelleteuse pour faciliter, en façonnant
          les pentes et combler les crevasses, une course qui devrait
          rapporter 100 millions rien qu'en pub, et servir de vitrine à
          une ligne de télécabines de luxe, le «Matterhorn Express» (240
          balles la course aller-retour sur sièges design posés sur un
          fond vitré). Les travaux de la piste (dont les organi-sateurs
          ont refusé de communiquer le tracé précis) ayant débordé sans
          auto-risation sur des pans de glacier protégés, les autorités
          ont finalement décidé de les interdire, faute des
          autorisations nécessaires, et après que la commission
          cantonale des constructions ait confirmé que certains
          aménagements de la piste se situaient hors du domaine skiable
          homologué. Ce qui n'a pas empêché les dameuses de circuler
          hors du périmètre autorisé.  Faut dire que la Maire de Zermatt
          siège au Conseil d'administration des remontées mécaniques de
          la station présidé par le patron des courses de Coupe du
          Monde. Fallait donc pas s'attendre à beaucoup de transparence
          et de responsabilité environnementale, alors que les
          organisateurs annonçaient un événement «durable». Des
          centaines d'athlètes et d'entraîneurs ont demandé en vain un
          report des descentes -pas pour des raisons environnementales,
          parce que le temps, en novembre, est mauvais et qu'on risque
          de manquer de neige ou d'en avoir trop... mais la Fédération
          internationale de ski a un trou à combler dans son calendrier
          des compétitions entre fin octobre et début novembre. Et donc,
          elle maintient les compet' à Zermatt, sur un glacier instable,
          et l'organisateur des courses valai-sannes prévient: «nous
          avons l'intention de continuer à organiser ces courses et pour
          que ce soit possible, nous devons continuer à travailler sur
          le glacier». Tant qu'il y a un glacier. Et de la neige. Et des
          élus aux ordres. Et des commerçants pour qui, comme disait le
          directeur de l'Office du Tourisme de Zermatt , même les
          polémiques sont profitables : «ça parle de nous, de ski, de
          neige et de tourisme». Et de pognon? Ben non, pourquoi cette
          question ? 
        
Selon une étude de la Haute Ecole de Gestion,
          la population résidante à Genève ressent un haut niveau de
          satisfaction quant à ses conditions de vie, et le niveau de
          «Bonheur Na-tional Brut» (un concept qui vient du Bhoutan) au
          bout du lac est élevé. Les Genevois heureux? Ouais, c'est pour
          ça qu'ils font la gueule: Trop de bonheur tue le bonheur...
    
    


Commentaires
Enregistrer un commentaire