Fonds de tiroir

 Un  groupe d'élus fédéraux PLR, PS, UDC et du Centre demandent qu'on installe une salle de silence au parlement fédéral, pour que les par-lementaires puissent s'abstraire de l'agitation ambiante, prier, méditer, tout ça, rien que du convenable. De telles salles existent déjà dans les gares et les aéroports, certains centres commerciaux et stades de foot, alors pourquoi pas dans un parlement ? ça peut pas leur faire de mal, aux parlementaires. Y'en a même à qui un petit moment de réflexion déconnectée, même une microsieste, ne pourrait faire que du bien. Et pas seulement au parlement fédéral, d'ailleurs. Au Conseil municipal de la Ville aussi, y'en a des qui feraient bien de méditer un peu au calme. Et on a les noms.

La Suisse espérait être choisie pour organiser les Jeux Olympiques d' hiver 2030, mais manque de pot, le 24 novembre, le CIO a choisi la France. Et on en est bien contents. Pas que le France ait été choisie, c'est le problème des Français, mais que la Suisse ait été recalée -et c'est un prob-lème en moins pour les Suisses. Enco-re que ça ne soit peut-être que partie remise à 2034. La dernière fois que la Suisse voulait organiser les JO d'hiver, c'est le peuple qui l'avait recalée. Et les partisans de cette organisation ont retenu la leçon, et vont tout faire pour que le peuple n'ait rien à dire, du moins au niveau fédéral. Et s'il dit non dans un canton (neuf sont concernés), les épreuves que ça annulerait dans ce canton seraient rapatriées dans un autre canton. Ou financées par des privés dans le canton réticent. Qui devrait cependant casquer pour la sécurité et les déplacements. De toute façon, les JO d'hiver en Europe, c'est bientôt fini, pour cause de réchauffement climatique et de manque de neige. Alors, hein, les JO en Suisse, on devrait pas attendre pour y renoncer. D'autant qu'en plus, quoi qu'on fasse et quoi qu'on dise, les JO d'hiver (comme ceux d'été) sont une catastrophe environ-nementale. Y'a pas de JO «verts», y'a que des JO vert-de-gris.

On votera sur le durcissement du droit du bail (autrement dit l'affaib-lissement des droits des locataires) imposé en septembre par la droite parlementauire et les milieux immo-biliers, et contre quoi l'Asloca et la gauche ont lancé et fait rapidement aboutir, deux référendums: l'un contre les restrictions à la sous-location d'un logement par son locataire, l'autre contre la facilitation des résiliations de bail au bon plaisir du bailleur. Un bel instrument, le référendum, qand même, même s'il n'est qu'un instru-ment défensif: il permet de faire appel au peuple de toute décision parle-mentaire qui réduit ses droits. Et là, c'est le droit au logement qui est attaqué. Donc, on le défend.

Une ministre socialiste appelant à la télévision les citoyennes et les citoyens à refuser une initiative soutenue par la Parti socialiste, cela, dans ce pays, n'a pas grand'chose d'exceptionnel. Un socialiste ou une socialiste deve-nant Conseiller fédéral ou Conseillère fédérale ne cesse pas d'être socialiste, mais est d'abord ministre. Elisabeth Baume-Schneider, ministre en charge du (lourd) dossier du système de retrai-te parle donc en ministre d'un go-uvernement à majorité de droite. En délivrant, entre autres, cet argument étrange: «Moi, plus tard, je pourrais recevoir une 13e rente, alors qu'il est complètement inadapté que j'en reçoive une»... et les douze autres rentes mensuelles, camarade ministre, sont-elles adaptées à ta situation ? Pas plus que la 13e... Vas-tu donc proposer que l'AVS et l'AI ne soient versées qu'aux plus modestes, alors que la logique même de ce 1er pilier du système de retraite est d'être (contrai-rement aux deux autres) universel ?




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