Fonds de tiroir

 On connaissait Pegasus, le logiciel espion israélien attaquant les smartphones, voilà Predator -qui au moins n'hésite pas à se désigner lui-même pour ce qu'il est : il peut, à l'insu du propriétaire du smart-phone, accéder à toutes les données contenues dans l'appareil mais en plus à son micro et à sa caméra. Amnesty International annonce qu'il a permis de surveiller des militants, des journalistes, des personnalités politiques, des uni-versitaires, dans le monde entier. Commercialisé par Intellexa, Predator a notamment touché la présidente du Parlement européenne et la présidente de Taïwan. Mais pas nous. On compte pour beurre. On n'est rien. On est vexé.

«Pour qui roulent les candidats genevois aux élections fédérale ?», se demandait la «Tribune de Genève» du 16 octobre. Réponses : au moment de l'élection, le «centriste» Vincent Maître était administrateur de deux cliniques privées «Swiss Medical Network», l'UDC Thomas Bläsi du Comité de l'association des pharmaciens, le Vert libéral Michel Matter de l'Association des médecins du canton de Genève, la socialiste Laurence Fehlmann-Rielle de comités d'associations de prévention des addictions, de Pro Mente Sanaet de la Fondation  Sgipa, où l'on retrouvait aussi la PLR Diane Barbier-Mueller qui siège surtout au comité de la Chambre genevoise immobilière (avec un autre PLR, Cyril Aellen)  et au Conseil d'administration de la régie Pilet & Renaud. Le socialiste Cyril Mizrahi était vice-président de la faîtière genevoise des associations du domaine du handicap son camarade Christian Dandrès était au comité de l'Asloca et était juriste du SSP (dont il est devenu président après sa réelec-tion). Le Sénateur Carlo Sommaruga était président de l'Asloca suisse, secré-taire de sa section romande et prési-dent de Solidar suisse. La sénatrice verte Lisa Mazzone est vice-présidente de Ouestrail où siègent aussi sa camarade de parti Isabelle Pasquier-Eichenberger, membre par ailleurs de l'ATE comme le socialiste Thomas Wenger et le candidat d'Ensemble à Gauche Chrstian Zaugg. Le Vert libé-ral Boris Calame représentait AlpRail, la Verte Delphine Kloppenstein  Broggini vice-présidente de Pro Vélo Suisse. Le PLR Alexandre de Senarclens préside le Salon de  l'au-tomobile, la PLR Simone de Montmollin présidait l'Union suisse des oenologues et était membre du comité de Fruit Suisse et admi-nistratrice de Sucre Suisse. L'UDC Céline Amaudruz était «Senior client relationship manager» de la banque Reyll et présidente du groupe Minoteries SA. Enfin, le Vert Rudi Berli présidait Uniterre Genève. A droite, on est bien plus souvent qu'à gauche administrateurs et admi-nistratices  d'entreprises privées. Et à gauche on n'a pas de problème à informer des rémunérations qu'on touche pour les mandats qu'on exerce, alors qu'à droite on y est beaucoup plus réticents... Le clivage gauche-droite, ça se vérifie aussi dans ce genre de détails... pas insignifiants...

Pendant qu'elle fait campagne contre une 13e rente AVS, la droite sévit toujours avec ses propositions de dé-mantèlement en tranches de salami de l'AVS: la commission de sécurité sociale du Conseil national (où, forcément, la droite est majoritaire, puisqu'elle l'est au parlement) a approuvé la suppression des rentes AVS pour enfants, et le renvoi des parents qui les touchaient aux presta-tions complémentaires (dont la droite a réduit aussi la composante fédérale). Bref, tout est bon pour affaiblir l'AVS, et renforcer les deux autres piliers du système de retraite: l'épargne forcée du deuxième pilier, l'épargne volontaire du troisième, pour ceux qui en ont les moyens. Parce que ces deux épargnes mobilisent des fonds considérables pour les jeux boursiers dont on peut tirer profit... avec le fric des autres.



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