Brèves de comptoir

 C'est à une majorité écrasante que le Congrès français, qui réunit les deux Assemblées du parlement (le Sénat et l’assemblée nationale) a voté la proposition de Macron d'inscrire dans la Constitution de la Républi-que le droit des femmes à disposer de leur corps, et donc de leur grossesse ou de son interruption.Une bonne réponse aux 14 Etats des USA qui, grâce à une Cour Suprême peuplée par Trump de juges ultracons-ervateurs (c'est-à-dire réactionnai-res) ont rendu l'IVG impossible, même en cas de viol. La droite et l'extrême-droite française ont été mises au pied du mur : une partie d'entre elles ont voté contre la proposition macronienne, une autre partie a tenté de s'en tirer en affir- mant que le droit à l'IVG n'était pas menacé en France. Pas menacé ? Tu parles, Marine... il suffit d' écouter C-News ou de lire le JDD pour comprendre qu'en France aussi, ce droit est menacé. Et si vous croyez que la Suisse est hors d' atteinte du «Backlash», vous faites preuve d'un optimisme  qui confine à l'inconscience. Ou à l'indifférence.

Un cantique religieux (protestant) en arpitan savoyard du début du XVIe siècle a donc été inscrit dans la Constitution genevoise,  par le peuple souverain de la Parvulissime Républi-que, comme son hymne officiel. Quoique que nous pensions de cette décision, elle s'impose: la démocratie, en effet, ne consiste pas en ce que le peuple ait toujours raison, mais en ce que le peuple ait le pouvoir -y compris celui, naguère ou ailleurs réservé aux potentats et dictateurs, de faire des conneries. Celle-là ayant été faite, elle s'impose au canton comme aux com-munes -et donc, à la Ville de Genève. Il faut donc en tenir compte. Sachant qu'elle ne porte pas sur le choix des paroles de cet hymne, et laisse le choix de leur texte. Encore faut-il qu'il soit compris par celles et ceux qui le chantent -et celles et ceux qui sans le chanter, l'entendent. On a donc dépo-sé au Conseil municipal de la Ville de Genève une proposition en deux points: d'abord, pour respecter le prédicat constitutionnel, chaque ses-sion du Conseil municipal devrait être ouverte par le chant du «Cé qu'è lainô» entonné debout par les membres du Conseil municipal. Ensuite, pour ouvrir un concours public pour la rédaction de paroles, en français, de l'hymne à entonner. Parce que, bon, coller un hymne dans la Constitution, c'est une chose. Le chan-ter (juste, si possible) en comprenant ce qu'on chante ç'en est une autre.

Depuis le 10 décembre (à moins que cette décision ait été revue depuis), la grille horaire du Léman Express a été si habilement concoctée qu'il n'est plus possible d'arriver en train à Genève avant 8 heures du matin en partant de Bellegarde. Le premier train quittant Bellegarde pour Genève y arrive à 8h12.  S'il n'a pas de retard. Donc celles et ceux qui bossent à Genève à 8 heures ne peuvent pas arriver à l'heure. Ou alors, doivent prendre leur bagnole. Ou leur moto. Ou leur scooter. Ou leur vélo électri-que. Et pour rentrer de Genève à Bellegarde, les trains de 7h30 et 18h2 ont été supprimés, le train suivant ne part qu'à 18h42. Et y'a toujours pas de train après 21h15. Faudrait quand même pas que les frontaliers restent à Genève pour boire un pot. «Léman Express», c'est un oxymore ?

A fin décembre 2023, la population résidante totale du canton de Genève s'est établie à 524'379 habitants et habitantes, dont 41,6 % d'étrangers et d'étrangères. En une année, la popu-lation genevoise s'est accrue de 6'577 personnes, soit de  1,3 % en une année (en 2022, elle s'était accrue de 1,1 %). Cette augmentation s'explique par une immigration soutenue (24 742 immigrant.e.s) et une émigration mo-dérée (19 816 émigrant.e.s). Le solde migratoire explique 75 % de la hausse de la population. Le quart restant est dû au gain naturel (1'651 personnes) plutôt élevé, même si le nombre de naissances n’a jamais été aussi faible depuis 2012. Depuis 1960, la popula-tion résidante du canton âgée de 20 à 64 ans augmente grâce à une im-migration essentiellement composée de personnes d’âge actif. Cette immigra-tion, principalement étrangère, per-met de ralentir le vieillissement de la po-pulation sans pour autant le stopper. En effet, l’effectif des per-sonnes âgées de 65 ans ou plus progresse en raison de l’arrivée massi-ve des générations du baby-boom à l’âge de la retraite et de l’augmen-tation de l’espérance de vie. En 1960, les 65 ans ou plus étaient deux fois moins nombreux que les moins de 20 ans. En 2023, l’écart n’est plus d’un quart (26 %). Et Genève a toujours une centaine de milliers d'emplois de plus que de population en âge de les occuper, d'où l'emploi massif de frontaliers et de frontalières. Pourquoi on vous dit tout ça ? Ben, pour essayer de mettre udécistes et èmecégistes en face de la réalité. Mais bon, l'attente qu'ils la comprennent tient un peu de l'exercice désespéré...

Dans trois écoles primaires de la Ville de Genève, les gniards nourris par les cuisines scolaires ont dé-couvert des asticots dans leur pi-tance. Emoi dans les familles : ça commence comme ça, ça finit par une mutinerie genre Potemkine avec des poussettes qui dévalent les escaliers. Mais bon, pas de panique : l'injection des asticots est inoffensive pour les zenfants (mais pas pour les asticots), ont immédiatement rassuré le canton et la Ville. Inoffensive, mais nourrissante, ont-ils oublié d'ajouter. Inoffensive et nourrisante, peut-être, mais pas vegan. Même pas végétarienne. Il en dit quoi, notre Maire ?


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