Brèves de comptoir

 Le taux de participation à la votation cantonale et fédérale du 3 mars a atteint 52,6 % dans le canton de Genève: c'est la plus forte mobi-lisation à Genève depuis trois ans pour un scrutin fédéral ou cantonal depuis la votation du 28 novembre 2021, mais c'est tout de même moins qu'en moyenne suisse (54 %). Le 3 mars, les femmes ont voté plus que les hommes (respectivement 52,7 % et 52,4 %), et la mobilisation a été particulièrement forte au sein de l'électorat de plus de 65 ans (71.4 % de participation chez les 65-69 ans). Notez bien qu'on peut faire mieux : le 17 mars, à Genève, le taux de parti-cipation des Russes votant à l'élection présidentielle a été de 70 %... Et c'était d'autant plus beau que c'était inutile, puisque le résultat de l' élection était connu avant même la date de l'élection... Donc,Vladimir Poutine a été réélu président de la Russie avec 88,41 % des suffrages, mais c'est pas ça, l'important. L'im-portant, c'est que dans la capitale mondiale du monde mondial, où 1200 Russes ont voté et où les opposants à Vladimir Vladimirovitch ont été nombreux à manifester, il s'est pris une lourde veste, avec 20 % des suffrages, contre 29 % à Vladislav Davankov, suivant ainsi le mot d'ordre de l'opposition : si vous votez, votez pour n'importe qui, sauf Poutine. Ouais, ben quand on aura retrouvé la table du Landolt où Lénine a gravé son nom au couteau, faudra qu'on pense à faire de l'Oblast de Genève la nouvelle capitale de la nouvelle Russie...

Et un référendum de plus qui aboutit à Genève contre un vote du Grand Conseil de droite (ou de droit dans le mur): celui lancé par 15 entités réunies autour du syndicat des enseignants du primaire, la Société Pédagogique gene-voise, contre le raccourcissement d'un an (de quatre ans à trois) de leur formation, a engrangé plus de 11'000 signatures. Le double du nécessaire pour aboutir. On votera donc. Et quelque chose nous dit que c'est pas fini. (on en a encore sur le feu, des référendums...) Et qu'elle va être politiquement très, très chouette, cette législature cantonale...

Tout fout le camp, même l'«esprit du capitalisme», vous savez, ce truc qui serait fondé sur le mérite individuel, le travail, la responsabilité, la compé-tence entrepreneuriale, tout ça... Selon une étude d'UBS, qui doit savoir de quoi elle parle, ce n'est plus l'entrepre-nariat qui constitue et alimente les grosses fortunes mais l'héritage. Com-me dirait Figaro, pour être super-riche, il suffit d'être né d'un (ou plus rarement d'une) super-riche, et d'en hériter quand il (ou elle) clamse. Rien d'autre à faire qu'attendre. Dans les vingt prochaines années, plus d'un millier de milliardaires vont trans-mettre 5200 milliards de dollars à leurs héritiers. Bref, pour baigner dans le pognon, suffit d'être sorti de la bonne couille et du bon utérus. Voilà qui relativise un tantinet les grands discours libéraux sur l'entreprenariat et qui, du même coup, redonne un bon coup de vigueur à la bonne vieille critique socialiste de l'héritage, non ?

Le 9 juin, on va encore voter à G'nêêêêve sur une palanquée d'objets divers et variés: quatre objets fédé-raux, quatre objets cantonaux. Alors, vous votez ce que vous voulez, nous, on dira OUI à l'initiative socialiste pour un plafonnement des primes-maladie à 10 % du revenu, NON à l'initiative centriste pour un frein aux coûts de la santé, NON à l'initiative antivax pour la liberté et l'intégrité physique, OUI à la loi fédéral sur l'approvisionnement en électricité, OUI à la loi cantonale sur l'interdic-tion des symboles de haine dans l' espace public, OUI à l'initiative «Une vie ici, une voix ici» et deux fois NON aux deux lois dégradant les conditions d'accueil et de travail dans le parascolaire. C'est noté ?




Commentaires

Articles les plus consultés