Fonds de tiroir

 Donc, le «Cé què l'aîno» est désormais l'hymne officiel et constitutionnel de la Parvulissime République : ainsi en a décidé le peuple, dimanche. Fallait bien que ça se fasse un dimanche, vu que le machin est un  cantique. Seuls quatre arrondissements de la Ville de Genève ont refusé la proposition de l'UDC, approuvée par le Grand Conseil: Prairie.Délices, Cluse-Roseraie, Mail Jonction et Cropettes Vidollet), les Pâquis, les Acacias et Saint-Gervais ne l'acceptant que d'un poil. Mais bon, faut dire que ces quartiers, à l'époque de l'Escalade et du Cé què l'aîno, ils n'étaient pas dans la Ville mais hors ses murs. Et que la Jonction et Plainpalais étaient même des lieux où s'étaient installés les agresseurs «savoyards» de Genève. Autant dire que ce sont des quartiers historiquement étrangers qui ont voté contre la célébration éternelle de la victoire des Genevois (protestants) contre les étrangers (catholiques). Faut urgemment leur enlever le droit de vote, à ces quartiers de traîtres, non ?

Genève va réformer son impôt sur les bagnoles. Il était (et est encore)  fondé essentiellement sur la puis-sance des véhicules, et un peu (par un système de bonus-malus) sur les émissions de CO2. L'UDC avait lancé une initiative qui, sans changer ce système, réduisait de moitié le montant de l'impôt, en faisant perdre 120 millions par année à l'Etat. A cette initiative était opposé un contre-projet miton-né par le Centre, le PLR et le PS, qui instaurait une taxe de base de 120 balles sur tous les véhicules de tourisme et un impôt additionnel fondé sur les émissions de CO2 pour les moteurs à essence et les moteurs hybrides, et du poids pour les électriques (qui perdaient au passage leur exemption de trois ans après l'achat). Finalement, dimanche, en votation, l'initiative a été refusée, mais pas massivement : hors de la Ville de Genève où tous les arrondissements (même ceux de droite, sauf celui des Crêts) ont voté contre, les communes populaires (Onex, Meyrin, Vernier, Lancy) ont approuvé l'initiative, qui n'a finalement été cantonalement re-fusée qu'à 51,6 %), et le contre-projet accepté. à 56,7 %. Bref, au bout du vote, pour taxer ses bagnoles, Genève a choisi de privilégier, un peu, un tout petit peu, l'environ-nement et pas le porte-monnaie des proprios de caisses puissantes. Un petit geste, quoi. Guère plus, mais c'est déjà ça...

Selon le sondage Tamedia d'après-vote, si les plus de 50 ans ont mas-sivement soutenu la 13e rente AVS, les moins de 50 ans l'ont rejetée. Les plus de 65 ans l'ont acceptée à 78 %, les moins de 35 rejetée à 60 %. Et depuis dimanche, on entend sangloter sur «le fossé des générations», le «clivage entre jeunes et aînés». Ref-rain sur la musi-ue « Jeunes PLR» : «c'est pas juste de nous faire payer, nous les jeunes, pour les vieux». D'où une interrogation : est-ce qu'on aurait pendant la campagne mal expliqué le système AVS? Que c'est pas «les jeunes qui paient pour les vieux», mais les actifs qui paient pour les retraités ? Et que les actifs de plus de 60 ans paient des cotisations AVS (et donc, désor-mais, pour la 13e rente des retraités),  que les inactifs de 25 ans ne paient pas. C'est plus clair, dit comme ça ?

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