Fonds de tiroir

 Fin de l'Affaire «Versoix contre Vigousse»? En septembre 2021, l'hebdo satirique publiait un article décrivant le Secrétaire général de la ville de Versoix, et directeur de l'administration municipale, comme un tyran terrorisant le personnel. Le fonctionnaire porte plainte, et en août 2022, le Ministère public condamnait l'auteur de l'article à 40 jours-amende avec sursis. Le journal fait opposition, et le Tribunal d'arrondissement de Lausanne (puisque «Vigousse» est do-micilié dans le canton de Vaud) libère le journaliste de sa condamnation pour diffamation et met les frais de justice à la charge du fonctionnaire versoisien, qui va faire recours. Il avait également porté plainte au civil en réclamant carrément 20'000 balles au journaliste, et en n'obtenant fina-lement qu'un franc symbolique. Suisse, le franc, quand même, pas CFA...  Donc, pas fin de l'Affaire, finalement. Avec cette question : va-t-elle arriver jusqu'au Conseil de Sécurité de l'ONU ? Parce qu'un tribunal vaudois qui juge d'un cas dont le terreau est genevois, c'est quand même une ingérence insup-portable, non ?

On  ricane sur le choix qui va être offert aux zaméricains étasuniens entre deux septuagénaires ? On oublie un peu vite que le Conseil fédéral dont nous a gratifié le parlement fédéral à la fin de l'année dernière est le deuxième plus vieux de l'histoire avec une moyenne de 61 ans (le record, c'est 63 ans en 1910), et (sauf démission avec remp-lacement par un jeunot) sera dans deux ans le plus vieux. Parti du gouvernement, Alain Berset, avec ses 51 ans, est encore plus jeune que le plus jeune des ministres actuels, Albert Rösti, le seul à avoir moins de soixante ans (il en a 56), le plus âgé étant Guy Parmelin (65 ans). Le plus jeune Conseil fédéral fut le premier, celui de 1848, avec une moyenne d'âge de 47 ans. Presqu'au niveau de l'actuel gouvernement français (46 ans, avec un Premier ministre de 35 ans). Bon, faut pas désespérer: un gouvernement de sexagénaires ne va pas rester long-temps dans sa composition actuelle -la plupart des ministres exercent leur dernier mandat. Et puis, après tout, ils sont tous plus jeunes que l'auteur de ces lignes, ces vieux mi-nistres, alors, hein, on va pas trop insister sur leur âge...

Vous n'avez pas pu la louper, l'affiche du MCG en faveur de l'initiative de l'UDC pour la baisse de moitié de l'impôt auto et en défaveur du contre-projet pour une taxe bagnole fondée sur l'impact environnemental du véhicule. L'affiche beuglait «Ne favorisons pas les frontaliers!» Quel rapport avec l'enjeu ? Aucun. Mais on ne demande pas à une obsession de s'exprimer en relation avec un enjeu : l'obsession se suffit à elle-même. Et celle du MCG, c'est les frontaliers: «ils ne paient rien - Nous finançons tout» dit l'affiche. Ils ne paient rien? Ils paient des centaines de millions d'impôt, dont Genève ne redistribue qu'une partie minoritaire aux com-munes de résidence des frontaliers. Nous finançons tout? Ouais, grâce, entre autres, aux impôts des frontaliers. Finalement, les Genevois ne sont pas tombés dans le gros panneau èmecégiste : ils ont refusé l'initiative soutenue par les frontalié-rophobes et accepté le contre-proiet qu'ils combattaient... Mais bon, une obsession, ça résiste à tout. Même à la réalité. Surtout à la réalité.

Selon le bureau suisse de prévention des accidents (BPA), un tiers des accidents graves de la route se produisant dans les localités (et il s'y produit 60 % de tous les accidents) pourraient être évités en imposant la limite de vitesse à 30 km/h. Les villes y sont prêtes, mais la majorité de droite du nouveau parlement fédéral veut leur en ôter le droit. Le 30 kmh, en effet, n'est efficace que contre les accidents de la route, pas les accidents électoraux.

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