Brèves de comptoir

 En trois mois depuis la publication, le 12 septembre, du rapport de l'Université de Zurich sur les abus sexuel en «contexte ecclésial» catho-lique, 91 victimes de tels abus (40 femmes, 51 hommes) se sont annon-cées auprès des groupes chargés de les examiner (le groupe SAPEC, la SECAR, la CASCE des diocèes).  Les chercheurs de l'Université de Zurich avaient recensé 1002 cas d'abus commis par 510 auteurs sur 921 victimes. La plupart des cas annoncés sont prescrits. Le groupe SAPEC a reçu des témoignages d' abus commis non seulement dans un cadre catholique mais également protestant (y compris évangélique et adventiste). La présidence de l'Eglise évangélique réformée de Suisse l'a reconnu : il y a «certainement pas mal de cas» au sein de l'Eglise, sur lesquels elle a trop longtemps fermé les yeux. Les Eglises protestantes perdent elles aussi des fidèles, après les révélations impliquant l'église catholique à Zurich, où l'Eglise ré-formée compte plus de 380'000 membres, 7457 sorties ont été en-registrées en 2023, soit 500 de plus qu'en 2022, et certaines paroisses ont reçu quatre à cinq fois plus de lettres de sortie de l'église que d'habitude. Les protestants peuvent-ils se consoler en constatant que des catholiques qui ont quitté leur église rejoignent une église protestante ? «ce n'est pas un phénomène de masse», reconnaît le porte-parole des protestants bernois... mais ça se produit. Et les protestants qui quittent leur église, ils vont où, eux? à la mosquée ou à la synagogue ? chez les raëliens ? à la Libre Pensée ?

Plus des deux tiers (67,6%) des Suisses et Suissesses interrogés en novembre dernier s'attendaient à ce que le monde aille plus mal dans vingt ans (c'est six points de plus qu'en 2021), mais 58,1 % des sondés se disaient satisfaits de leur vie (55,6% en 2021). Et si les Romands sont les plus satis-faits de leur vie personnelle et les Tessinois les plus insatisfaits, ce sont les Alémaniques qui sont les plus con-fiants professionnellement et les moins inquiets des évolutions climatiques. Autrement dit, en Romandie on se la joue Carpe Diem, et en Alémanie, «je me fais chier mais c'est pas grave»... Allez, on se retrouve dans deux ans pour un nouveau «Baromètre de l'espoir»... Après la fin de la guerre d'Ukraine et de la bataille de Gaza  ou pendant qu'elles continuent ?

La Ville de Genève entend opérer une «transformation numérique» de son administration, mais assure, dans le plan directeur de cette transforma-tion, en avoir une vision «inclusive et responsable». C'est bien, mais qu'est-ce que cela signifie, quand dans la liste des demandes des services mu-nicipaux, on lit celle de «simplifier les démarches en ligne pour les demandes et le suivi des prestations sociales»? Dans le «triptyque organisationnel» présenté par le plan directeur municipal de la transition numéri-que, on évoque des projets «pour mieux répondre aux attentes des Genevois et des Genevoises», mais aussi l'objectif de «mieux répondre aux besoins de l'administration muni-cipale afin d'optimiser et de rationa-liser le travail des services de la Ville«»... et si ces objectifs étaient contradictoires, comme celui de «confirmer la position de Genève comme une smart city de référence tout en tenant compte des enjeux environnementaux et climatiques»? Quant à l'objectif d'«intégrer les habi-tant-e-s dans l'évolution de la Ville, leur permettre d'échanger sur des sujets de société, de faire des propo-sitions sur des réalisations futures ou en cours, de favoriser les rencontres entre différentes parties prenantes», qu'en dire sinon  que c'est l'objectif de toute démocratie locale et qu'on n'a pas attendu la «transformation numé-rique» pour être conscients, qu' une agora réelle vaudra toujours mieux qu'une agora virtuelle et un budget participatif qu'un algorithme ?

En 2022, le salaire mensuel médian dans le canton de Genève atteignait 7609 francs pour 40 heures de travail par semaine (y compris cotisations sociales, indemnités, 1/12 du treizième salaire et 1/12 des prestations non périodiques versées durant l’année), communi-que l'Office cantonal de la sta-tistique, qui précise que les 25% les mieux payés touchaient plus de 10'289 francs alors que les 25 % les moins bien rémunérés gagnaient moins de 5829 francs. L'OCS note aussi de fortes disparités selon les branches économiques. Les services financiers (salaire médian : 12'501 francs), le commerce de gros (10'000 francs), les télécommunications (9941 francs), l'industrie chimique (9760 francs) les activités informa-tiques et les services d’information (9741 francs) avaient les salaires les plus élevés. Les salaires les plus faibles se trouvaient dans les  services personnels (4436 francs), qui englobent notamment la blanchis-serie-teinturerie ainsi que la coiffure et les soins de beauté, l’hébergement et restauration (4582 francs) et l’industrie alimentaire (4585 francs). Toutefois, le pourcentage de salaires inférieurs à 4000 francs a baissé significativement entre 2020 (avant l'entrée en vigueur du salaire minimum légal) et 2022 (salaire minimum légal instauré). En 2022, le salaire minimum cantonal était de 4030 francs par mois pour 40 heures de travail par semaine). L'instauration du salaire minimum légal a donc eu l'effet qu'on en attendait (et dont la droite se contrefoutait) : améliorer les plus bas salaires.



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