Fonds de tiroir

 Guillaume Meurice est humoriste. Radio France est une radio publique. Guillaume Meurice offi-ciait sur Radio France. Il n'officie plus sur Radio France (France Inter, en l'occurrence). Il en a été lourdé (après avoir étre suspendu) pour avoir qualifié, à propos de Gaza, Benjamin Netanyahou de «sorte de nazi mais sans prépuce» et n'avoir pas fait amende honorable. Il a fait plus drôle, mais c'est pas une raison : il avait d'ailleurs été acquitté par la Justice de l'accusation d'antisémi-tisme. La direction de Radio France n'a eut cure : dehors, Meurice, pour «faute grave»! «Bravo à Pascal Braud, Marine Le Pen, Eric Zemmour, Elisabeth Lévy», com-mente Meurice. Solidaires de lui, Ayemric Lompret, GiedRl et Laélia Véron quittent France Inter, et l'émission «Le Grand Dimanche Soir» se retrouve à poil mais «ni la liberté d'expression, ni l'humour n'ont jamais été menacés à Radio France» assure la présidente de la radio, Sibyl Veil. Ah bon ?  Si la radio publique se met à l'heure du Rassemblement National avant même qu'il ait gagné les élections et pris le gouvernement, où va-t-on ? A Vichy ? On va quand même pas se remettre à écouter Radio Lausanne comme quand on était môme... Déjà que «Siné Mensuel» menace de devoir mettre la clef sous la porte pour de triviales raisons financières...

Petite promenade dans les résultats des élections européennes dans les pays voisins (et quelques autres), sans même parler cette fois de la France dont on sent qu'elle va beaucoup nous occuper ces prochaines semaines.
On commence par l'Allemagne, où toutes tendances confondues, la gauche (SPD, Verts, Linke, BSW) ne pèse plus que 35% des suffrages: c'est la CDU qui gagne, avec 30,2%, devant l'extrême-droite de l'AfD (15,9 %), qui dépasse un SPD qui fait avec 14,1 %, juste devant les Verts à 12 %, son plus mauvais résultat depuis les premières élections de l'après-guerre et se retrouve au niveau du PS français... Pas brillant, brillant...
Au nord de l'Europe, la gauche se porte mieux: au Danemark, elle fait 40 % des suffrages et sort en tête avec le Parti du peuple socialiste, devant les sociaux-démocrates. En Finlande, la droite sort en tête avec la coalition conservatrice KOK (24,8%), mais c'est l'Alliance de gauche qui suit avec 17,3%, puis les sociaux-démocrates avec 14,9 % et les écolos avec 11,3 %, ce qui met la gauche à plus de 43 %. Aux Pays-Bas, c'est la liste commune des sociaux-démocrates et des Verts qui sort en tête avec 21,6 % des suffrages devant le parti d'extrême-droite qui avait gagné les élections de 2023. En Suède, c'est la social-démocratie qui gagne (24,9%) devant les Verts (13,8%). Avec la gauche radicale, la gauche est même à un poil d'être majoritaire dans les urnes.
Au sud, c'est pas mauvais non plus : en Espagne, le Parti populaire (droite) sort bien en tête avec 34,2% des suffrages, mais le PS est juste derrière avec 30,2 % et la gauche atteint 40 % en comptant les coalitions régiona-listes et indépendantistes de gauche et Podemos. En Grèce aussi, c'est le parti de droite Nouvelle Démocratie qui sort en tête avec 28 % des suffrages, mais la gauche  (Syriza 14,9 %, PE 3,42 %, PASOK 12,9 %) fait mieux. En Italie, le parti de la première ministre d'extrême-droite Giorgia Meloni sort en tête avec 28,9 % des suffrages, mais le Parti démocrate de gauche n'est pas loin avec 24,6 % , les populistes de gauche du Mouvement Cinq Etoiles font 9,7 % et les Verts  6,9 %, ce qui fait une gauche à plus de 40 %. Et au Portugal, c'est le PS qui sort en tête (32,1 %) devant la droite qui avait gagné les législatives, et la gauche là aussi totalise plus de 40 %.
Allez, rentrez vos mouchoirs...


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