Pour un Pérou juste, sans racisme et sans machisme
Soutien aux femmes autochtones
En 2022, le premier président autochtone du Pérou,
Pedro Castillo, était destitué par la droite, jeté en prison et
remplacé par sa vice-présidente, Dina Boluarte. Le soulèvement
populaire contre ce coup d'Etat parlementaire avait été
férocement réprimé, avec 70 morts, en majorité des autochtones
des régions rurales, et en majorité délibérément tués par les
forces de "l'ordre". La FENMURACINAP, une fédération
d'organisations de paysannes autochtones de tout le pays,
revendique un Pérou socialement juste, sans racisme, sans
machisme. Un tout autre Pérou que celui dont le régime instauré
avec le golpe parlementaire témoigne. Le réseau a lancé un vaste
débat au sein de la société, appelle les femmes à formuler leurs
revendications pour une nouvelle Constitution. Le SOLIFONDS
soutient ce processus de démocratie directe. Nous vous appelons
à soutenir le SOLIFONDS pour renforcer ce soutien.
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"Un projet ambitieux qui mérite une solidarité sans borne"
Dès le coup d'Etat parlementaire contre le
président Castillo mis en oeuvre, un gouvernement intérimaire de
droite a été installé, et a commencé àé modifier les lois en
vigueur pour les mettre au service des multinationales et de
l'industrie agro-alimentaire. La droite contrôle désormais la
présidence, le gouvernement, le parlement, la justice et la Cour
électorale. Pendant quoi, un tiers de la population est sous le
seuil de pauvreté et n'arrive plus à subvenir à ses besoins, alors que le changement climatique menace ses moyens de
subsistance et que l'exploitation minière empoisonne les
rivières et les sols. Et la population
autochtone subit un racisme structurel, une exploitation et une
exclusion permanentes. Les crimes contre ses membres ne souvent
pas poursuivis, la stérilisation forcée de 300'000 femmes
indigènes sous le régime Fujimori (beaucoup en sont mortes, plus
encore en subissent encore les séquelles) n'a jamais été
sanctionnée, ni ses victimes indemnisées.
"Nous devons nous débarrasser du passé colonial et
repenser le pays. Nous devons reconn aître enfin que le Pérou
est multiculturel et qu'il convient de respecter et d'apprécier
ses différences", déclare Lourdes Huanca, présidente de la
FENMUCARINAP (Federación Nacional de Mujeres Campesinas,
Artesanas, Indigenas, Nativas y Asalariadas del Perù) et de ses
160'000 membres. Un réseau d'émancipation sociale dont le
féminisme est constitutif : il a notamment pour objectif de
combattre le sexisme et le machisme, de faire entendre les voix
des femmes (en particulier autochtones), de leur permettre de
décider de leur sort et de faire respecter leur décisions, y
compris le choix de la personne avec qui partager leur vie ("la
diversité sexuelle fait partie de jnotre identité féministe").
"Nous semons des idées pour faire germer un Pérou
socialement plus juste, sans racisme ni machisme", proclame Lourdes Huanca, qui décrit ainsi la démarche de son
mouvement : "Il s'agira de déterminer comment un nouveau Pérou
peut respecter notre pluralité, comment répartir les ressources
de manière équitable pour qu'elles atteignent aussi les régions
périphériques et comment améliorer l'éducation et promouoir la
jeunesse".
Pesant 45 % de la population (35 millions d'habitants) du pays , la population autochtone (quechua, aymara, amazonienne) exige un profond changement : une dissolution du parlement ne suffira pas, il faut une nouvelle Constitution, et c'est à la définir que s’attelle la FENMUCARINAP : "un projet ambitieux qui mérite une solidarité sans borne", résume le SOLIFONDS, qui nous y appelle.
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