Fonds de tiroir

 On continue à traiter nos archives : avant Pâques, comme chaque année à la même époque, des affiches format maousse costaud, ont fait leur ap-parition dans nos villes proclamant l'amour et la protection de Dieu (on les mettrait sur les murs de Kharkiv ou de Gaza, ça aurait un effet boeuf...). On n'y faisait même plus attention, sauf que cette année, une nouvelle affiche a fait son apparition, reprenant une parole évangélique (de Paul, sauf erreur) : «Que les femmes se taisent dans les assemblées». L'auteure de l'affiche, qui a choisi la plus innocente des prescriptions bibliques et évangéliques, veut questionner l'impact de textes religieux dans l'espace public et leur absence de contextualisation. Rien de tel en effet pour questionner leur pertinence, que les faire lire.  L'agence C, ex-«Agence pour Christ», à l'origine des affiches genre «Dieu vous aime» considère que «les textes de la Bible sont plus actuels et tangibles que jamais»... Surtout ceux qui font taire les femmes ?

Le 22 mars dernier sortait dans les media la photo d'un boxeur mâchoires serrées et biceps proémi-nents s'acharnant sur un sac de frappe. Mohammed Ali? Rocky Stallone? Non : Emmanuel Macron. Ah bon, il boxe, Macron ? Ben ouais, depuis deux ans. Des sacs de frappe, en tout cas. La photo a plus fait ricaner qu'admirer: la taille du bras du président était celle d'un fort des halles, du coup, on en a déduit que la photo avait été retouchée. Démentis officiels: c'est bien Macron et c'est bien son bras. Dont acte. Et on en a déduit que Macron voulait faire du Poutine, dont on se souvient des photos torse nu à cheval ou pêchant un brochet de vingt kilos. Un concours de virilité vintage. Dans lequel on a plus souvent l'air d'un con que d'un athlète. D'autant que c'est pas parce qu'on s'entraîne à taper dans des sacs de sable qu'on évite de se prendre des baffes dans les urnes.

Le 6 mai, au Vatican, 34 nouveaux gardes suisses prêtaient serment. En présence de la présidente du Conseil des Etats, Eva Herzog, et du président du Conseil national, Eric Nussbaumer. Deux socialos . Venus en avion à Rome, avec les deux fils de l'une et la femme de l'autre, dans le jet du Conseil fédéral. Y'a pourtant une ligne de train tout à fait performante, entre la Suisse et Rome. Et le slogan du parti des deux président.e.s c'est pourtant «pour toutes et tous, sans privilège». Ou alors il a changé  sans qu'on nous le dise. Et le PS a renoncé à expliquer qu'il faut privilégier le train à l'avion quand on peut, et ne nous en a même avertis. ça serait bien, quand même, qu'on nous prévienne quand on change de ligne (politique) et qu'on s'apprête à changer de slogan...

Maria Branyas Morera est morte mardi à Olot, en Catalogne. Elle avait 117 ans, avait survécu à la grip-pe espagnole, à deux guerres mondia-les, à la guerre d'Espagne, à 40 ans de franquisme et au Covid, qu'elle avait chopé à 113 ans et dont elle avait guéri en quelques jours. Elle n'était jamais allée à l'hôpital, ne présentait aucune maladie cardiovasculaire et est restée lucide jusqu'à la fin. Condoléances, donc. Avec peut-être un brin de jalousie ?

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