8 mars, journée internationale des luttes féministes sous la bannière antifasciste

Cette année, la Grève féministe a placé la journée du 8 mars, celle des luttes féministes, sous la bannière de l'antifascisme. C'est que le retour de Trump au pouvoir, et ses premières décisions, ses discours, ceux de son vice-président, ceux de Musk, sont passés par là. Mais que les luttes féministes se retrouvent dans un front des luttes antifascistes, après tout, ce n'est que faire honneur à l'origine même de la journée du 8 mars, et à celles qui en furent les initiatrices et les promotrices, les femmes socialistes et révolutionnaires, les Clara Zetkin, Rosa Luxemburg, Alexandra Kollontaï... Elles inscrivaient sur la même feuille du même programme les luttes féministes et les luttes pour la révolution sociale -comme avant elles Louise Michel et après elles Gisèle Halimi. Car, pour reprendre les mots de Christiane Taubira, "Le combat féministe peut entraîner avec lui tous les autres combats, car son essence est la revendication qu'aucune différence de traitement n'est acceptable sur la simple base d'une différence physique ou de choix de vie. Si nous nous accordons sur cette valeur de base, alors tous les autres types de discrimination tomberont". Pour le 8 mars de cette année à Genève, la Grève féministe réaffirme ainsi la solidarité internationale comme un principe cardinal :  "en Palestine, au Soudan, en Iran, en Afghanistan, au Rojava ou en RDC, les femmes et minorités de genre subissent la répression, la guerre et les violences sexuelles comme armes de domination"

"Jin, Jiyan Azadi" : Pour en finir avec le malheur de naître femme dans un monde d'hommes

Il y a toujours un "malheur de naître femme dans un monde d'hommes" : En Suisse, toutes les deux semaines, une femme est tuée parce qu'elle est femme (elle ne serait pas tuée sinon : c'est la définition même du féminicide) par son conjoint ou ex-partenaire, ou par son frère, ou son père, ou un inconnu. En 2023, 85'000 femmes ont subi le même sort dans le monde : assassinées parce que femmes. 

Partout, l’avortement est remis en question, l’homophobie et la transphobie s’intensifient. Le procès de Mazan, en France, a mis en évidence la banalité du viol, et le déni des violeurs. Dans la rue, au travail, en famille, le harcèlement sexuel règne encore souvent. La discrimination salariale perdure, et nourrit la discrimination rentière (les rentes AVS dépendent des cotisations, et donc du salaire). Les femmes continuent d'assumer la plus grande part des tâches familiales et de soins.                                                                            

Le 23 novembre, à Berne, 10'000 personnes manifestaient contre les violences sexistes et sexuelles, et deux jours plus tard, à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, de nouvelles manifestations se tenaient,  avec pour slogan celui, en kurde,  des femmes iraniennes : "Jin, Jiyan Azadi" (Femme, vie, liberté". "J'attends que (les femmes) fassent la révolution. Je n'arrive pas à comprendre, en fait, qu'elle n'ait pas déjà eu lieu" : ce sont les derniers mots écrits de Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet dernier. On les retrouve dans son témoignage posthume, "Une farouche liberté" (Grasset). Que "n'arriv(ait) pas à comprendre" l'avocate et militante de 93 ans ? Que trop de femmes "consentent à leur oppression" -un consentement "mué en complicité" que "religion et culture se liguent depuis des siècles pour fonder". Comme disait Balzac, "la femme est une esclave qu'il faut savoir mettre sur un trône". Et Gisèle Halimi, pour qui "on ne naît pas féministe, on le devient", de rappeler La Boétie et "la règle qui perpétue les grandes oppressions de l'histoire : sans le consentement de l'opprimé (individu, peuple ou moitié de l'humanité), ces oppressions ne pourraient durer". Mais elles durent.

Ce qui devra se dire le 8 mars, c'est que le temps du consentement est passé.                                                                                                                                                                                                                                                                                                    

PROGRAMME DU 8 MARS A GENEVE

9h-12h45: Vente de Matériel du Collectif
MERCATO SOLIDALE "GINEVRA E DONNA" - Marché Solidaire
Coworking des Voisins - Rue des Voisins 8 - entrée libre
 
15h00: RASSEMBLEMENT
POSTE DU MONT-BLANC
Prises de parole: Collectif De La Grève Féministe & collectifs alliés
 
15h45: MANIFESTATION
PONT DU MONT-BLANC - RUES BASSES - PLACE DE-NEUVE - PLAINPALAIS
Prépare tes slogans et tes pancartes!

17h00 FEU DE RAGE
PLAINE DE PLAINPALAIS
Brûlons le patriarcat! Écris sur un papier tes rages et tes révoltes contre le patriarcat, le fascisme, la culture du viol, et viens les mettre au feu!
Prises de parole: Collectifs alliés

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