Fonds de tiroir
Les élections, à Genève, c'est en gros tous les deux ans, entre les municipales, les cantonales et les fédérales. C'est donc le rythme idéal à donner à un comique de répétition. L'UDC l'a compris : elle a lancé le 19 février une initiative pour relancer un projet de traversée routière (et exclusivement routière, en tunnel de la place des Nations à la route de Malagnou). Projet idiot, absurde et obsolète, infinançable et déjà refusé dans les urnes il y a dix ans, mais ça fait rien, une connerie dans une campagne électorale, ça mange pas de pain et ça fait causer de l'auteur. L'initiative n'est soutenue que par les taxis de Taxiphone et par la section genevoise de l'Automobile club Suisse, elle ne propose aucun tracé, elle concur-rence le projet (à peine moins idiot, absurde et obsolète, et tout aussi infinançable) de traversée du petit lac, mais ça, c'est pas grave, c'est même son principal intérêt : couler le projet concurrent en coulant avec lui. C'est beau comme le Radeau de la Méduse de Géricault, cette solidarité dans le naufrage lacustre... Bon, faut quand même rappeler que sur le radeau, les quelques survivants du naufrage n'y ont survécu qu'en bouffant les morts...
Encore une bonne nouvelle pour le MCG (on ne s'en lasse pas): le canton de Genève reste le premier canton employeur de travailleurs frontaliers, avec 28 % du total des frontaliers suisses, devant le canton du Tessin.(19 %). A fin 2024, le canton de Genève comptait près de 115'000 frontaliers actifs venus de l’étranger sur son territoire. C’est 7,1 % de plus qu’en 2023. Soit une augmentation de près de 8000 travailleurs frontaliers dans le canton en 2024. Sur l’ensemble de l’année 2024, 24'835 nouveaux titulaires d’un permis frontalier (permis G) ont été enregistrés dans le canton de Genève. Pour la deuxième année consécutive, le cap des 20'000 permis G est dépassé. Quant aux secteurs les plus «con-sommateurs» d'emploi frontalier, c'est celui de la santé et de l'action sociale qui arrive en tête, avec 14'300 emplois. Autrement dit, c'est la santé des Genevois et voises (les résidents du canton) qui aurait le plus à souffrir d'une restriction de l'emploi de frontal,ier.e.s, sachant que les emplois qu'ils occupent ne peuvent l'être par des résidents (il y a à Genève une centaine de milliers d'emplois de plus que de personnes actives résidents...). Une lueur d'es-poir se dessine tout de même à l'ho-rizon du MCG: Au quatrième tri-mestre 2024, la croissance de l'emploi dans le canton de Genève a ralenti pour s'établir à 0,2 % par rapport au trimestre précédent, contre 0,9 % au troisième trimestre (sans le secteur primaire, le secteur public international ni les services domestiques), et sur l'ensemble de l'année 2024, l'emploi a progressé de 2,1 %, en baisse par rapport aux 3,6% de 2023. Zallez voir que le MCG va se convertir vite fait à la décroissance...
On a oublié de vous dire qu'on était bien contents pour le directeur général d'UBS, Sergio Ermotti, qui a réussi à défendre ses avantages acquis comme un bon syndicaliste qu'il n'est pas: l'Assemblée générale des actionnaires de la banque a ratifié les propositions de rémunération soumises par le Conseil d'admi-nistration et la direction: 14,4 millions pour Ermotti, pour les neuf mois qui sont suivi sa nomination. Et un pauvre de moins, un !
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