CEVA, rues piétonnes : Qui bloque, qui débloque ?

Mardi soir, le Conseil municipal de la Ville a validé, dans un vote gauche contre droite, l'initiative des Verts " 200 rues sont à vous ", Aujourd'hui ou demain, le Grand Conseil devrait accepter un crédit complémentaire de 113 millions de francs pour financer les surcoûts du projet ferroviaire CEVA.Les deux projets, celui de soustraire des rues de la ville à l'invasion automobile et celui de développer les transports publics ferroviaires régionaux, sont combattus par une partie (s'agissant du CEVA) ou la totalité (s'agissant des rues piétonnes) de la droite. Pour des raisons et avec des arguments, ou sous des prétextes, qui laissent pour le moins perplexe.

Clarifications à venir
L'initiative municipale pour des rues piétonnes n'a été soutenue que par la gauche, mais le crédit complémentaire de 113 millions pour le CEVA sera sans doute voté par une large majorité du Grand Conseil (la gauche, le centre, en tout cas) : là, les oppositions sont à chercher à la droite de la droite : au MCG et chez une partie des libéraux, plus soucieux du confort des habitants de la réserve de Champel que de la réalisation d'une infrastructure nécessaire au désengorgement de tout Genève. Etriquée ou large, ces majorités ont et auront encore à faire à des oppositions que rien, et surtout pas la raison, ne peut désarmer : fétichistes de la bagnole en Ville brandissant un prédicat idéologique absurde (le " libre choix du mode de transport " pour parcourir n'importe quelle distance sur n'importe quel trajet) que la réalité dément en permanence, aborigènes de Champel prêts à soutenir n'importe quel projet " alternatif " au CEVA, surtout s'il est irréalisable, ou si tardif qu'on repartirait pour un siècle de palinodies, le but étant de retarder la mise en oeuvre du CEVA. C'est donc à droite qu'il faut désormais chercher les sources de " blocages ", et à gauche que l'on peut trouver la plus forte volonté de les surmonter. Un joli renversement de situation, après des années passées à entendre les milieux immobiliers et leurs commis politiques geindre sur les gauchistes, les socialistes et les écologistes empêcheurs de projeter en rond, en large et en travers. L'initiative municipale pour soustraire 200 rues à la circulation automobile sera soumise au vote (à moins que le canton ne se range du côté des " bloqueurs "); le crédit complémentaire pour le CEVA aussi (si les opposants arrivent à récolter les signatures pour un référendum cantonal). Que les deux seuls moyens (les transports publics et la mobilité douce) de sortir Genève de l'embouteillage par les bagnoles soient soumis à l'approbation populaire ne mettra certainement pas fin au débat sur la politique des transports, mais en obligera les protagonistes à dire clairement ce qu'ils veulent, quel prix ils sont prêts à y mettre, et de quel poids démocratique ils pèsent réellement. Une belle opération de clarification s'annonce.

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