La course

Vois ces deux miroirs :
celui d'eau, celui de ciel
limpides et mouvants
changeants comme tes yeux
profonds comme des lacs oubliés.

La lumière de la nuit est incertaine
mais elle suffit à cerner ton visage
comme si d'outre tombe ressurgie
la palette d'un peintre fou
façonnait de couleur invisibles
le noir scintillant
où se nouent les regards immobiles des amants.

Sous la boue germe l'espérance
les noms attendus meurent de n'être pas dits
ce n'est pas toi que mes silences appellent
mais dans le silence c'est bien toi que j'espère
Je vois des ombres qui se redressent
foudroyées
comme dans les déserts du sud
ces grands arbres morts
navrés de soleil
étendant leur ombre décharnée
sur une terre que la nuit n'amollit pas.

Ainsi aimons nous
jamais sans regrets
jamais sans oubli
dans ces heures où les corps cèdent
par un égoïsme passionné d'autrui
Je souris quand tes lèvres me sourient
je ris quand tes yeux rient
mais mes larmes m'appartiennent
et je ne puis jamais oublier
ni mon rêve d'être celui que je voudrais
ni ma peur de n'être que ce que je suis

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