Fonds de tiroir

Le Syndicat des Services Publics, seul dans le camp syndical (sauf erreur), a donc lancé un référendum contre la fusion des caisses de pension publiques CIA et CEH. Le SSP a reçu le soutien de solidaritéS. Enfin, le soutien, faut le dire vite, solidaritéS soulignant qu'on est dans un tel merdier s'agissant de cette fusion que le succès du référendum serait aussi problématique que son échec. Si le référendum aboutit et qu'on doit voter, solidaritéS va appaler à voter blanc ?

Dans la consultation sur les deux variantes de mise en oeuvre de la funeste (et inapplicable)  initiative udéciste sur le renvoi des «criminels étrangers» dans des pays qui n'en veulent pas, les libéraux-radicaux ont emboîté le pas (de l'oie) de l'UDC en prônant l'application stricte de l'initiative, alors que le Conseil fédéral propose de la soumettre aux exigences du droit international et aux traités signés par la Suisse, notamment la Convention européenne des droits de l'Homme, l'accord européen sur la libre-circulation des personnes... et la convention de Genève (voui, de Genève... ) sur les réfugiés. On n'a pas idée, grognent l'UDC et, désormais le PLR, de respecter sa signature et le droit international... Il espère quoi, le PLR, en collant ainsi aux basques de l'extrême-droite comme un morpion à une couille ? Qu'on lui décerne un brevet d'insignifiance politique ? Il l'a pourtant déjà amplement mérité sans encore en rajouter une couche...

On ne votera pas sur les accords fiscaux (sauf, peut-être, très éventuellement, si un recours est déposé et accepté, sur celui avec l'Allemagne) : les trois référendums lancés contre les trois accords fiscaux passés avec l'Allemagne, la Grande-Bretagne ont échoué, pour respectivement 1467, 2446 et 3152 signatures manquantes. Seulement voilà : les signatures manquantes pour l'accord avec l'Allemagne sont toutes arrivées à la Chancellerie fédérale, validées par les communes -mais trop tard : elles les avaient expédiées en courrier B alors qu'à Genève en tout cas, elles devaient l'être en courrier A -et ce sont près de 1500 signatures, pour ce seul canton, et 3100 pour toute la Suisse, qui ont ainsi été stupidement perdues en arrivant en retard. Bref, le 25 novembre prochain, on ne votera que sur la loi sur les épizooties, combattue par un comité de paysans et de naturopathes. Et l'organisation de ce vote sur ce seul sujet coûtera 7,5 millions de francs. C'est pas trop cher payé, doivent soupirer quelques banquiers, pour éviter un vote qui promettait d'être périlleux. La démocratie a un coût, paraît-il. Son contournement aussi. Et les banquiers privés genevois sont très contents de la Chancellerie d'Etat genevoise.

On ne votera sans doute pas sur les accords fiscaux, mais on votera sur la révision de la loi sur l'aménagement du territoire, contestée par un référendum (dont près de la moitié des 68'000 signatures ont été récoltées dans le seul canton du Valais, les «maquereaux des cimes blanches» ayant un gros personnel). La révision de la loi, opérée comme contre-projet à une « initiative pour le paysage » qui proposait carrément de bloquer pendant vingt ans la surface totale des zones à bâtir, a pour double but de freiner le «  grignotage du territoire »  et protéger les zones agricoles, d'une part, et encourager la densification des constructions d'autre part. Le référendum a été lancé par le syndicat patronal des petits patrons, l'USAM et la loi est soutenue par la gauche et les Verts. 

 Le Conseil Municipal de la Ville de Genève est un biotope passionnant. la preuve : on y siège. Mais on en découvre tous les jours les caractéristiques émoustillantes. Voila-t-y pas qu'un Conseiller municipal libéral interpelle le Bureau du Conseil sur l'emplacement des sièges où sont assis les élu-e-s «indépendants», ne faisant partie d'aucun groupe. Ledit Conseiller municipal est « surpris » qu'une élue, ex-Ensemble à gauche et ayant adhéré au PS, siège avec les socialistes « en plein milieu de leur groupe » ce qui laisse supposer qu'elle en fait partie alors que le réglement interdit qu'on change de groupe en cours de législature, même si on a changé de parti. Et l'élu PLR de proposer que «  l'on regroupe »  (à coup de fouet ?) les membres du Conseil municipal siégeant sans étiquette « sur un même banc » . Ouais. Mais faut aller plus loin : il doit être d'infamie, le banc où sont regroupés les traître-sse-s. Qui doivent porter un bonnet d'âne jaune. Et se tenir tourné-e-ss contre le mur. Et nous, les vrais conseillers municipaux étiquettés, on doit avoir le droit de leur jeter des tomates. Pas mûres.




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